La Grande Sure est le contrefort sud-occidental du massif de la Chartreuse et c’est par conséquent davantage le secteur des voironnais et des voreppins sur lesquels elle trône. Pas complexée par le fait de ne pas atteindre les 2000 comme les autres célèbres sommets chartreux, elle est malgré tout un joli belvédère, facilement accessible.
Sommet : La Grande Sure (1920 m)
Massif : Chartreuse (Isère)
Départ : la Chartreuse de Curière (860 m)
Carte IGN : Chartreuse Sud 3334 OT
➜ Topos Randonnées Chartreuse
Difficulté : ★★☆☆☆
Dénivelé : 1060 m
Durée : montée 3h – retour en boucle 3h
Intérêt : ♥♥♥♥
Mouflons
Période : avril à novembre
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎
➜ Se rendre à la Chartreuse de Curière
Étant donné que le topo que je vous propose ici démarre à la Chartreuse de Curière, il faut rentrer dans le massif de la Chartreuse en allant jusqu’à Saint-Laurent-du-Pont. Dans le centre, s’engouffrer entre les montagnes en remontant le Guiers Mort en direction de Saint-Pierre-de-Chartreuse (D520B). Moins d’1 km après, il faut prendre une petite route montant sur la droite. La Route forestière de la Charmette est assez sinueuse (attention à ceux qui descendraient). Après avoir traversé le Tunnel du Sourd, on arrive à la Chartreuse de Curière. Poursuivre encore une centaine de mètres pour arriver au parking. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements en Chartreuse.
Montée par le Cul-de-Lampe
L’itinéraire part dans la forêt (comment faire autrement, on est en plein dedans) en empruntant (une manière de dire puisqu’on ne repassera pas par là au retour) le Chemin de None (le 3e ‘n’ a dû passer à la trappe chez les trappistes…). Il s’agit d’une piste carrossable sans grand intérêt. Heureusement 3/4h plus tard, on arrive au Belvédère de Nonne (ça y est, on a retrouvé sur le chemin l’orthographe de la carte, mais celui du panneau est différent) qui donne une vue plongeante sur Saint-Laurent-du-Pont. Qui a dit que les chartreux étaient radins ? En fait, un point de vue atteint (celui sur une dalle calcaire), un deuxième offert (le vrai, sous les arbres, matérialisé par une lesix).
Ensuite, la piste se transforme en sentier terreux ombragé plus ou moins plat (environ 150 m de dénivelé sur 3 km). On découvre ensuite une vue dégagée sur la combe de Chorolant et son pierrier qui amène au Cul-de-Lampe (1400 m). Il ne faut pas craindre de s’y frotter car il n’y a pas véritablement nécessité à être un génie de la montagne pour traverser : le sentier est propre et finit juste avec quelques lacets un peu raides pour arriver dans un sous-bois.
Après le portail d’alpage, on atteint une prairie fleurie de gentianes et de chardons, astucieusement appelée “La Prairie” (1490 m). L’itinéraire n’est pas visiblement évident mais il faut faire confiance à la petite trace désherbée le long à droite. Ça se raidit petit à petit jusqu’au Col de la Sure (2 grosses heures depuis le parking de Curière).
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Depuis le Col de la Sure
Le Col de la Sure (1675 m) est le carrefour de plusieurs itinéraires menant au sommet de la Grande Sure, par le Col de la Grande Vache (sur la gauche, 1712 m) depuis le Col de la Charmette (1272 m) et par le Col d’Hurtières (au fond à gauche, 1769 m) depuis… plein d’endroits !! Bref… revenons à nos moutons, il faut terminer la mission et monter la grosse butte à votre droite.
Il faut être honnête, jusque là, c’était de la gnognotte mais maintenant il va falloir pousser un peu plus sur les cuissots. Cela dit ça reste raisonnable, le sentier est bien fait avec de nombreux lacets pour atténuer la “verticalité”. Au fur et à mesure qu’on monte les 200m de dénivelé, les paysages se révèlent comme par magie derrière la première barre du Mollard de la Grande Vache (1764 m). L’effort est ainsi récompensé et encouragé pour en voir davantage.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Le plus dur est fait et “on est pas venus jusqu’ici pour craquer à 2 mètres du bol de sangria bordel !” Arrivé aux alentours de 1800 m, le sentier s’horizontalise pour faire une sorte de traversée. Il faudra enjamber quelques grosses pierres décalottées. Le sommet de la Grande Sure surgit alors pour nous réjouir.
