Trégastel est un incontournable de la Côte de la Granit Rose, un concentré des paysages des Côtes-d’Armor avec un lagon calme et émeraude, des multiples plages de sable blond, des amoncellements de rochers émergeants sur lesquels viennent se fracasser les vagues. On se baladera à pied en faisant le tour de l’île Renote et le long du littoral avec les rochers insolites.

Après une nuit étape à Saint-Michel-en-Grève avec son splendide coucher de soleil, nous partons à la découverte de la fameuse Côte de Granit Rose, avec un premier arrêt à Trégastel et ses 13 plages ! Depuis le centre de la ville, et plus précisément l’Office de Tourisme, à côté de la charmante petite chapelle Sainte-Anne-des-Rochers construite en 1635. Nous remontons à pied (ou descendons, c’est selon) le boulevard de Coz-Pors jusqu’à une petite anse avec une première vue sur la baie de Sainte-Anne.

La baie de Sainte-Anne

Encore une petite centaine de mètres à pied sur le bitume (en fait, sur le bras artificiel que la relie en permanence au « continent », il y a le parking de l’île Renote où nous aurions pu nous garer et nous arrivons dans une somptueuse petite anse. La baie de Sainte-Anne est absolument splendide avec ses bateaux posés à marée basse sur le sable d’or, ponctuée de quelques touffes d’herbes, et, en arrière-plan, des blocs de granit et des jolies maisons en pierre au milieu des pins. Parcouru d’oiseaux, le paysage est idyllique (la météo aussi !) et la sérénité règne ici en maitresse. Attestant de cette quiétude, les nombreux kayaks ou paddles qui voguent tranquillement sur l’eau. Il y a ici des airs de mini golfe du Morbihan.

L’île Renote à pied

Nous poursuivons notre balade en faisant le tour de la presqu’île Renote (environ 2 km) sur un sentier côtier à l’ombre de arbres et surplombant légèrement les plages et le chaos de blocs de granit rose émergeants, au milieu desquels est tapi un plancher de sable blanc. Ça et là, les badauds en maillot de bain ont pris place pour se dorer l’épiderme et rafraichir dans l’eau limpide et turquoise. On a du mal à croire que nous sommes en Bretagne ! En face, de l’autre côté de l’entrée de la baie de Sainte-Anne, on peut apercevoir les plages de Ploumanac’h, l’île et le château de Costaérès puis, pointant au-dessus de la ligne de Côte de Granit Rose, le phare de Mean Ruz.

l’entrée de la baie de Sainte-Anne, Trégastel © L’Oeil d’Édouard / Instagram

Au fil de la balade, le paysage évolue, devenant de plus en plus spectaculaire. Classé « Site Remarquable », c’est un des plus beaux endroits que j’ai vus lors de notre road trip en Bretagne. Nous atteignons ensuite à la superbe plage Ty-Lia, petite crique naturelle de sable sur laquelle certains viennent accoster. À cette pointe nord-est de l’île Renote, les amas rocheux sont plus massifs et prennent les formes de petites montagnes avec plusieurs mètres de hauteur. Je confesse avoir eu beaucoup plaisir en me faufilant à travers ce dédale titanesque offrant des vues inattendues en ce lieu. Constitué d’un amoncellement formant un îlot, les rochers se font même château avec le Castel Menguy. Autre curiosité à chercher, la perle de Trégastel, coincée au milieu d’écrin de granit telle celle d’une huître. Aussi appelée « boule de Trégastel », il s’agit d’une sphère d’environ 50 cm de diamètre et pesant près de 300 Kg, naturellement sculptée par les vagues au fil du temps.

Mais comment se sont formés les rochers de la Côte de Granit Rose pour créer un tel paysage ? Par delà les croyances fantastiques ou de la théorie que les pierres sont tombées du ciel, l’explication géologique est en fin de compte assez simple : l’érosion due à la pluie et au vent a, au fil des millénaires, nettoyé les interstices terreuses/sablonneuses qui se trouvaient entre les blocs de granit, matière extrêmement résistante, lesquels, ainsi révélés et libérés, ont fini par s’empiler les uns sur/contre les autres. C’est ce qu’on appelle un chaos granitique, comme on peut également en voir en montagne (par exemple au sommet des Grands Moulins, en Savoie).

