Dans un coin des Alpes à deux pas de Genève et de Thonon-les-Bains, il est un petit territoire en Haute-Savoie, dans le Chablais, qui propose pour vos vacances à la montagne plein d’alternatives aux ski de descente. Si vous recherchez autre chose que des câbles de téléphériques et de téléskis plantés sur les hauteurs ; si vous recherchez une montagne dynamique où on peut se refaire une santé sans passer ses journées à monter et descendre des pistes de ski ; si vous recherchez une montagne différente propice à des activités hors pistes; alors vous avez rendez-vous avec les Alpes du Leman. Laissez vos skis alpin au placard ils ne vous seront d’aucune utilité et lisez plutôt !
Vacances à la montagne autrement #1 Discipline olympique
Quand je pose mes valises quelque part la 1ere chose que j’aime faire c’est prendre mon temps, baguenauder et souffler un peu. Mais le programme qui m’est réservé en cette 1ere après-midi aux Alpes du Léman risque de contrarier mes habitudes. Cette activité se range dans la catégorie du sport et même de l’olympisme. Cet après-midi je m’essaye au … biathlon qui combine 2 disciplines : le ski de fond et le tir à la carabine. Moyennant quelques efforts, il est donc prévu que je souffle mais à en perdre haleine.
D’emblée nous sommes mis dans l’ambiance en voyant approcher sur ses skis de fond Théo notre moniteur ESF. Il arrive à grandes foulées fluides, élégantes, maîtrisées et en plus il a zéro bâtons pour l’aider ! Comment est-il possible de glisser aussi bien sur terrain plat et sans bâtons ?
Ne comptez pas sur lui pour fournir les explications. Notre petit roux plutôt baraqué ne s’encombrera pas de grandes théories pour nous initier les fondamentaux du ski de fond et ses deux grandes techniques : le skating et le pas alternatif. L’heure n’est pas aux grands discours mais à la pratique et aux plaisirs de la glisse pour peu qu’on se débrouille avec nos grands skis et qu’on puisse enchainer quelques tours de pistes.
On pourrait s’en tenir là sachant qu’enclencher le mode “sport” sur des skis de fond chaussés depuis à peine 15 min, ça relève déjà de l’exploit. Mais c’est pas fini ! Il faut maintenant tester le tir à la carabine :
1er défi : se coucher au sol tout en gardant les skis aux pieds et une certaine grâce.
2e défi : se concentrer pour viser et abattre (enfin plutôt déclencher le voyant lumineux, l’initiation se faisant avec un carabine laser) les 5 cibles réglementaires positionnées à 10m de nous (50 m pour les vrais biathlètes !)
3e défi : se relever vite et bien !
Une fois testées les deux pratiques, il est temps de passer aux choses sérieuses. Quoi de mieux qu’une petite compétition entre 2 équipes pour goûter de près aux exigences de cette discipline olympique ? 3, 2, 1 …. est c’est parti ! Ma coéquipière de choc (Big up Claudia !) et moi-même on donne tout, on rigole, on se vautre, on loupe pas mal de cibles et …. on perd. Mais on aura gagné une certitude, c’est que cette discipline autrefois militaire requiert 2 choses essentielles pour se hisser au rang de champion : l’endurance liée au ski de fond et le calme pour le tir. Allez, promis, on fera mieux la prochaine fois. 😉
➡️ Infos pratiques Biathlon dans les Alpes du Léman
Théo propose des stages aussi bien pour les enfants que les adultes. Il s’adapte à tous les niveaux et tous les âges.
L’apprentissage se fait sur le domaine de ski de fond du Plateau des Moises
Le tir se pratique avec des carabines laser plus légères, plus maniables et forcément moins dangereuses que des carabines à plomb.
