Ces 3 musées d’art aux Pays-Bas que j’ai aimés

Visite Musée des Beaux-Arts Boijmans Rotterdam Netherlands

Zoom sur 3 musées aux Pays-bas pour les fans d’art et notamment de peinture Hollandaise : l’incontournable Rijksmuseum à Amsterdam; dans un tout autre style, le Dépôt Boijman de Rotterdam, lieu totalement insolite et déroutant à la fois musée et réserve. Et enfin le musée des Beaux-arts de Dordrecht qui offre une fenêtre inégalée sur l’art hollandais et permet de faire un pas de côté en invertissant une petite ville hollandaise loin de flux touristique habituels.  

Le Rijksmuseum à Amsterdam : poids lourd de l’art hollandais

Le Rijksmuseum abrite des noms hollandais aussi célèbres que Rembrandt, Vermeer, Frans Hals ou Van Gogh. C’est le musée le plus important des Pays-Bas tant par sa fréquentation et par son nombre d’œuvres. J’ai eu la chance de le visiter lors d’un séjour à Amsterdam en 2014 dans sa version fraichement restaurée et rénovée.

Rendez-vous avec Veermer (1632-1675)

J’y suis allée avant tout pour 4 tableaux. 4 petits bijoux picturaux signés de mon peintre hollandais fétiche, Vermeer.

Devant chacune de ces toiles j’ai toujours cette impression d’assister à quelque chose de miraculeux, de supérieur. Chaque tableau est à sa manière une plongée dans un univers domestique et intime où baigne une atmosphère dépouillée, pure et retranscrite avec une précision presque photographique.

L’analyse s’arrête là car pour tout dire, il est bien difficile d’expliquer pourquoi ces images si simples me touchent autant. Et pas que moi du reste ! En atteste l’immense succès de la dernière expo du Rijksmuseum consacrée à ce peintre en 2023.

La rareté de ses œuvres doit aussi participer à ce pouvoir d’attraction. Seules 36 toiles sont parvenues jusqu’à nous alors forcément c’est toujours un petit évènement de pouvoir les contempler.

Toile de Vermeer - Rijksmuseum - @Robin Utrecht

Toile de Vermeer – Rijksmuseum – @Robin Utrecht

Chefs-d’œuvre de Rembrandt (1606 – 1669)

Un fois sur place, il faut aussi aller voir les tableaux de Rembrandt, maitre incontesté de l’école hollandaise du XVIIe Siècle. On y trouve ses toiles les plus célèbres et monumentales comme « La Ronde de nuit ». Et puis il y a quelques-uns de ses portraits et autoportraits aux regards si pénétrants. On dit que « les yeux sont le miroir de l’âme ». Or Rembrandt sait comme aucun autre peintre traduire sur la toile cette puissance du regard.

Le plus insolite du moment : Il est possible d’assister en direct à la restauration de “La Ronde de Nuit”. On peut en effet suivre en live, depuis une salle en verre spécialement conçue à cet effet l’équipe de recherche travailler à la restauration de la toile à l’aide des techniques les plus innovantes. Une fenêtre unique de la science au service de l’art.

➡️ Pour accéder au Rijksmuseum, réservation obligatoire en ligne du billet avec la date de visite prévue et un créneau horaire d’arrivée

Rijksmueum : infos pratiques et billets
Toile de Rembrandt - Rijksmuseum - @Robin Utrecht

Toile de Rembrandt – Rijksmuseum – @Robin Utrecht

Le Boijmans de Rotterdam, plus qu’un musée, un laboratoire de l’art

Ce que je retiens de ma visite du Dépôt Boijman l’automne dernier :

Une architecture unique

Déjà son architecture à la fois iconoclaste et ludique. Impossible de rester indifférent devant ce drôle de bâtiment en forme de pot de fleurs géants couverts de miroirs. Imaginé par l’agence néerlandaise MVRDV et inauguré en 2021, il est devenu une sorte d’attraction touristique instagrammable. On peut s’y rendre juste pour ça, et rien que ça, ça me plait.

Un musée laboratoire

L’expérience de visite elle aussi m’a bousculée dans mes habitudes.  Le dépôt n’est pas un musée, il ne faut pas s’attendre à un parcours de visite classique.

C’est d’abord une immense réserve organisée sur 6 étages et ouverte au public. Elle abrite + de 150.000 œuvres rangées selon leurs conditions de conservation et leurs matériaux dans des espaces de stockage. Les espaces sont visibles grâce à de grandes baies vitrées C’est aussi une balade libre dans un labyrinthe dont le centre névralgique s’articule autour d’escaliers qui s’entrecroisent, de 2 ascenseurs en verre et de grandes vitrines contenant une sélection de pièces et d’œuvres en tous genres. Si vous avez le vertige, oubliez le Boijmans où tout n’est que jeux de transparence du sol au plafond.