le chaos de granit rose

En poursuivant au nord de l’île Renote, le sentier de randonnée est plus découvert, longeant une digue naturelle d’énormes rochers de granit rose sur laquelle les vagues viennent s’éclater. L’ocre rouge contraste le camaïeu de bleu de fond, les courbes ovoïdes avec l’horizon rectiligne. Au loin, l’île Bono et l’île aux Moines avec son phare, faisant partie de l’archipel des Sept-îles, Réserve naturelle nationale accessible en excursions en bateau (voir l’article de Julie qui l’a visitée). Le long du parcours, là encore, quelques curiosités de l’être humain, par analogie formelle, n’a pu s’empêcher de baptiser La Palette du peintre avec son trou pour passer la pouce, La pince du crabe et La Saint-Jacques de granit.

Après la pointe nord et son manoir privé, la longue et splendide plage de la presqu’île Renote appelée grève de Toul Drez. Protégée par une barrière naturelle de granit rose, l’eau y est globalement calme malgré son orientation vers le large de la Manche. Là encore, la paréidolie poursuivra avec Le coquillage (Fusinus) et, au loin, le célèbre Le rocher du Dé. Petit jeu de chasse au trésor à mener si vous venez visiter Trégastel et la Côte de Granit Rose avec des enfants ! D’ailleurs, l’office de tourisme local a référencé les 10 rochers les plus insolites.

Les plages de Trégastel

Après être revenus au point de départ du tour de la presqu’île Renote (environ 1 heure plus tard), au niveau du parking, nous poursuivons le sentier du littoral de la Côte de Granit Rose, ponctué de belles bâtisses en pierre bretonnes et où les petits bateaux de plaisance prennent repos. Les couleurs vivent et s’animent au gré des quelques nuages qui s’immiscent dans le ciel azur et mouchettent la surface de l’eau. Tous les 20 mètres, un nouveau paysage se révèle. C’est incroyable, stupéfiant ! Nous longeons la petite plage de Ker ar Vir, la plus confidentielle, avec le Le Tas de crêpes.

Puis, après une rampe à la mer, on débouche sur sa grande sœur siamoise, la plage de Coz-Pors avec sa grande baie, havre de paix pour bateaux de plaisance ayant posé l’ancre, et son front de mer aménagé façon Dinard avec cabines individuelles, bars, restaurants, hôtels… Il y a même un petit aquarium juste derrière la première ligne de bâtiments. Question rocher, on peut voir ici, le long du muret, La Sorcière, avec son nez crochu. En face, l’île Ronde… de granit rose, évidemment.

la plage de Coz-Pors © L’Oeil d’Édouard / Instagram

Enfin, la plage de la Grève Blanche, avec son sable ivoire et l’île aux Lapins, que l’on observera depuis le rocher de La Couronne du roi Gradlon qui la surplombe. Nous aurions pu continuer plus loin jusqu’à la plage de Toull Bihan et plus encore mais le retour à la voiture par les rues résidentielles aurait été trop long et nous aurait retardé sur la suite de notre itinéraire de découverte de la Côte de Granit Rose, à savoir Ploumanac’h, à 3,5 km. Après la visite de Trégastel, nous reprendrons la route de notre road trip en Bretagne en direction de Ploumanac’h et Perros-Guirec.

la plage de la Grève Blanche, depuis « la Couronne du roi Gradlon »

Infos pratiques : où dormir à Trégastel et ses alentours ?

Objectivement, visiter Trégastel en une demi-journée est à mon sens largement suffisant, voire une journée si on veut profiter des différentes plages pour s’y baigner ou même juste y passer du bon temps. Néanmoins, si vous souhaitez rester dormir sur place pour parcourir le littoral de la Côte de Granit Rose, vous trouverez de nombreux hébergements à Trégastel (lors de son séjour, Julie avait été charmée par le Park Hotel Bellevue). Vous pouvez également jeter un œil dans les environs : à 11 km dans les terres, à Lannion ou, sur la Côte de Granit Rose, à Trébeurden et Perros-Guirec (le Lonely Planet recommande l’hôtel-restaurant Le Suroît, au sud de la ville, tout près du port, ainsi que la villa Les Hydrangéas, vers de la pointe du Sphinx, et l’hôtel de Perros, situé dans le centre de la ville). Pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).

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