Vacances à la montagne autrement #2 Stage de survie
La survie en montagne . Voilà un concept qui semble bien étranger à notre façon de « consommer la montagne ». On va à la montagne pour respirer le grand air, pour se reposer, pour faire du du ski ou une rando mais il ne viendrait à l’idée de personne d’associer la montagne à la survie. Sauf pour Boris, un doux dingue qui, quand on lui demande ce qu’il fait dans la vie te rétorque
je fais des stages de survie et je construis des igloos .
C’est donc avec lui que nous sommes lancés, raquettes aux pieds et pelle à neige à la main, dans une grande aventure digne des trappeurs canadiens.
Rassurez vous, on a fait semblant. Pas d’expédition polaire, ni de conditions extrêmes du reste puisqu’en cette belle matinée, un soleil radieux ainsi qu’un thermomètre flirtant avec les 2 ou 3° accompagne notre sortie euh non notre survie de … 2h.
Si vous recherchez une expérience qui vous pousse hors de vos limites il faudra donc repasser, ce n’est pas le principe de ce stage. Par contre si vous voulez :
- Apprendre à faire du feu sur la neige
- Savoir comment vous nourrir au milieu de l’hiver en pleine nature et accessoirement goûter du lichen
- Apprendre à construire un abri de fortune
- Profiter des connaissances d’un Boris parfaitement aguerri qui à plusieurs expéditions dans des pays nordiques à son actif.
- Entre deux coups de pelle,vous délecter des paysages blancs alentours avec leurs jolis rubans de pistes de fond (Domaine nordique de la Plaine-Joux)
Alors..ce stage est fait pour vous.
Faire l’expérience de la survie en montagne est une chose que je ne souhaite à personne. La survie n’est pas un jeu et s’il fallait encore vous en convaincre, lisez « Faire un feu » de Jack London. A le lire on ne ressent que plus intensément l’inexpérience de l’homme face au froid mortel et qui « tuerait le chien et enfouirait ses mains dans son cadavre encore chaud, jusqu’à ce que leur engourdissement disparaisse ». Bien sûr ce n’est qu’un roman et plus personne aujourd’hui (sauf quelques fous) n’est susceptible de se retrouver cheminant sous – 70° dans le « grand silence blanc ». Mais ces pages sublimes de London révèlent toute la fragilité de l’homme face à la nature et surtout la nécessité d’une très bonne préparation, seule promesse de vie. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire: contacter Boris !
➡️ Infos pratiques stage de survie avec Boris
Les formules proposées par Boris sont multiples et à la carte. Il propose notamment des nuits en bivouac en pleine nature où vous apprendrez tout ce que j’ai cité plus haut selon le déroulement suivant:
- Jour 1 : rendez vous début de matinée, réglage des sacs et mise en route, midi pique-nique, fin d’après midi arrivée au refuge ou au lieu de bivouac/ Nuit
- Jour 2 : randonnée légère découverte ou itinérance jusqu’au 2eme refuge ou lieu de bivouac ou retour / Nuit
- Jour 3 : Redescente, itinéraire de retour
Vacances à la montagne autrement #3 Contemplation
Un lac de montagne, l’endroit parfait pour flatter mon âme mélancolique. Le lac du Vallon perché à 1080m ne pouvait pas mieux y répondre. Il est le résultat d’un glissement de terrain datant de 1949. Pourtant quand on regarde ce petit bijou de pureté si parfaitement intégré au paysage, on ne peut s’empêcher de penser qu’il a toujours été là. Un lac éternel tout comme le sommet du Roc D’enfer (2.244m) qui se reflète dans ses eaux d’un bleu profond.
Pour parachever ce tableau presque sacré, on trouve la petite chapelle St Bruno coiffée d’une croix. Le lac, les sommets enneigés, la chapelle, décidément tous les ingrédients sont réunis pour s’élever spirituellement. Ici on fait le plein de silence, de sérénité, de solitude avant de reprendre le cours très actif de notre week-end.
