Tout près de Narbonne, se trouve le superbe étang de Bages-Sigean dont on peut faire le tour à vélo : pistes roulantes, petites routes tranquilles, envolées d’oiseaux sauvages, forêts de pins, étangs moirés, bourgs pittoresques… voici une boucle gravel haute en couleurs sur les bords de la grande bleue.
Difficulté : ★★★☆☆
assez long mais sans difficultés techniques ni dénivelé
Distance : 78 km
Dénivelé + : 330 m
Intérêt : ♥♥♥♥
de belles vues sur les étangs et la faune
Route : ✔︎✔︎✔︎✔︎
de belles pistes ou petites routes au calme
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez nos conseils pratiques 🚴♂️
Gruissan, les salins et l’île Saint-Martin
Voir la vie en rose ! On le sait, pédaler contribue au bonheur. Mais si, c’est prouvé. En tout cas, voici une jolie boucle teintée de rose : rose du salin de Gruissan, plumage rose des flamants, robe rose des vins provenant des vignes de l’île Saint Martin. Une couleur joyeuse qui se mêle au camaïeu de bleu des étangs, au vert des pins, à l’ocre de la terre pour une jolie boucle iodée.
Le circuit n’est jamais technique et ne présente pas de dénivelé conséquent, le vélo de gravel est donc l’idéal même si un VTT fera aussi l’affaire. Question difficulté, attention au vent, de terre ou de mer, il souffle 300 jours par an selon les locaux, et souvent fort ! Une information à garder en tête, surtout si vous partez vent dans le dos…
Départ de la jolie bourgade de Gruissan, piquée de la tour Barberousse autour de laquelle les ruelles s’enroulent. De la place du village, animé d’un beau marché les lundi, mercredi et samedi toute l’année, direction l’île Saint-Martin. Passé le vieux port, le tracé file carrément sur la plage. Le sable est tassé et il est donc aisé de progresser sur ce terrain grâce aux larges pneus de vélo gravel. Et quel plaisir de pédaler sur la plage ! Un petit air de Californie, manque juste la planche de surf sous le bras.
vue sur Gruissan depuis la tour Barberousse
Bien sûr, au bout de la plage, la mer scintille. Le retour sur la route se fait par une piste traversant les salins où il n’est pas rare d’observer des flamants roses se délectant de krill. Les Pyrénées dans le lointain. L’idéal, pour admirer les splendides et incroyables couleurs des salins tout en apprenant sur l’histoire du sel à Gruissan, est de s’inscrire à une visite guidée des lieux.
le salin de Gruissan © Fab__Rides 📷
La route s’éloigne ensuite (un peu) de la mer pour pénétrer au cœur de l’île Saint-Martin. Cette route cabossée mais très tranquille sillonne à travers les vignes, bordées de ronces riches en mûres l’été venu. Dans les pins d’Alep, les cigales cymbalisent dans des odeurs de romarin et chèvrefeuille. Le sud.
Le tracé revient en direction de Gruissan, avec une des plus belles vues sur l’étang du village et la tour Barberousse, avant de bifurquer à gauche, en direction des terres. Attention ici, sur environ deux kilomètres, la route est rectiligne et assez étroite et les automobilistes roulent parfois vite. Rester prudent si comme moi vous lorgnez les échassiers qui pataugent dans les étangs que traverse la route. Au loin, les tours de la cathédrale de Narbonne dardent le ciel souvent d’azur dans ces contrées.
traversée de l’île Saint Martin
Du Roc de Conilhac à Port-la-Nouvelle
Le roc de Conilhac est un petit mamelon rocheux d’où on peut observer nombre d’oiseaux migrateurs. Si vous avez le temps, n’hésitez pas à vous arrêter et à gravir la butte afin de contempler martinets, milans noirs, guêpiers, busards ou autres éperviers, ou encore bien sûr les cigognes blanches. A la bonne saison, vous pourrez aussi vous gaver de figues au pied du rocher ; un ravito sauvage délicieux.
A partir du roc, le tour part sur la gauche, au sud, le long de l’étang, par une belle piste qui vous emmène jusqu’à Port-la-Nouvelle. Le chemin de gravier est roulant, bordé de roseaux et de bambous pullulant d’oiseaux qui s’envolent à votre passage, s’éloignent en quelques virevoltes ou font la course avec vous en rase-mottes acrobatiques. La piste se déroule sous vos roues, fine bande de terre entre étang et canal. Ici, des flamants roses prennent leur envol ; là, des milans planent au-dessus de ma tête casquée sans donner un coup d’ailes quand je ne compte plus les coups de pédales. J’aime le vélo… mais je les envie quand même un peu de pouvoir voler.