Au sommet de la Grande Sure
Une dernière petite raideur et on arrive au sommet en une petite 1/2h depuis le col. Le point culminant est marqué par un cairn et une petite croix en bois (en lieu et place d’une ancienne, brisée) sur laquelle a été placée une pancarte en mémoire d’un défunt). Ne comptez pas trouver un coin à l’ombre et pensez donc à bien préparer votre sac avec une casquette et une veste en fond de sac parce que ça peut souffler.
Premier réflexe arrivé en haut : se ruer dans le vide, enfin presque, se rapprocher pour admirer la vue à pic. Le sommet de la Grande Sure est un balcon sur la vallée de Voreppe, le Massif du Vercors avec sa tête Nord la Sure (1643 m), les plaines de l’Isère jusqu’au Massif Central (par temps sec et dégagé).
Mais selon moi, la vue la plus intéressante est plutôt à l’Est où, posé dans l’herbe après l’effort, on peut admirer les sommets du Massif de la Chartreuse : le Mont Granier, le Pinet, Le Grand Som, les Lances de Malissard, la Dent de Crolles, Chamechaude. En arrière-plan, la Chaine de Belledonne, l’Oisans, le Massif des Écrins et, tout au Sud, le Taillefer, l’Obiou, le Mont Aiguille…
Retour en boucle par le Col des Charmilles
La descente a été le moment de surprenantes rencontres. Au départ, petite discussion avec un moine randonneur vêtu de blanc puis, plus bas, c’est un autre en gris. Je l’informe alors qu’il a perdu la course avec son camarade mais il me répond qu’ils ne font pas partie de la même équipe. Si l’habit ne fait pas le moine, il signifie tout de même le monastère (“on n’a pas le même maillot mais on a la même passion” comme dirait l’autre). En arrivant au niveau du Col de la Sure, un troupeau de chèvres semblent rentrer à la maison en cette fin d’après-midi. Plus je descends, plus je commence à douter… La ressemblance est de plus en plus approximative. Évidemment puisqu’il s’agit en fait de mouflons. J’ai pas compté combien il y en avait (une centaine ?) mais c’est vraiment très très impressionnant ! J’en avais jamais vus autant d’un coup d’où la confusion avec un troupeau de chèvres depuis le haut. Pour info, on recense environ 250 mouflons dans le Massif de la Chartreuse, notamment dans les environs de la Grande Sure. Vous le savez maintenant !
Histoire de changer un peu, on rentre en boucle par le Col de la Charmille (1605 m) en longeant le haut de “La Prairie”. Ensuite, ça descend plus ou moins pentu dans le sous-bois. Petit à petit, le sentier se transforme, ou plutôt a été sauvagement défoncé, en route forestière pour extirper les troncs d’arbres coupés. On marche dans la boue en évitant les mares creusées par le tracteur. Horrible !
Au bout d’une heure, on arrive à une bifurcation appelée “La Salle à manger” (1170 m) et il faut prendre à gauche par le “Sentier des Agneaux”. Plus doux et horizontal, il soulage un peu les genoux du précédent tronçon. Enfin ça, c’est jusqu’au petit col parce qu’à partir de là, ça descend sec ! La vue plongeante sur la Chartreuse de Curière rassure quant à son issue prochaine (ça commence à être long et pénible ce retour) en même temps qu’elle annonce le dénivelé négatif à venir… 1/2 heure plus tard, on arrive au parking au bout de 2h30/3h laborieuses depuis le sommet de la Grande Sure. Bref, je vous déconseille cet itinéraire de retour, il n’a aucun intérêt sinon celui de faire une boucle.
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Avec grand plaisir !
Si le retour est devenu de plus en plus chiant, j’en garde un très bon souvenir de cette rando (notamment avec le troupeau de mouflons) et je me permets souvent de citer l’anecdote de ton p’tit coup de panique. 😉