Une muséographie à contre-courant

Une fois à l’intérieur, j’avais l’impression d’être cobaye dans un laboratoire de l’art. Ce lieu questionne en permanence notre rapport à l’art et notre façon d’approcher les œuvres qui, ici, sont loin de se résumer à des pièces de collection. C’est actuellement au 5e étage qu’on peut admirer quelques-uns des chefs-d’œuvre du musée. Mais ici la muséographie casse les codes de l’histoire de l’art. Dans une même salle on retrouve pêle-mêle peinture flamande, surréalisme, art contemporain, impressionnisme… Gauguin, Franz Marc, Brueghel, Van gogh, Dali…les plus grands sont réunis sans logique apparente. Le dénominateur commun ? L’amour que leur porte le public. Cette salle réunit en effet les œuvres préférées des visiteurs.

L’accrochage lui aussi se veut inédit. Les toiles sont présentées dans des chevalets en verre. Inspirée d’un projet de l’architecte italo-brésilienne Lina Bo Bardi. Une façon de désacraliser l’art et de révéler leur caractère « artisanal ».

Le plus insolite voire unique : On peut avoir accès à des œuvres qui n’ont jamais ou rarement été révélées au public. Il suffit de s’inscrire à une visite avec un restaurateur et ainsi entrer dans les coulisses du stockage et de la préservation des œuvres pour voir ce qui est habituellement caché au public.

➡️ Pour accéder au Depot Boikmans, réservation obligatoire en ligne du billet avec la date de visite prévue et un créneau horaire d’arrivée

Depot Boijmans : Infos pratiques et billets

Le musée des beaux-arts de Dordrecht : petit trésor à l’abri du tourisme de masse

Un petit musée d’art dans une petite ville de province ? Ça sent la visite poussiéreuse et pleine d’ennui. Que nenni. Voici d’après-moi les atouts de ce musée qui mérite une après-midi de découverte :

Une riche collection de peinture hollandaise allant du XVIe Siècle à l’art contemporain.

Ce musée compte plusieurs peintures de maîtres néerlandais de l’âge d’or dont une salle entière dédiée à Rembrandt et ses élèves. Des toiles qui frappent par leurs tonalités assez sombres où les bruns dominent. Une pénombre qui a la magie d’accentuer l’effet dramatique d’une scène ou d’un visage.

D’Albert Cuyp natif de Dordrecht en passant par Jan van Goyen ou Eugène Boudin, on retrouve dans plusieurs toiles du musée ce goût pour les paysages typiquement hollandais. Moulin, plaine hollandaise, et même vue de Dordrecht, autant de sujets familiers transfigurés sous leurs pinceaux.

Je suis toujours admirative devant la faculté qu’ont ces peintres de transformer un paysage banal en une image à la beauté paisible.

Un salle entière consacrée aux natures mortes, une peinture de genre particulièrement chère aux peintres hollandais. Mention spéciale pour la petit tableau d’Adriaen Coorte qui transforme de simple asperges et fraises des bois en un véritable chef-d’œuvre.

Ary Scheffer, artiste romantique visionnaire

Si vous aimez le mouvement romantique alors ne manquez pas la salle entièrement consacrée à Ary Scheffer, peintre natif de Dordrecht et un des piliers de ce mouvement Certes Scheffer n’a pas connu la même destinée que celui de Delacroix, son exact contemporain. Il a pourtant eu un rôle de porte-parole de toute une génération, celle qui entendait renverser les codes de l’ère classique et ouvrir la voie à la modernité. Même si le grand public le connait mal, sa valeur artistique n’en reste pas moins réelle.

Il est d’ailleurs exposé dans la fameuse salle rouge du Louvre aux côtés de grands noms de la peinture du XIXe comme Delacroix, Géricault, Ingres ou David.

Un lieu de vie local fréquenté avant tout par les habitant de Dordrecht

Le musée est installé dans un coin très tranquille de Dordrecht. L’entrée se fait par un magnifique jardin planté d’arbres centenaires. Après la visite, j’ai pu m’attabler dans le restaurant adjacent. Autour de moi, uniquement des locaux et même une famille venue célébrer un anniversaire. Sur la carte, un menu écrit uniquement en néerlandais. Bref ici je suis la seule touriste française et c’est plutôt plaisant ! J’adore le cadre très lumineux grâce aux jardin d’hiver qui prolonge le bâtiment et donne sur le parc. C’est vraiment un joli endroit à la déco moderne et en clin d’œil au musée, des portraits anciens ornent les murs.

Des expositions de grande qualité et régulièrement renouvelées

Celle du moment intitulée « Liberté » illustre la révolution des idées qui a parcouru le mouvement romantique et toute la modernité incarnée par ces artistes qui dorénavant prennent position par sur des sujets d’actualité qu’ils soient politiques, sociaux ou économiques. On y retrouve surtout des œuvres d’Ary Scheffer mais aussi des peintres romantiques français qui ont croisé sa route comme Ingres, Géricault ou Delacroix. Ces derniers utilisent leurs pinceaux comme des armes. Ils exaltent le patriotisme du peuple français, se battent pour la liberté, la justice et les idéaux hérités de la Révolution française. Bref, une très belle expo qui replace Ary Scheffer au centre d’un mouvement romantique français très engagé.

➡️ Achat des billets en ligne ou directement au musée, pas de réservation obligatoire

Infos pratiques, horaires et tarifs

Situez ces 3 musées aux Pays-Bas

Cet article fait suite à une invitation non rémunérée par l’office néerlandais du tourisme que je remercie. Je suis restée 100% libre dans mon contenu. 




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