La rando en Amazonie
Le lendemain matin, je me lève avec entrain car nous allons faire une rando de 3 heures en pleine forêt vierge, en Amazonie mec !
Du coup douche rapide et froide et petit déjeuner.
Un moment que je n’oublierai jamais, toujours grâce a Tía, la tante aux manières néandertaliennes.
En gros, disons qu’elle a explosé son record de grognements et de bouches ouvertes de la veille. Elle se dépasse, ça fait plaisir.
C’est parti pour la rando en Amazonie !
Bref. Petit déjeuner englouti pour certains, nous montons dans la pirogue et faisons 200 mètres pour nous jeter sur le “chemin” de rando. C’est parti pour 3 heures ^^ Paye tes mollets ! (les gens qui me sont les plus proches savent que je dis ca car dans notre famille, les hommes ont des mollets de coq, et malheureusement je ne faillis pas à la règle).
Nous parcourons des centaines de mètres dans une forêt dense, chaude et humide à l’odeur si particulière de décomposition, le bonheur ! J’ai soudain encore l’impression d’être Indiana Jones cherchant un temple Inca et son trésor archéologique. Je photographie tout ce que je peux voir : fougères géantes, lianes biscornues, essaims d’araignées (arañas sociales), bouts de bois bizarres, fourmis noires, rouges, vertes, roses fluo, arbres majestueux et d’une grandeur immense. En même temps je laisse des petits cailloux sur le chemin, juste au cas oú.
Puis soudain des hurlements me sortent de mon extase et m’envoient dans un autre monde, celui des hominidés.
Non ce n’est pas Tía qui se fait bouffer par un anaconda, ce sont des singes hurleurs (enfin je crois) qui se fightent dans les arbres.
Silence complet, tout le monde chope ses jumelles et cherche. On a cherché longtemps… Mieux que Rambo se cachant pour buter du salaud de communiste enragé, les singes ne nous sont pas apparus. En même temps, on pouvait décemment pas s’attendre à une entrée hollywoodienne à la Mickaël Jackson… En plus, je suis prêt à parier sur le fait qu’un singe chantant “Billie Jean” doit étrangement s’apparenter à un singe chantant du singe ! Enfin, pas loin… Sauf si, et seulement si, par un hasard tout à fait fortuit et exceptionnel il existe éventuellement un singe amazonien ayant pris des cours de chant et de danse durant les années 80/90. Un primate sachant danser le Moonwalk, ça doit quand même pas courir les branches ! Enfin, c’est à vous de voir.
Nous continuons notre avancée, nous faisons empaler par les mosquitos, éraflés et griffés par les feuilles des arbustes et plantes puis arrivons à une zone bien plus marécageuse que la normale. Tía lache un pet. J’imagine le marécage dans sa culotte et m’effondre. Je me relève et respire normalement et vois tous les autres engagés dans le marécage, enfonçant leurs bottes dans la boue amazonienne.
Je rigole, m’avance et me retrouve bloqué dans cette même boue, ironie du sort. je tourne ma jambe et tire d’un coup sec.
“Shlurp” Oh nan pas encore Tía, merde. Ah nan ! C’était le bruit de ma botte sortant de la vase/boue/blob/gelatine. 239 shlurps plus tard, nous voyons pointer la terre ferme. Mais là, catastrophe !
Epilogue de la rando en Amazonie
Un énorme bruit grondissant s’approche de moi. Je le sens arriver dans mon dos. Alerté et apeuré, je me retourne fébrilement et écarquille les yeux à la vue d’un tsunami de boue nous arrivant dessus à mach 2 ! La vague énoOorme, de plus de trois mètres à vue d’oeil et au soleil, n’est pas due à un phénomène sismique mais, je l’apprend bien plus tard lorsque je réussi à me dégager de l’arbre auquel la Super Boue 3 m’avait collé, causé par une “grosse tía dégueulasse” (c le petit nom que je lui ai donné) s’emplâtrant dans le jus marécageux parce que Madame voulait dépasser sa petite nièce qui n’avançait pas ! La nièce, expulsée à 30 mètres de là et traumatisée à vie, me raconta toute l’affaire par la suite, avec pleurs et convulsions. Sa jeunesse est partie d’un coup, pauvre Kessy.
Suite à ce désastre écologique digne de l’Exxon Valdez, nous marchons tous en file indienne, tête baissée, entourés d’un silence de mort.
Mais heureusement ce silence fut aussi court que le savoir-vivre de Tía, car nous tombons cette fois sur de vrais singes décamouflés limites exhibitionnistes, sautant de branches en branches avec une agilité à la Katarina Witt.
Moment d’émotion intense. “J’aimerais bien avoir un frère comme ça” pense-je débilement. Oui oui, ça m’arrive !
Puis, une fois les ninjas partis, nous continuons notre chemin et arrivons finalement au bord de l’eau, la pirogue nous attendant sagement.
Retour au lodge pour le déjeuner et une sieste. Je ne pourrais pas vous dire pourquoi mais la faim m’a quittée à un certain moment quand une certaine personne n’étant assurément pas née chez les Rotschild s’assit en face de moi…
Bref, je mange en fermant les yeux (n’empêche ça doit être chiant d’être aveugle et dur de ne pas finir borgne) et pars ensuite me reposer dans ma cabaña.
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