Tout comme Venise ou même n’importe quelle ville d’Italie, visiter Florence c’est d’abord s’exposer à une orgie d’églises (Duomo, Santa Croce, Santa Maria Novella), de peintures (Galerie des Offices), de sculptures, de façades, d’édifices et de palais (Palais Pitti, Palazzo Vecchio…) tous plus célèbres et grandioses les uns que les autres.
Et que dire des artistes qui ont contribué à cette profusion : Michel-Ange, Botticelli, Brunelleschi, Ghiberti, Raphael… que de noms illustres ! Une exposition prolongée à ces chef-d’oeuvres peut entrainer chez le visiteur le fameux syndrome de Sthendal, sorte de vertige, de choc esthétique intense. Autre attitude humaine bien plus courante (n’est pas Stendhal qui veut…) face à une telle surabondance d’art : l’overdose !
Florence, c’est aussi et hélas une inextricable marée humaine, un déferlement de touristes, bataillons en shorts et baskets particulièrement mal assortis à la sublime beauté du patrimoine florentin. Alors comment éviter l’indigestion face à ce tsunami à la fois artistique et touristique et dont finalement n’importe qui peut être victime ?
Consommez l’art avec modération : faîtes des choix !
Si vous ne savez pas quoi choisir et sachant que Florence est le berceau de le Renaissance, ce serait dommage de passer à côté des 3 grandes figures du Quatroccento à Florence (1400 – 1450) : Brunelleschi – Masaccio – Donatello
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Architecture – Brunelleschi et le Duomo
Pour la faire courte, on peut dire que Brunelleschi est tout simplement le créateur de l’architecture Renaissance grâce à l’introduction de 2 grandes nouveautés : l’emploi de formes de l’architecture classique et l’invention de la perspective. Impossible de passer à côté de son grand chef-d’œuvre : le Duomo. Ce dôme représente un véritable exploit technique d’ingénieur, rendu possible grâce l’étude approfondie des ruines antiques et au delà des méthodes romaines de construction. Or n’est-ce pas là l’essence de la Renaissance, un renouveau digne des grands maîtres de l’Antiquité ?
➜ en savoir plus avec l’article détaillé d’Édouard
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Peinture – Masaccio
Masaccio, avec Brunelleschi et Donatello, est le fondateur d’un art basé sur la recherche scientifique de la perspective. saisir toute la révolution de cet art, rendez-vous à l’église Santa Maria Novella. On y trouve une de ses fresques: la Sainte Trinité exécutée en appliquant les lois fraichement découvertes de la perspective : l’illusion de profondeur est redoutable. Du jamais vu en ce début de 15e Siècle (1427) ! Au delà du trompe l’œil, c’est la qualité plastique de l’œuvre qui saute aux yeux : tout n’est qu’harmonie, grandeur et simplicité.
Si vous n’avez pas eu votre dose de Masoccio, allez faire un tour à la Chapelle Brancacci de l’Eglise Santa Maria del Carmine. Elle est aussi ornée de fresques de Masaccio (mais aussi Masolino et Filippo Lippi) d’une extraordinaire modernité.
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Sculpture – Donatello
A l’église Orsanmichele, on peut trouver une statue de St-Georges, œuvre de Donatello, considéré comme le plus grand sculpteur florentin du début du 15e. Dans son St Georges, on voit que Donatello a rompu avec le passé. Le Saint est représenté en une attitude vraie et naturelle issue d’une observation neuve de la nature. Il y a derrière une vraie étude du corps humain en faisant poser notamment des modèles vivants. Ne manquez pas d’observer le bas relief sous la statue : la grotte à gauche et l’arcade à droite qui servent de décor sont traités avec beaucoup de réalisme et un sens poussé de la gradation du relief.
Toujours pas rassasié d’art ? Alors ne manquez pas la plus exceptionnelle concentration de chefs-d’œuvre au m2 de toute la ville (et peut-être d’Europe voire du monde !), la galerie des offices !
La Galerie des Offices
Là encore préparez votre visite ! Retrouvez l’article détaillé d’Édouard sur le Musée des Offices et repérez les œuvres que vous voulez voir parmi les quelques 1500 qui vous attendent ! Si je ne devais retenir que 4 tableaux :
- La Naissance de Venus et Le Printemps de Botticelli :
Deux tableaux qui subjuguent par leurs couleurs tendres, l’éclosion de fleurs délicates, la gracilité élégante des figures, les robes flottantes et les étoffes légères , bref tous ces détails qui concourent à une harmonie d’ensemble toute « botticellesque » !
- La Bataille de San Romano de Paolo Ucccello,
Une peinture de prime abord médiévale. Avec ces chevaliers en armures et ces innombrables lances, on se croirait dans un roman chevaleresque, alors que non, Uccello fait partie des artistes de la 1ere Renaissance et c’est par le traitement du sujet qu’on s’en rend compte.
Il trahit une véritable obsession de l’artiste pour les proportions mathématiques et cette découverte toute récente qu’est la perceptive. En attestent le traitement en raccourci de certaines figures ou les lances brisées sur le sol qui convergent vers un même point de fuite. On dirait que l’artiste s’est prêté un exercice de géométrie, pour un résultat… un peu figé mais fascinant !
