La Pointe de ROGNIER, mais pas sur la vue !

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La pointe de Rognier est le dernier haut sommet du nord de la chaîne de Belledonne. Étonnamment peu fréquenté, l’itinéraire de randonnée, pourtant très varié et de plus en plus sauvage, offre de larges vues ouvertes sur les paysages qui l’environnent. Le sommet expose un panorama à 360° sur la Savoie et le Mont Blanc.

 

Sommet : Pointe de Rognier (2341 m)
Massif : Belledonne (Savoie)

Départ : Prodin (1355 m)

Carte IGN : Allevard 3433 OT
Topos Randonnées Belledonne

Difficulté : ★★★☆☆

Dénivelé : ≃ 1200 m (cumulé)
Distance : 11,5 km aller-retour

Durée : montée 2h30 à 3h30
descente 2h30 à 3h30

Intérêt : ♥♥♥

Période : juillet à octobre

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ?
contenu de sac à dos en randonnée
✔︎

➜ Se rendre à Prodin

▪︎ Depuis Chambéry ou Grenoble, traverser Pontcharra puis les gorges du Bréda.
▪︎ Depuis Albertville, prendre la direction de Saint-Pierre-d’Albigny puis de celle de La Rochette.

Dans tous les cas, ensuite, à La Rochette, prendre à droite la direction de Presles et, à la sortie du hameau, prendre à droite toute la route du Mont Rosset (panneau en bois ➝ Prodin) en traversant Preslette puis suivre la route de Prodin. Celle-ci devient ensuite une piste forestière carrossable sur 6 km. Se garer sur le parking de la chapelle de Prodin.
NB : une autre route monte, au nord, depuis Le Vilard de la Table, mais la partie carrossable est un peu plus longue (7 km) et nettement moins bien entretenue, devenant même pénible à conduire.

 

Depuis Prodin

À gauche du petit bâtiment en bois, on remonte la piste 4×4 qui s’enfonce dans la forêt. De part et d’autres, les rayons embellissent les sous-bois, agréablement ombragés, traversant le moucharabié des branches pour illuminer la mousse et les fougères. Ne manquait que la vue d’une biche. Mais, il faut le dire, ce départ ne fait pas d’autre cadeau car il va devenir assez raide et rapidement solliciter les cuisses (conseil : ne pas partir tout feu tout flamme, bien gérer son effort car il va encore en falloir derrière !).

Au niveau des Lanches (1514 m), une première bifurcation permet, à droite, de rejoindre la pointe de Rognier par le chalet des alpages. L’itinéraire par le Chapotet (non, rien à voir avec Shrek !), lui, part à gauche. Et ça se raidit encore, puis on atteint le rocher de la Croix (1675 m) qui propose à nouveau à droite un sentier vers les refuges de la Grande Montagne et des Plattières (chemin que je prendrai au retour pour faire une boucle, voir à la fin de l’article). Un panneau informe sur la présence du tétras-lyre et les aménagements de préservation.

Par le Chapotet

La piste poursuit sur la gauche et s’aplanit en doux faux-plat. À la sortie du bois juste après, la vue est alors pleinement dégagée à l’ouest sur la combe de Savoie, le massif des Bauges avec notamment la barre rocheuse de l’Arclusaz, la vallée des Huiles, la crête des Mollards et le sommet du Grand Chat (1992 m). Pour les gourmands et les gourmets, la pente herbeuse est agrémentée de nombreuses myrtilles (mûres courant août) qu’il saura falloir trouver dans le parterre de rhododendrons et autres arbustes.

Après le haut de Bois brûlé (1780 m), la vue se dégage à droite sur les Grands Moulins (2495 m) et le sommet de Val Pelouse. Puis, au niveau du panneau La Grande Montagne (1850 m), on quitte la piste pour pénétrer dans les alpages via un portique. Le sentier, pas forcément très visible mais tout de même indiqué d’une marque jaune, remonte au milieu des vaches. Dans le dos, le panorama expose le bassin de Montmélian, jonction entre la vallée du Grésivaudan, la cluse de Chambéry et la combe de Savoie, paysage couronné de la barre rocheuse allant de la dent de Crolles au mont Granier, la montagne de l’Épine avec la dent du Chat et le massif des Bauges avec notamment le rocher du Guet et la Savoyarde.

