La forme du mont Aiguille fascine (même si, bon ok, je vous l’accorde, l’aiguille est un peu large…) et en fait un lieu mythique pour tous ceux qui fréquentent le coin ou empruntent la “route Napoléon”. Une dent étroite posée sur une montagne, telle une forteresse, restée imprenable jusqu’en 1492, date à laquelle Christophe Colomb Antoine de Ville la gravit pour la première fois, sur ordre de Charles VIII, roi de France. Cet évènement acte la naissance de l’alpinisme. (en savoir plus sur la belle histoire)
Sommet : Mont Aiguille (2087 m)
Massif : Vercors (Isère)
Départ : Richardière (1050 m)
Carte IGN : Villard-de-Lans 3236 OT
Difficulté : ★★☆☆☆
(alpinisme rocheux PD 3c>3b II P1+)
Dénivelé : 1040 m
Durée : ascension 2 à 3h
(variable selon le monde !!)
➜ Se rendre à Richardière
Depuis Grenoble ou le col de Lus-la-croix-haute, passer Chichilianne puis se garer au parking de la Richardière, au pied du versant Sud du mont Aiguille (possible par le Nord). Il y a un café-restaurant où on avait tous été saisis par la véracité du terme “casser la croûte” avec les sandwiches ! Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements vers Chichilianne.
Marche d’approche
La marche d’approche est d’environ 1h30 pour atteindre les 1780 mètres du point de départ de l’ascension (gros anneau en fer scellé). Pour cela, il faut remonter le chemin atteignant le col de l’Aupet puis le pierrier en gradin au pied du versant Ouest du mont Aiguille. Ici, il s’agira, une bonne fois pour toutes, de bien s’assurer de son matos !! Parce qu’après, c’est parti mon kiki et ce sera trop tard…
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L’ascension du Mont Aiguille
Pour un topo techniquement technique précis, je préfère vous renvoyer sur CampToCamp (difficultés des longueurs, variantes possibles, lieux précis des rappels…). Cela m’évitera un procès en cas de problème. Encore que… vu les verticales, faudrait-il déjà que vous y surviviez. Mais je préfère quand-même prendre les devants. Et puis, ils font le point sur le matériel d’alpinisme nécessaire : corde (50 mètres minimum), quincaillerie, etc. Mais sachez que, grosso modo, c’est plus impressionnant que compliqué mais faut rester vigilant. De toutes façons, les parties vertigineuses vous le rappelleront bien mieux que moi. Par contre, il y a souvent du monde et ça peut bouchonner, c’est là que les risques se multiplient.
Au sommet du Mont Aiguille
La sortie se fait par une cheminée, et là… BAAAAMM !!! Les yeux explosent, les pupilles se dilatent. Parce qu’au départ, on avait commencé sous un plafond de nuages puis grimpé dans la purée de pois. Mais là, maintenant, on est au-dessus des nuages et seuls dépassent les hauts sommets alentour. Après avoir installé le bivouac, petit tour sur la prairie sommitale, légèrement inclinée et finalement plus que que la vue depuis le bas laisse penser. Une plaque commémore les 500 ans de l’exploit d’Antoine de Ville en 1492. Puis, sur la pointe culminante (2086 m), un précipice… ultra-impressionnant !!! Aussi abrupt que flippant. On a pu percevoir un spectre de brocken (phénomène apparemment suffisamment rare pour que je vous l’indique – au centre, en bas). En face notamment, le massif des Écrins, le Taillefer et et les cimes du Dévoluy.
mer de nuages depuis le sommet du mont Aiguille
On ne se lasse pas de la vue panoramique sur la mer de nuage, délicieux cadeau après la montée. Pour ceux qui ont eu la joie de le vivre, ça rappelle le lever du soleil au-dessus des nuages, au sommet du piton des Neiges, au sommet de l’Île de La Réunion. Au fil des minutes, le ciel rougeoie contrastant alors avec les couleurs froides de la pénombre. Les reliefs émergents ressemblent à d’immenses navires.
Côté Ouest, on se délecte d’un dégradé chromatique qui s’étalant en toile de fond derrière le Grand Veymont. À contre-jour, cela rend le spectacle somptueusement magique. On a davantage l’impression d’être dans l’espace que sur Terre. Quelques observations des étoiles, avec une voûte très peu polluée par la lumière, et on se met au bien au chaud dans nos duvets.
