Le Parmelan est une randonnée hyper (trop !) fréquentée et vous voulez sortir des sentiers battus et de la foule dominicale ? Il existe une boucle, certes plus longue mais tellement bien, qui traverse le plateau karstique du Parmelan et passe par de multiples grottes (grotte de l’Enfer, Grande glacière, glacière d’Aviernoz…). Cet itinéraire est idéal pour vous réconcilier (comme moi) avec un Parmelan surpeuplé.
Sommet : Tête du Parmelan (1832 m)
Massif : Bornes (Haute-Savoie)
Départ : Chalet Camille Dunant (1825 m)
Carte IGN : Mont Salève 3430 0T
➜ Topos Randonnées Bornes-Aravis
Difficulté : ★☆☆☆☆
Dénivelé : – 300 m → la glacière d’Aviernoz
(puis – 300 m → parking du Bois Brûlé)
Durée : 2h30 à 3h → la glacière d’Aviernoz
(+1h → parking du Bois Brûlé)
Intérêt : ♥♥♥♥
Grottes
Période : mai à novembre
(⚠️ si enneigé ❄️)
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎
➜ Se rendre au Refuge Camille Dunant
Cette boucle par la grotte de l’Enfer part du sommet du Parmelan. Pour connaitre les différentes sentiers de randonnée pour y monter, rendez-vous sur mon article unique les regroupant. Sinon, vous pouvez très bien aller à la grotte de l’Enfer ou aux glacières du Parmelan sans nécessairement passer par le sommet mais ce serait dommage de ne pas profiter de la vue non ? Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements sur Annecy et ses environs.
La traversée du plateau du Parmelan
Le sentier pour rejoindre la grotte de l’Enfer part du chalet Camille Dunant (et là, vous vous apercevez qu’en fait, vous, vous voulez le faire en montant : pas de souci cher lecteur adoré, il suffit de lire cet article dans le même sens que ta randonnée, en montant quoi 😉 ) et descend face au vaste plateau en lapiaz. Jusque là, tout va bien, le tracé est bien visible.
Petit à petit, le sentier terreux devient rocheux jusqu’à ne devenir qu’un désert de lapiaz, sculpté par l’érosion. Vous étiez juste sur la Tête du Parmelan, imaginez maintenant que vous marchez là sur son cerveau. En un sens, on peut dire que le Parmelan a été râpé… Pardon… Blague mise à part, l’itinéraire passe à côté de nombreuses crevasses plus ou profondes profondes et ça, ça veut dire que 1) rangez bien vos clés de voiture ! 2) ça peut être très risqué si c’est encore enneigé ☠ . Et comme à partir de là vous ne croiserez (quasiment) plus personne, vous pourriez attendre (trop) longtemps qu’on vous retrouve… Mais sinon, si tout se passe bien comme je vous le souhaite, une agréable sensation d’être seul au monde va sublimement vous prendre aux tripes (surtout après la foule du sommet). Avez-vous vu l’excellent Gerry ? Y’a un peu de ça là. Le tracé est seulement indiqué avec des marques jaunes mais celles-ci sont très visibles et régulières. Il faudrait presque le faire exprès pour se sortir du chemin.
Au bout d’une heure depuis le sommet du Parmelan, une incroyable découverte ! Juste que là, après avoir lu ces lignes, la surprise en sera un peu moins une. Mais comme sur △Trace Les Cimes△△ on vous dit TOUT, je ne peux pas faire l’économie de ce formidable endroit. Dans un léger creux, on trouve un petit village (sans prétention) d’irréductibles (quoique… mais vous respecterez le lieu) petites sculptures en pierres. Certaines sont plus complexes, certaines sont anthropomorphiques mais toutes jouent avec un équilibre précaire (⚠ fragile !) parfois incroyable à vue d’œil !! Je n’ai malheureusement aucune information concernant la genèse, autre que ce sont des cairns qui auraient bénéficié d’une intention artistique plus élaborée. Mais après, pourquoi ? pourquoi ici ? qui ? quand ? etc… Je n’ai pas trouvé d’explication. Si vous savez, je suis certain que tout le monde ici vous remerciera de partager votre savoir dans les commentaires 😉 En tout cas, l’endroit apparait aussi féérique, merveilleux que potentiellement maléfique et fantastique. Selon votre sensibilité et votre culture, vous pourrez penser au Voyage de Chihiro par exemple mais aussi à Simetierre et Blairwitch… Pour ma part, ça m’a nécessairement rappelé les légendes des Elfes et des Trolls en Islande. Amenez des enfants ici, ils vont a-do-rer !!