Vacances à la montagne autrement #4 Adrénaline
Connaissez vous le fat-bike ? Non ? Alors une première explication sémantique s’impose. Je passerai sur le mot bike, vous avez tout compris, on parle de vélo. Par contre, attention, le mot fat ne veut pas dire que ce vélo est réservé aux personnes en surpoids. Ce sont les roues de l’engin qui sont « fat » autrement dit obèses, mieux dit, larges. Et pour cause il en faut des gros pneus pour garantir adhérence et stabilité sur la neige. Car le but de ce cousin pas si éloigné du VTT c’est bien de glisser sur la neige.
Pour les personnes comme moi allergiques au VTT car elles estiment que ce genre de monture n’est domptable que des dévaleurs acrobates, ne fuyez pas ! Le fat bike en descente c’est un vrai jeu d’enfant ! Pour preuve : 4 débutants, 1h de balade, plusieurs pentes et O chute !
Et si vous êtes fâché avec le sport, ne partez pas ! Le fat bike existe en version à assistance électrique. C’est du reste celle que nous avons testé. Verdict ? En montée on se laisse porter par la propulsion de l’électrique, c’est tout simplement magique. En descente, on dévale comme à ski, sauf qu’au lieu d’avoir mal aux pieds dans des chaussures trop rigides, on a, avouons le, un peu mal aux fesses, la selle étant celle d’un vélo sportif et non d’un VTC.
Entre chaque montée et descente, on regarde la lumière du coucher de soleil atteindre son apogée et éclairer de ses dernières lueurs la station d’Hirmentaz rendue à son calme. Il n’y a plus que nous et quelques fondus de ski de fond.
➡️ Infos pratiques location de Fat Bike
1h: 12€
Demi-journée: 30€
+ d’infos
Vacances à la montagne autrement #5 Comme un inuit
Retour avec Boris qui non seulement sait construire des igloos de survie mais aussi des igloos tout confort où l’on peut dîner et même dormir. Ce soir nous sommes invités à y déguster une fondue. Manger un plat chaud dans un abri fait de neige… plutôt intriguant comme démarche un peu comme manger une raclette en plein été.
Pour rejoindre notre destination il faut chausser des raquettes, s’armer d’une frontale et emprunter un chemin de forêt pendant une vingtaine de minutes. A l’arrivée un feu crépitant nous accueille au milieu d’une clairière ouverte sur la voûte céleste qui elle crépite d’étoiles. Boris est là et nous tend un verre de vin chaud.
Devant nous se découpe la silhouette massive de l’immense igloo pouvant accueillir environ 30 personnes. D’ailleurs à l’intérieur il y a déjà un groupe attablé. Drôle de sensation que d’entendre des gens rire et parler à l’intérieur de cet énorme frigo à ciel ouvert.
A notre tour de nous engouffrer à l’intérieur. Et la, surprise, ce petit cocon glacé s’avère tout confort. C’est là qu’on apprécie toute le savoir-faire de Boris et ses acolytes. Les bancs sont taillés dans la glace et couverts de peaux de bêtes (synthétiques) pour s’épargner les fesses mouillées (et congelées), les tables sont formées des gros blocs de neige glacée rehaussés d’une planche en bois, le sol est couvert de branches d’épicéas pour isoler nos pieds du froid. Le tout est éclairé à la lumière vacillante de dizaine de bougies.
C’est blanc en haut et en bas, c’est froid quand on touche les murs mais curieusement on se sent protégé et bien dans cet abri dont la température se situe autour de zéro. Les plus inuits dans l’âme peuvent passer de la salle à manger glacée à la chambre à coucher glacée située à quelques mètres seulement (possibilité de passer une nuit en Igloo).
