Barrière de l’Esseillon : le FORT VICTOR-EMMANUEL et le Fort Marie-Christine

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Patrimoine historique de Savoie, ces cinq forts construits entre 1818 et 1834 par le royaume de Piémont-Sardaigne marquent la frontière entre la France et à la Maison de Savoie. De nombreuses fortifications ont été érigées dans la vallée de l’Arc, principalement autour d’Aussois formant le complexe de la « barrière de l’Esseillon », avec notamment le fort Victor-Emmanuel et le fort Marie-Christine. Présentation et visite.

 

Les forts de l’Esseillon d’Aussois

Au XIXe siècle, il fallait muscler la frontière entre la France et la Savoie, dont le siège, après Chambéry, avait été transféré à Turin. Ainsi, de nombreuses fortifications ont été érigées dans la vallée de l’Arc, principalement autour d’Aussois avec le complexe de la « barrière de l’Esseillon ». Classés Monuments Historiques, les cinq forts construits entre 1820 et 1850 par le royaume de Piémont-Sardaigne portent les prénoms de la famille royale : Victor-Emmanuel, Marie-Thérèse, Marie-Christine, Charles-Albert et Charles-Félix. Devenus français avec l’annexion de la Savoie à la France en 1860, ils serviront encore un peu durant les deux guerres mondiales du XXe siècle. En savoir plus ici et ou dans l’émission Des racines et des ailes (ci-dessous). Aujourd’hui, on peut visiter les forts de l’Esseillon (entrée gratuite).

Le Fort Victor-Emmanuel

Bâti entre 1818 et 1828, le fort Victor-Emmanuel est l’édifice principal de la barrière de l’Esseillon, le plus imposant. Il pouvait abriter jusqu’à 1 500 hommes en garnison. Mais, en fin de compte, il n’aura eu qu’un rôle dissuasif car il n’a jamais servi en temps de guerre, la Savoie ayant été rattachée à la France avant la fin complète de sa construction. Il est composé de huit bâtiments à double niveaux en cascade épousant le relief de l’éperon rocheux, verrouillant ainsi les gorges de l’Arc avec la redoute Marie-Thérèse. Pour visiter le fort Victor-Emmanuel, on accède par le côté, à mi-hauteur, via un petit pont-levis métallique ou, plus insolite (mais ça se mérite), par… la “fenêtre” en remontant l’un des tronçons de la via ferrata du Diable ! Son parcours longe les gorges de l’Arc pour conduire dans le fort.

le fort Victor-Emmanuel, verrou de la barrière de l’Esseillon

l’entrée par la via ferrata

Le parcours commence donc par la partie basse, desservie par les austères et impressionnants escaliers, ou rampes plutôt, pour les mobilités des armes. Leur vision m’a rappelé les vedute des architectures carcérales de Piranèse. Les vastes espaces exposent des batteries de canon (dont quelques-uns sont encore exposés “en situation”). En face, de l’autre côté des gorges de l’Arc, la redoute Marie-Thérèse, construite entre 1819 et 1825, qui servait à barrer la route du Mont-Cenis. Prévoir tout de même une petite veste pour les frais courants d’air.

la batterie des canons © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Plus haut, on découvre les anciens différents espaces de vie quotidienne avec les cours intérieures, les chambres avec des photographies de soldats et les lits superposés spartiates (on imagine dans ces conditions ce que devait être la rudesse des nuits d’hiver en Haute-Maurienne…) puis l’hôpital (justement pour ceux tombés malades !), les cuisines (parce qu’il fallait bien « faire du gras » pour tenir !), une petite chapelle (pour s’en remettre à la superstition), un cimetière (si le médecin et/ou la superstition n’avaient finalement pas si bien opéré que ça….).

Tout en haut, sur le dernier niveau, le pénitencier (pour les récalcitrants à la dévotion militaire…) et, un peu à l’écart, la poudrière (fallait bien s’amuser un peu !). Sur la plateforme sommitale, on jouit d’un large panorama sur Arvieux et la vallée de la Maurienne avec les cimes au-dessus du lac de Bissorte, dont la pointe des Sarrasins (2963 m). Côté Aussois, la vue expose le râteau d’Aussois (3128 m) à gauche, et, à droite, la dent Parrachée (3695 m). Au final, alors que ce n’était pas prévu à l’origine, nous y avons pris goût à la visite du fort Victor-Emmanuel et y avons passé quasiment 1h30 à l’intérieur avant de reprendre le parcours de la via ferrata du Diable.

Arvieux et la vallée de la Maurienne depuis le fort Victor-Emmanuel, Aussois © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Le Fort Marie-Christine

De l’ensemble de la barrière de l’Esseillon, j’ai également visité le fort Marie-Christine, le plus haut perché du dispositif (1500 mètres) avec le fort Charles-Albert. De forme hexagonale, il était conçu pour accueillir 150 hommes et défendre les forts Charles-Félix et Victor-Emmanuel ainsi que le plateau d’Aussois. Autre époque autre mœurs, l’enceinte militaire abrite dorénavant en son sein un restaurant gastronomique et un gîte de 66 places dont l’expérience d’une nuit peut être tout à fait charmante (je ne l’ai pas fait).

 

L’entrée est gratuite et le parcours consiste en une déambulation dans les quelques niveaux avec diverses salles et coursives agrémentées d’une exposition historique… Pour être honnête, la visite du fort Marie-Christine n’a rien de véritablement exceptionnel en soi et on fera le tour en plus ou moins quinze minutes. Néanmoins, si vous êtes à Aussois en vacances ou en week-end, cela vaut tout de même le coup d’y aller pour jeter un œil. Premièrement, car l’entrée est gratuite et, deuxièmement, les fenêtres dans les épais murs de pierre et les ouvertures sous les toits offrent des points de vues assez pittoresques sur le paysage haut-mauriennais : à gauche, le fort Charles-Albert avec en arrière-plan le mont Froid (2822 m) et la pointe de Bellecombe (2755 m) et, en contrebas, le fort Charles-Félix, le fort Victor-Emmanuel et les gorges de l’Arc.

Visiter Aussois en 2 jours : où dormir ?

Pour ceux qui veulent passer la nuit dans leur voiture, leur tente ou un mobil-home… tout en ayant un certain confort logistique, le camping d’Aussois est très bien : grand, bien placé et très bien équipé. Sinon, pour un séjour en famille avec plus de confort (notamment sur plusieurs jours par exemple), vous pouvez également regarder les hébergements à Aussois et ses environs.



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