Après quelques gouilles persistantes servant d’abreuvoirs naturels pour les vaches en alpage, on atteint le sommet de la Grande Montagne de Presles, nommé le Chapotet (2076 mètres). En plus du tableau précédent, le panorama à 180° a maintenant découvert le Mont Blanc, le Grand Arc et la chaîne de la Lauzière surpassant dorénavant la crête des Mollards. Puis, on redescend jusqu’au col de la Perche (1986 m) avec la montagne de Rognier dressée face à nous. Ici, un sentier part au nord vers le col et le refuge d’Arbarétan, le sommet du Grand Chat et, au sud (on le verra pour le retour en boucle), le refuge des Plattières, Val Pelouse et le col de la Perrière sous les Grands Moulins.

le col d’Arbarétan et la chaîne de la Lauzière

le col de la Perche

La montée du Grand Canal

L’itinéraire de randonnée à la pointe de Rognier, lui, se fait par le large couloir pierreux nommé le Grand Canal. Orienté nord-ouest et donc relativement peu exposé au soleil, il peut être, en début de saison, encore partiellement recouvert par la neige accumulée durant l’hiver. Le sentier part à droite en longeant le pied de l’épaule boisée, et en la contournant. Le parcours va alors devenir de plus en plus minéral en traversant des éboulis de pierres. Mais le vivant reprenant petit à petit place, les pentes sont recouvertes d’une multitude de fleurs de montagne : scabieuses, campanules, benoîtes en floraison, arnicas, joubarbes, vératres, serpolet, épervières, marguerites, grandes astrales, silènes vulgaris, raiponces, peucédans des montagnes et même quelques framboisiers sauvages. Abeilles et papillons en faisant leur festin. Un passage un peu abrupt et un peu ravagé puis, au fil des pas, le Grand Canal se révèle et la croix au sommet de la pointe de Rognier apparait, finalement assez près.

le Grand Canal sous la pointe de Rognier

On n’est plus très loin et en même temps, le plus dur est à venir. Pour accéder à l’arête, il faut remonter un raide couloir de pierres et, si cela n’avait jusque-là pas réellement été nécessaire, une paire de bâtons me semble ici indispensable, et encore davantage à la descente (les chamois ont quatre pattes, pourquoi pas vous ?). Attention à celles, venant du haut par d’autres randonneurs en amont, qui n’amasseraient pas mousse et, réciproquement, à celles que vous pouvez envoyer sur les autres en-dessous (marcher serrés). À la sortie de la cheminée, la vue se déploie sur la combe du Bœuf, champ de pierres, les Bauges avec notamment la dent d’Arclusaz, le sommet du Grand Chat, l’entrée de la vallée de la Maurienne, le Grand Arc et la chaîne de la Lauzière ainsi que le Mont Blanc.

 

S’en suit un parcours sur l’arête nord-ouest de la pointe de Rognier. L’itinéraire louvoie de part et d’autre de la ligne de crête, tantôt sur les blocs rocheux (suivant les quelques cairns), tantôt sur une sente terreuse où il faudra avoir le pied sûr (attention aux personnes sujettes au vertige). Il faudra parfois mettre les mains pour assurer sa progression. S’abstenir de faire la randonnée de la pointe de Rognier par temps humide, trop tôt dans la saison (persistance de neige ?) ou trop tard, à l’automne (gel ?) pour éviter les périlleuses glissades en contrebas… En 15 minutes, la crapahute se termine par un replat débonnaire de type chaos granitique.

Le sommet de la Pointe de Rognier

En quelques pas, on atteint le sommet de la pointe de Rognier (2341 mètres d’altitude), marquée par une grande croix, attachée par des câbles, et une table d’orientation, bien utile pour profiter de la vue. Le relief est assez large pour accueillir de nombreux randonneurs (mais j’ai toujours eu le sommet pour moi tout seul) et les nombreux rochers font office de sièges pour savourer le panorama en même temps que le casse-croûte. Avec la transpiration de la montée, une petite veste pourra également être appréciée avec le vent d’altitude ou la brise fraîche qui remonte du Grand Canal.