L’itinéraire se poursuit encore un peu sur les lapiaz avant de remettre sur terre. Je dois avouer que c’est à cet endroit que j’ai perdu un peu de temps puisque, après l’impossibilité de se localiser précisément dans les lapiaz, je voulais savoir maintenant où j’étais pour gérer ma vitesse de marche pour le retour avant la nuit. Mais la végétation réelle ne correspond pas exactement avec celle de ma carte IGN et une sente sur la droite avait été un peu trop séduisante… Bref, en fin de compte, cherchez pas midi à 14h, il faut suivre le chemin en terre bien tracé jusqu’à la bifurcation pour la grotte de l’Enfer, marquée d’un panneau (1/4h après la colonie de mini-golems). Ici, vous pouvez poursuivre tout droit et rentrer au chalet de l’Anglettaz par le crêt des Outalays en 1/2h environ.
La grotte de l’Enfer
Quelques mètres à peine en-dessous du croisement, on trouve (sans chercher !) la grotte de l’Enfer. L’entrée peut être encore obstruée par la neige en début de saison et surtout, ne tentez pas le diable en vous aventurant dans la grotte de l’Enfer sans un sacré équipement spécifique (cf : accident en 2013) ! On peut descendre les quelques mètres visibles mais après, ça chute sec dans les limbes ! Ce serait vraiment bête de se gâcher la journée (voire même les mois suivants) tout ça pour juste avoir voulu savoir ce que ça faisait d’être dans le noir, non ? Pour info, si vous êtes fan de GéoCache, sachez qu’il y en a une dans le coin…
Double effet Kiss Cool : juste quelques mètres plus bas (sur le chemin), une deuxième grotte, ni indiquée, ni nommée (autre entrée de la grotte de l’Enfer ?), est également sur le bord. Celle-ci est un peu plus accessible. On descend en passant sous un pont rocheux pour rejoindre la petite bouche qui amène dans une petite salle. Une mini-cheminée est ouverte à ma verticale. En laissant les yeux s’habituer à l’obscurité de la grotte, on devine une entrée lumineuse au fond sur la droite mais, ayant un instinct de survie quelque peu développé, je préfère ne pas parier sur le dangereux inconnu.
La fontaine du Tour
Le calcaire karstique du Parmelan est propice à la présence de grottes et de galeries sous-souterraines, à l’instar du Massif de la Chartreuse où c’est particulièrement le cas dans le gruyère montagneux qui va du Mont Granier à la Dent de Crolles. En poursuivant cette boucle, on passe devant une autre entrée de grotte mais là, le proprio a fermé la porte.
Le sentier contourne le bloc rocheux et, 1/4h de marche après le(s) grotte(s) de l’Enfer, on descend sur la fontaine du Tour. Alors évidemment, on faisant la randonnée en août et en septembre, Manon était déçue car la source est quelque peu tarie. Les pierres artificiellement placées recueille normalement un joli bac aquatique, sorte de nymphée (presque) naturel. Dans ce cas, ce sont des empreintes de biches assoiffées de l’été que j’ai pu observer et des linaigrettes dans le contrebas humides.
Puis on poursuit sur un faux-plat descendant parmi quelques lapiaz émergents. Un croisement permet de rejoindre à droite la combe de Nerval et la cascade de la Diau. Ensuite, le chemin oscille et là, si vous voulez découvrir la grotte de la Grande glacière, il va vous falloir être attentif ! Tout content de ma journée, je marchais, je marchais et comme y’a (presque…) absolument rien d’indiqué, j’ai filé droit… beaucoup trop loin. Confrontant ma carte avec ce que je voyais (que des arbres encaissés dans un vallon…), j’ai essayé plein de petites sentes et j’ai tourné pendant peut-être 3/4h !! Alors, l’astuce, je vous la livre sur ce plateau du Parmelan, c’est ce piquet, lui là, juste en-dessous à droite. Un bras légèrement désherbé part à droite dans les bois.