Cette portion, bien que forgée par l’humain, reste très sauvage ; grâce aux vues sur l’étang d’Ayrolle et tous ces oiseaux emprunts de liberté d’une part, et d’autre part parce que vous ne serez pas embêté par la foule, même en pleine saison touristique. Ce côté sauvage s’éteint malheureusement vite quand on arrive à Port-la-Nouvelle.
entre étangs et canal
De Port-la-Nouvelle à Bages
Port-la-Nouvelle, petite ville portuaire dominée par… sa cimenterie. Le circuit quitte la bourgade par une piste cyclable goudronnée qui se transforme rapidement en une piste étroite et joueuse sur quelques kilomètres. Après quelques droite-gauche (bien suivre le tracé GPS à ce moment), la boucle se poursuit par une toute petite route qui rejoint le lieu-dit des « Cabanes ».
De là, le tracé alterne entre jolies pistes en gravier, petits sentiers et routes communales très tranquilles. Le regard se perd sur les eaux moirées des étangs de Bages et Sigean, les narines s’enivrent des senteurs marines de crustacé et salicorne qui se mêlent aux odeurs de pins, les oreilles s’engourdissent du chant des cigales.
pistes, routes et sentiers le long de l’étang de Sigean © Fab__Rides 📷
Après le hameau du lac, la route longe la réserve africaine de Sigean puis évite la très chargée D6009 par une piste puis une nouvelle petite route qui rejoint Peyriac-de-Mer, un charmant bourg où vous pourrez notamment recharger les batteries dans un de ses restaurants, à la boulangerie ou dans une petite supérette après près de 50 km. Peyriac est connu pour ses nombreux chemins sur pilotis qui permettent de flâner autour des étangs. A vélo, il est agréable de faire le tour de des étangs du Sel Fort et du Doul, via tout d’abord une petite route goudronnée puis par une piste traversant la presqu’île. Un petit détour loin du monde et avec de jolis panoramas.
Par une route flirtant avec les eaux des étangs, le tracé vous amène à Bages, charmant village sied sur un promontoire rocheux. Un hameau d’artistes avec de superbes vues sur les étendues d’eaux étales alentours. Bages est aussi une autre possibilité d’arrêt « ravito » dans un lieu qui invite à prendre le temps, autour d’un verre ou d’un café, à l’ombre d’un arbre bienfaiteur.
Peyriac-sur-Mer
le village de Bages
Retour depuis Bages
De Bages, une piste vous amène au hameau des Pesquis avant de longer l’autoroute A9 sur quelques hectomètres. Ensuite, une piste roulante mais souvent bien humide voire boueuse parfois, permet d’éviter complètement Narbonne et la zone commerciale de Croix Sud. Le tracé suit au plus proche l’étang de Bages, en contournant l’Anse de Galère pour rejoindre Port la Nautique. Bages se distingue désormais au loin, de l’autre côté de l’étendue d’eau, sur son éperon rocheux. Deux petits ponts piétonniers permettent de continuer de cheminer le long des étangs, avec toujours de belles vues et la possibilité d’observer de nombreux oiseaux, des hirondelles notamment qui virevoltent en tous sens.
Enfin, le tracé rejoint la route puis une voie cyclable longeant le massif de la Clape pour revenir vers l’étang de Gruissan. Pour boucler ce « tour des étangs », quoi de plus logique que de faire le tour de ce dernier plan d’eau et profiter de la magnifique vue sur le centre historique de Gruissan. Une tableau idyllique au soleil couchant.
Gruissan à la tombée de la nuit ©© Fab__Rides 📷
Variante : l’étang de Gruissan à vélo avec des enfants
Pour une variante en famille toute en douceur (15 km et 50 m de dénivelé), départ identique par la plage de la Vieille Nouvelle puis à travers l’île Saint-Martin puis retour sur Gruissan par le tour de l’étang de Bages-Sigean. Table de pique-nique sur l’île Saint-Martin, jolies vues sur Gruissan et flamants roses au programme si vous êtes chanceux. Un concentré de beauté en 15 petits kilomètres. (voir la trace GPS)