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- La Méduse du Caravage ou l’irruption sans compromis, de la monstruosité dans le monde pictural. On est aux antipodes de la beauté idéale promue par les artistes de la Renaissance. Une peinture anti-conventionnelle (comme toute son œuvre du reste) que j’adore.
INFOS PRATIQUES POUR VISITER LE MUSÉE DES OFFICES
Impératif : la réservation ! C’est contraignant (on doit fixer plusieurs jours à l’avance un créneau horaire et un jour), mais c’est la seule façon d’éviter des heures interminables de queue. (Plus d’infos dans l’article d’Édouard)
J’avais choisi la 1ère heure soit 8h15 et la récompense : une galerie vide, privilège qui a duré 1 minute, ou 2, le temps d’une photo.
Fan de visite de musées ? Découvrez notre rubrique Trace La Culture !
Sortez des musées et mettez vous au vert aux Jardins de Bardini
Moins fréquentés que les jardins de Boboli, c’est l’endroit rêvé pour échapper à la foule le temps d’une douce errance ou d’un pique-nique bucolique. Fontaines, statues, pergola, escaliers rythment la promenade sans oublier les magnifiques panoramas sur la ville, car il faut préciser que ces jardins sont disposés en terrasses, multipliant ainsi les jeux de vue. Et c’est encore plus magnifique quand il fait beau : n’oubliez pas de vérifier la météo ici avant de partir.
Prenez de la hauteur au belvédère de la Chiesa San Miniato al Monte.
Fatigué d’arpenter les couloirs embouteillés des musées et de piétiner dans les ruelles encombrées du centre ville ? Offrez vous une respiration salutaire à San Miniato al Monte. Outre l’église romane de toute beauté, vous découvrirez un panorama imprenable sur la ville. Au coucher du soleil, le spectacle est grandiose!
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Après les beaux-arts, l’art de la bonne chère !
Autre patrimoine à investir de toute urgence à Florence : le patrimoine culinaire toscan et ses deux sanctuaires incontournables : le marché Sant’Ambrogio et celui de San Lorenzo. Ils renferment tous les plaisirs de la gastronomie italienne locale : pâtes, huiles, charcuteries, tomates séchées, tripes..
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Le Mercato de Sant Ambrogio
Populaire et plein de charme. Vous verrez il y a foule mais elle est locale, familiale et contribue à l’ambiance animée du quartier ! Pour votre pique-nique demandez dans une des boucheries une fetta (tranche) de porchetta, jeune cochon désossé et rôti à la broche avec des herbes. Divinement bon !!
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Le Mercato Centrale di San Lorenzo
Halles immenses tout de verre et d’acier. Au rez-de-chaussée, les groupes de touristes téléguidés par un sempiternelle guide/accompagnateur, s’agglutinent autour des étals stratégiques ou supposés emblématiques de la gastronomie italienne. A l’étage, on découvre un univers sophistiqué et incontestablement “fashion” avec différents stands et bars pour prendre un verre ou manger sur le pouce une pizza ou un panini. Le lieu a quelque chose d’un peu surfait mais la qualité des produits est incontestable !
Retrouvez tous nos conseils et adresses testées à Florence dans notre guide pratique
Où dormir à Florence ?
>> ALBERGO BENCIDORMI Une très bonne adresse chez l’habitant ! Un propriétaire adorable, toujours de bon conseil, accueillant et volubile. Les chambres sont hyper spacieuses et décorées avec goût. Prix tout à fait correct (72€ la chambre double) pour une ville aussi touristique et emplacement idéal à 2 pas de la gare (nous sommes venus en train) et à 2 pas de l’hyper-centre. Autre gage de qualité : sur Booking, c’est l’établissement 1 étoile le mieux noté (8.9/10), alors n’hésitez plus !!
Où manger et boire un verre à Florence ?
>> OSTERIA PEPO, dans le quartier de San Lorenzo. Une petite trattoria de quartier avec des spécialités florentines très bien cuisinées.
>> TRATORIA GUELFA dans le quartier de Sta Maria Novella. Cadre sans style mais des pâtes sauce aux cèpes délicieuses ! Bon rapport qualité/prix qui plus est.
>> CAFFE SABATINO, dans le quartier San Lorenzo (gare). Demandez un spritz, l’apéro vénitien à la mode à base d’Apérol et de pétillant. Il vous sera servi avec une foultitude de petites choses sympas à grignoter.
Y aller en train depuis Paris ou Dijon
Avec la compagnie de trains de nuit France-Italie THELLO. Départ de Paris et Dijon avec changement à Milan
Avantage: arrivée tôt le matin à Florence et départ tard le soir, le transport ne vient donc pas grignoter sur le temps du séjour. De plus le train nous amène directement en ville.
Prix: Dijon – Milan, 60€ A/R en wagon couchettes pour 6 personnes et avec réservation 4 mois à l’avance.
Trajet Milan – Florence, 40€ A/R. Réservation sur Trenitalia.
Florence en photos
Merci Julie pour ce nouvel article plein de soleil, d’art et au parfum de Toscane! 🙂 ça me donne envie de sauter dans l’avion et d’aller m’y installer!