La Grande Glacière
Un résidu de peinture (dont je vous ai accentués la couleur !) marque, ou plutôt marquait, la direction. En essayant de déchiffrer les signes, on devine difficilement “glacière”. Même Champollion galèrerait ! L’absence d’entretien du balisage serait-il une volonté de détouristification (préservation ? trop accidentogène ? …) ? Le chemin passe sur les lapiaz (marquage rouge effacé). L’entrée réelle de la Grande glacière se trouve au fond d’un puits de 50 mètres que l’on descend par un sentier assez abrupt (ou en rappel). L’hiver, la neige s’accumule, se compacte sous son propre poids, gèle et forme un bloc de glace dite “fossile” (comme un mini-glacier). Les murs de glace (une vingtaine de mètres de haut) à l’intérieur de la grotte attirent certains adeptes d’escalade de cascades de glace. J’imagine à peine comment ça devait être facile de remonter les blocs de glace… Parce que, oui, il faut savoir que cette Grande glacière du Parmelan était exploitée pour alimenter la consommation d’Annecy jusqu’en 1919. Depuis Darty livre des frigos à domicile… (reportage sur 8MontBlanc)
Le sentier retrouve le chemin (que j’ai donc pris 3 fois déjà !) lequel descend sur l’alpage de l’Anglettaz. Plus haut, plusieurs bouses avaient déjà confirmé l’odeur… Une vingtaine de minutes après la Grande glacière (grosso modo, 2h30 sans les arrêts, depuis le sommet du Parmelan), on arrive au chalet de l’Anglettaz.
La glacière d’Aviernoz
C’est l’été, vous avez encore envie de fraicheur ? 🙂 Poursuivez jusqu’à la glacière d’Aviernoz. Depuis le chalet de l’Anglettaz, monter en direction de la Tête du Parmelan par le Crêt des Outalays (qui rejoint la grotte de l’Enfer si des fois vous en voulez encore…) et descendre au Petit Montoir. Une fois sorti de la forêt, on longe un pré par le haut et, au bout d’1/2h, au niveau d’un épicéa, vous sentirez un souffle très frais vous chatouiller l’oreille gauche : vous êtes devant la glacière d’Aviernoz. L’entrée de la grotte se situe à peine quelques mètres au-dessus et nécessite de crapahuter un peu sur la fin. Dans tous les itinéraires proposés dans cet article exhaustif, je conseille de la faire en fin de journée car l’entrée de la lumière dans la cavité rend l’endroit presque magique ! Jamais vraiment équipé, je ne me suis pas aventuré très loin à l’intérieur…
Pour rentrer à votre voiture depuis le glacière d’Aviernoz, compter encore 1 heure pour rejoindre le parking du Bois Brûlé et 3/4h pour le chalet d’Anglettaz par les Taillées du Sautet. Les itinéraires détaillés dans cet article.
De retour en bas, si vous venez en week-end ou en vacances, profitez-en pour visiter Annecy, la « Venise des Alpes » et faire quelques activités à faire autour d’Annecy (vol en parapente, balade à vélo ou en paddle, canyoning, via ferrata…). Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements sur Annecy et ses environs (hôtels, gîtes, appartements…).
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Je voulais savoir, mon fils de 4 ans et demi, adore marcher, courir et grimper, est ce dangereux ? Ou simplement long ? Merci d’avance..
Bonjour Sabrina,
Je ne connais pas le niveau de débrouillardise de votre enfant mais je déconseille le plateau du Parmelan. Cela lui ferait peut-être long à traverser mais surtout, les lapiaz sont souvent tranchants et la présence de tannes est dangereuse (encore plus avec les récentes chutes de neige !). Il resterait bien la solution de l’attacher à la corde mais bon… Dans le doute, mieux vaut que vous fassiez une balade de reconnaissance avant pour vous faire votre avis.
En revanche, les itinéraires pour la Grotte de l’Enfer ou la Grande Glacière sont moins exposés depuis le Chalet de l’Anglettaz.
J’espère que cela vous aura aidée.