➡️ Infos pratiques soirée fondue en igloo
- Accompagnement raquettes + lampes frontales
- repas fondue en igloo vacherin-conté
- poires– chocolat – chantilly – sapinette
- Vins (1/2 par pers)
- Thé et tisanes
- Digestif maison
- Menu adapté si intolérances alimentaires
Comptez 55€ par adulte er 40€ par enfant
+ d’infos
Vacances à la montagne autrement #6 Grand Nord
Quand ils voient approcher le musher, les chiens sautent, aboient, jappent, se roulent dans le neige et remuent la queue fébrilement. Il faut dire que pour eux cette sortie en traineau c’est la perspective se dégourdir les pattes et se dépenser au grand air.
Notre réaction est un peu plus contenue. On est partagé entre excitation et appréhension et on écoute très attentivement les instructions du moniteur surtout le chapitre frein qui à priori est le seul moyen de maitriser la fougue de l’attelage. François notre accompagnateur nous prévient, l’écoute n’est pas la qualité principale du chien de traineau. Vive le frein alors !
Les 4 traineaux sont installés, les chiens attelés. Nous ne sommes pas encore partis qu’on réalise déjà toute la force et l’énergie contenues à l’intérieur de ces grosses boules de poils. Ils tirent comme des forcenés et il faut déjà faire l’usage du frein en calant ses 2 pieds dessus sans quoi on risque de se faire embarquer avant même le signal de départ.
Et puis c’est parti ! Très vite il faut apprendre à maîtriser le rythme des chiens et de autres traineaux pour éviter le chose la plus redoutée de nous tous, la collision. Après quelques freinages intempestifs bien normaux quand on débute, on se laisse enfin aller aux joies de la glisse. Les paysages défilent et une certaine communion semble s’installer entre nous et l’animal.
Mais voilà que les premiers virages et les premier obstacle se profilent. C’est là que nous allons vérifier si nous sommes taillés pour la conduite. Bon an mal an, on réussit à franchir le trous et à tourner. Ouf. On gagne en confiance, on devient à peine moins vigilants et c’est à ce moment là qu’une de nos comparses (re big up Claudia !) perd le contrôle. Les chiens et le traineau abandonné de sa conductrice fond n’importe quoi. Seules la pugnacité et l’autorité de notre accompagnateur réussiront à calmer les chiens et à démêler la situation
On repart un peu penauds, le rêve d’une grande Odysée blanche un peu ébranlé mais certainement pas abandonné ! La prochaine fois c’est grand raid avec plus de chiens, plus de virages serrées et des pentes fortes. C’est pas une petite chute qui va nous faire renoncer ! Non mais !
➡️ Contactez le prestataire “traineaux passion” pour plus d’infos
Où dormir dans les Alpes du Léman ?
Chambres d’hôtes et eco-gîte la Fontaine d’Argence
Françoise propriétaire de cette grande bâtisse distille une atmosphère magique. On est conquis par ses histoires de Chaman (c’en est une!), de bonnes énergies et de communion mystique avec la nature et ses animaux.
Elle et son mari ont acheté la ferme il y a plusieurs années pour y vivre et faire partager à leurs hôtes un séjour paisible et écologique avec en guise de décor le splendide massif d’Hirmentaz.
Leurs valeurs écologiques transparaissent dans à peu prêt tout ce qu’ils entreprennent, à commencer pas la table d’hôtes, une cuisine familiale mitonnée avec simplicité et une vrai exigence de qualité des produits systématiquement bio et locaux
Au fond du jardin, après le potager à l’hivernage, un bain nordique n’attend plus que nous (et vous) pour une heure bienfaisante dans une eau de source à 38°.
Hôtel ★★★ Le Moulin de l’Eré
Quand on pousse la porte de cet ancien moulin il y a à la clé l’accueil personnalisé d’Irené et son petit accent espagnol inattendu, des chambres douillettes avec une petit touche de montagne mais sans excès et bien sûr, partout, la vue sur la montagne.
Côté cuisine, sous l’égide du chef Frederic Molina chaque plat prend une tournure très nature que ce soit dans l’agencement et dans les goûts. C’est ce que j’appellerais de la gastronomie jardinière et ce fût pour moi une vraie révélation !