Le lieu qui a recueilli mes faveurs pendant mon séjour à Marseille ? La Cité Radieuse ! Visite guidée de cet ovni architectural où souffle un vent de renouveau avec l’installation d’un centre d’Art sur son toit-terrasse.
La Cité Radieuse…..un mythe urbain, une architecture culte, une œuvre avant-gardiste qui plus est, conçue par Le Corbusier, architecte de génie de renommée internationale ! Forcément quand on part avec une telle représentation, on s’attend à découvrir quelque chose d’unique !
Cité Radieuse – Extérieur
Une fois devant, autant vous le dire sans détour, l’édifice ne rend pas justice à toute la complexité et l’innovation à l’œuvre dans ce projet.
A première vue, la Cité Radieuse s’apparente à un immeuble d’habitation ordinaire, une masse ou plutôt une barre de béton brut imposante. On est loin de l’image fantasmée que je pouvais concevoir…
Disons qu’au premier abord c’est moins tant la beauté plastique que la fonction utilitaire de l’édifice qui m’a sauté aux yeux : je suis face à un logement social pouvant héberger un grand nombre de personnes, ni plus ni moins.
Un regard plus attentif permet toutefois de discerner un ou deux éléments différenciateurs comme les pilotis, les couleurs vives au niveau des loggias.
Cité Radieuse – Intérieur
La visite se poursuit à l’intérieur et c’est bien une fois entre les murs du bâtiment que se révèle toute la réflexion théorique et même philosophique du maître.
De simple logement collectif à l’extérieur, La Cité Radieuse se révèle une fois à l’intérieur comme un véritable « village vertical » doté d’équipements propices à la vie sociale : rue intérieures, commerces, libraire, crèche, école, piscine.
Aujourd’hui il est toujours possible de flâner dans les « rues » des 3e et 4e étages. Pour autant cette flânerie s’avère décevante. Bien que j’évolue au cœur de l’œuvre du Corbusier, j’ai l’impression de me retrouver au milieu d’une reconstitution : la rue intérieure est déserte ou presque. L’épicerie et l’hôtel, seuls vestiges de cette « artère commerciale », font office de pièces de collection. Les panneaux explicatifs accrochés ici et là ne font que renforcer cette impression de musée. Alors voilà, vu du 3e et 4e étage, le projet social du Corbusier ne m’apparait plus que comme un lointain souvenir.
Le toit-terrasse
Mais la Cité Radieuse a plus d’une ressources et je ne suis pas au bout de mes surprises ! Alors que la vie sociale semble s’étioler aux 3e et 4e étages, on assiste à une renaissance du côté du toit-terrasse, dernière partie de l’édifice accessible aux visiteurs.
Cet espace, autrefois terrain de sport (avec piscine et gymnase) est devenu depuis quelques temps un terrain de jeu prestigieux pour artistes contemporains et plasticiens en vogue, à commencer par l’illustre Xavier Veilhan aperçu de façon totalement inopinée durant ma visite, alors qu’il était en train d’installer une de ses œuvres.
J’avais sous les yeux la démonstration vivante que la Cité Radieuse sait évoluer, se renouveler et par là même continuer à vivre. Il faut dire que cette reconversion en centre d’art contemporain est des plus heureuses: cette immense terrasse en béton, sorte d’œuvre d’art magistrale entre ciel et mer se prête à merveille à la création et à la production artistiques.
Et puis faire cohabiter un grand nom de l’architecture avec la nouvelle génération d’artistes contemporains, quelle belle idée ! Je suis sûre que l’esprit du Corbu plane toujours et va inspirer plus d’un de ces artistes.
Infos pratiques :
>> LE CENTRE D’ART DE LA CITÉ RADIEUSE
MAMO: http://mamo.fr/
>> VISITE D’UN APPARTEMENT TÉMOIN
Pour compléter la visite, penser à réserver auprès de l’Office du Tourisme de Marseille une visite d’un appartement-témoin.
http://www.marseille-tourisme.com/fr/decouvrir-marseille/les-incontournables/la-cite-radieuse/
>> VISITE D’ UNE UNITÉ D’HABITATION À LA CITÉ DE CHAILLOT – PARIS
Pour ceux qui n’auraient pas l’occasion d’aller à Marseille, sachez qu’on peut visiter une réplique exacte d’une unité d’habitation (autrement dit un appartement) à Paris, à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Surtout ne la manquez pas, elle est située au dernier étage du musée.