⚠️ Suite à la surfréquentation (due entre autres à cet article… ?), le bivouac est interdit au sommet du mont Aiguille depuis 2022.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
La nuit a été un peu agitée (même si les tentes étaient quand-même un peu protégées derrière des petits cairns pour ne pas que le vent s’engouffre sous la toile. En tout cas, le lendemain, revers vertueux de la médaille éolienne, tous les nuages ont disparu ! Grand soleil et vue panoramique exceptionnelle sur tout le Trièves, avec une perspective atmosphérique à travers la vallée et les montagnes en arrière-plan. Splen-dide !!
brume matinale sur le Trièves
La descente en rappel
Parce que bon, là-haut, ce serait pas vivable à long terme (j’imagine à peu près ce que ça peut donner un jour de tempête…). Plusieurs variantes existent mais la descente normale classique (et conseillée) se fait en déclinant un couloir versant Ouest (la plaque métallique 1492-1992 marque l’entrée). S’il est aisé au début, la suite est un pierrier où il faut faire très très attention à ses appuis pour ne pas rouler sur une pierre ou l’envoyer en multi-ricochets façon flippeur sur les autres grimpeurs en-dessous !
pierrier menant au 1er rappel
Le couloir en entonnoir se termine par une petite vire d’où part un premier rappel de 30 mètres. Un petit chemin va ensuite sur la droite jusqu’au deuxième rappel de 50 mètres, au pied d’un arbre. Ça descend le long de la falaise puis on se retrouve en fil d’araignée, c’est-à-dire que plus rien ne touche, entre deux parois. Très classe !!
Au sol, on se met à l’abri et on regarde, amusé, les copains qui descendent, nous refaisant vivre la merveilleuse sensation. Enfin, on serpente dans un petit couloir entre les blocs rocheux puis on longe la falaise (en gardant bien son casque sur la tête jusqu’au bout !), débouchant sur le pierrier de départ et le col de l’Aupet.
Pendant que certains, non rassasiés, se faisaient une grimpe sur une des nombreuses grandes voies. On s’est fait une petite une balade en face, à l’Ouest, au Peyre Rouge. De là, on a un beau point de vue sur le mont Aiguille, le Grand Veymont et sur l’ensemble du plateau du Vercors.
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C’est le rappel pendulaire , le rappel en fil d’araignée est plus bas !
Sûr ?!?
Les deux photos du rappel ont été prises depuis le désencordage, où on ne peut voir, à ses pieds, que le 2e (et dernier) rappel…
En fait, il parle d’un autre second rappel. Au fond de la breche que vous descendez, dans votre dos vis à vis de la sortie, il y a un autre rappel. Mais c’est le déversoir venant du sentier de descente commun aux 2 rappels (après le premier rappel) ; il est malcommode, et assez dangereux car chutes de pierres obligatoires (celui encore au relais doit éviter de bouger). Je veux tenter cet autre second rappel comme vous le faite, j’espère le trouver, je dois y retourner prochainement. Il doit falloir bifurquer après le premier rappel, et non continuer tout en bas comme on a fait la première fois. Vos photos et autres infos sur le net m’aideront à mieux le situer.
Merci Michaël pour ces précisions.
Pour atteindre le 2e rappel que j’avais pris, j’avais longé à main droite (1er rappel dans le dos) sur quelques mètres jusqu’à un petit arbre. Le rappel part de celui-ci.
Bonne grimpe !
Je vois très bien en revisualisant les photos ! Mon collègue en tête y était allé et avait renoncé, je me souviens très bien de cette grande vire avec le(s ?) sapin(s ?) au bout. Il faut en effet remonter à droite après le premier vrai rappel. De toute facon je visualise bien la faille, ses bords, et là où sont les rappels à présent.
Sinon je cherche un partenaire de grimpe, en Rhône Alpes, pour de la grande voie (5c/6a max) et de l’alpi (III/IV max). J’ai pas mal de projets en montagne pour lequels j’aimerai trouver un partenaire : bivouac, photographie, grimpe (pourquoi pas dans le futur du TA, pitonnage voir même de l’ouverture de voies dans le 5/6). Je ne cherche pas un furieux de sport, mais quelqu’un qui veut vivre des aventures simples dans les massifs environnants. Je vis sur Lyon, des fois que…
Bonne grimpe à vous deux !