À l’ouest, rien de vraiment nouveau mais un point de vue plus dominant sur le massif de la Chartreuse avec, presque confondues, alignées l’une derrière l’autre, la dent de Crolles et Chamechaude (2082 m) ainsi que la Grande Sûre, le Grand Som, le Pinet, le mont Granier, le mont Outherans et le mont Joigny puis la chaîne de l’Épine avec la dent du Chat, La Rochette, le massif des Bauges (le rocher du Guet, la croix du Nivolet, le Margériaz, la pointe de la Galoppaz, le Semnoz, le mont Colombier, la dent d’Arclusaz, les monts Trélod et Pécloz, les pointes d’Arcalod (2217 m), de Chaurionde et de la Sambuy, la Belle étoile et la dent de Cons au-dessus d’Albertville, La Tournette et, dans la brume au loin, la chaîne du Bargy avec le pic de Jallouvre et la chaîne des Aravis, du mont Charvin à la pointe Percée (2750 m).

la dent du Chat et le Nivolet

le mont Colombier et l’Arclusaz

Au nord-est, de gauche à droite, la tête du Colonney (2692 m) et le massif du Mont-Blanc s’il est dégagé et, plus près, le Grand Arc et la chaîne de la Lauzière, du Bellacha au rocher du Vieux en passant par le Grand Pic de la Lauzière (2829 m). Derrière, la ligne de crêtes allant du cheval Noir et le Bellacha, et, émergeant en arrière-plan, le sommet de Bellecôte, le Grand Paradis (4061 m), l’aiguille de la Grande Sassière puis le merveilleux massif de la Vanoise émergeant avec la Grande Casse (3855 m), les glaciers de la Vanoise, l’aiguille de Péclet et la pointe du Bouchet.

le Mont Blanc

le Grand Pic de la Lauzière © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Au sud-est, la vallée de la Maurienne s’enfonce, bordée par la croix des Têtes et le Grand Châtelard et jusqu’au mont Thabor (3178 m). Plus à droite, le massif des Cerces avec sa pointe culminante (3098 m) et les aiguilles d’Arves puis le massif des Écrins avec la Barre (4102 m), la Meije, le Râteau, le pic de la Grave et le glacier de la Girose. Enfin, au premier plan, le nord de la chaîne de Belledonne avec le Grand Miceau, le pic du Frêne (2807 m), le Grand Morétan, Puy Gris et, face à nous, le Fort et les Grands Moulins. Pour connaitre précisément le nom de chaque sommet alentour, je vous conseille l’application Peakfinder.

les aiguilles d’Arves

la barre des Écrins et la Meije © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Aller-retour ou boucle ?

Sauf cas particulier, le retour se fera par la même arête nord-ouest qu’à la montée. Néanmoins, les yeux dirigés vers le bas, elle apparaitra encore plus impressionnante dans l’autre sens et, avec la fatigue venant, il faudra être encore plus vigilant à chaque pas. Ce sera également le cas lors de la descente du couloir ravagé, avec des risques de glissade sur la terre et les cailloux. Une fois de plus, la paire de bâtons sera votre meilleure amie à ce moment-là ! Revenu au col de la Perche, on aura le choix entre revenir par le même itinéraire (remonter au Chapotet) ou bien, plus ou moins équivalent en termes de temps et de dénivelé, prendre une variante passant par le refuge des Plattières et le refuge de la Grande Montagne (ci-dessous).

Variante : par le Refuge des Plattières et le Refuge de la Grande Montagne (cliquer)

Par le Refuge des Plattières

Depuis le col de la Perche donc, prendre le chemin de gauche (versant sud), lequel serpente dans le petit vallon finissant même en mini-canyon orné de rhododendrons et de gentianes. Juste après ce replat, Sous le col (1870 m), prendre à droite le sentier qui remonte jusqu’à une petite épaule où on peut profiter d’une ultime vue sur la pointe de Rognier. Puis, on traverse un grand alpage passant près du refuge des Plattières (6 couchages), avec un panorama sur la barre rocheuse de la Chartreuse et le mont Granier.

le refuge des Plattières et sa vue panoramique

Par le Refuge de la Grande Montagne

L’itinéraire devient ensuite une piste 4×4 aménagée bien peu esthétique jusqu’à la quitter par une petite échappatoire pédestre à gauche (photo ci-dessous), descendant dans une prairie avant de remonter jusqu’au refuge de la Grande Montagne, cabane non-gardée avec 6 matelas installés pour dormir (j’y ai croisé une famille avec deux enfants qui venait y passer la nuit).

Ensuite, le large et doux chemin poursuit en oscillant à l’ombre des arbres (avec quelques dernières vues sur les Grands Moulins) jusqu’à retrouver le rocher de la Croix, passé à la montée le matin. Il suffit alors de redescendre la piste jusqu’au parking de la chapelle de Prodin, plus ou moins 2h30 après le départ du sommet de la pointe de Rognier. Face à nous, une douce perspective atmosphérique en camaïeu de bleu superposant, dorénavant à contre-jour, le rocher du Guet, la croix du Nivolet et la dent du Chat.

les Grands Moulins

la dent du Chat et le Nivolet © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

 

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Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking




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