Le vélo a le vent en poupe ces dernières années, notamment avec l’avènement du vélo électrique à assistance électrique (ou VAE). Les vélos-cargos se multiplient comme des petits pains dans les villes, la période post-confinement a vu le nombre de personnes tentant le voyage à vélo exploser et bien sûr les VAE ont démocratisé la pratique ; les grands cols ne sont plus réservés au cyclistes affûtés et entraînés. Mais avant de se jeter dans le bain pédales aux pieds, voici quelques conseils pratiques non exhaustifs qui pourraient vous être utiles.
Le choix du vélo
Vous avez peut-être sorti de la cave votre vieux VTT que vous avez eu ado, trop petit, super lourd, avec ses suspensions aussi monstrueuses qu’inutiles, ses embouts de guidons relevés vers le ciel comme deux cornes de taureau, sa chaîne au mieux noire de graisse au pire rongée de rouille, ses pneus dégonflés… Cela vous rebute de monter dessus ne serait-ce que pour aller chercher le pain. Alors, il est temps de changer de monture.
Oui mais voilà, choisir un vélo peut vite s’avérer un choix cornélien et nombre d’aficionados de la petite reine en possèdent plusieurs en fonction de leurs pratiques (cyclisme en compétition, ultra-cyclisme, voyage à vélo, vélo tout-terrain, vélo gravel, etc). Sachez qu’un bon vélo est un vélo adapté à votre pratique, pas nécessairement le plus cher ! Un bon vélociste saura vous conseiller en fonction de votre profil.
route, gravel, VTT… il faut choisir
En résumé, il y a peut-être quatre grandes catégories de vélos :
➜ Le vélo de route :
Comme son nom l’indique ne peut aller que sur la route (à la rigueur des pistes en gravier). Plutôt léger, peut être assez confortable, l’idéal pour des virées de quelques heures ou à la journée.
➜ Le vélo de gravel :
Terme anglais signifiant gravier. Le dernier-né. Hybride entre le VTT et le vélo de route, assez à l’aise sur la route grâce à un rendement très honorable, il permettra aussi d’aller s’aventurer sur les pistes en gravier, sur les chemins forestiers voire sur des sentiers plus cassant. Certaines régions sont plus adaptés à sa pratique que d’autres. Certains s’adaptent bien au voyage à vélo.
➜ Le vélo tout-terrain (VTT) :
Pour s’aventurer là où le gravel ne passe pas. Allergique à la route où son rendement est très faible, son terrain de jeu sont les mono-chemins, sentiers, rochers, etc. Idéal pour être loin des voitures et proche de la nature.
➜ Le vélo de voyage (ou « la randonneuse ») :
Robuste, confortable, avec la possibilité bien sûr d’arrimer des sacoches diverses et variées en fonction du périple ; du petit week-end ressourçant au tour du monde. Bien sûr son rendement est faible par rapport au vélo de route ou même au gravel, mais ce qui compte pour la randonneuse, c’est d’aller loin et non d’aller vite.
Et si jamais votre « vieux » vélo n’était pas si mal, offrez-lui une petite révision chez un vélociste afin d’être tranquille question sécurité.
Penser confort
La position sur le vélo : élément crucial du confort à vélo
Le cyclisme est un sport « porté », souvent conseillé dans un programme de ré-éducation car peu traumatisant pour les articulations, contrairement à la course à pied ou même à la randonnée. Ceci-dit, on entend souvent des cyclistes (novices ou non) se plaindre de mal de dos, de cervical, voire de genou après des sorties vélo. Et même avec un vélo typé confort, ces douleurs peuvent survenir quand on pédale. Cela n’est généralement pas dû au sport en soi mais à la position sur la machine. Voici quelques conseils très généraux pour être bien posé sur sa bicyclette.
La hauteur de selle est primordiale. L’idéal, lorsque vous êtes assis sur la selle et le pied sur la pédale en position basse, est d’avoir la jambe presque tendue, presque car sinon vous allez tirer sur les jambes et jusqu’aux hanches à chaque coup de pédale ; ce qui n’est vraiment pas bon. La selle trop basse et vous ne déroulerez jamais bien la jambe, ce qui est extrêmement fatigant et inefficace.
une bonne position évite bien des traumatismes
La distance entre la selle et le guidon est aussi importante. Si votre guidon est trop éloigné, vous serez « couché » sur votre machine, les bras tendus ; une position bien inconfortable en plus de perdre en maniabilité. La hauteur du poste de pilotage est aussi primordiale, mais celle-ci dépend de chacun et surtout de ses habitudes. Théoriquement, un guidon relativement haut (au dessus du niveau de la selle par exemple) sera plus confortable, notamment pour le dos et les cervicales. Un guidon positionné bas améliorera votre pénétration dans l’air mais demandera davantage de pratique. Ceci-dit, avec un guidon haut, le risque est d’avoir le dos cassé en deux, alors qu’avec une position plus basse, la colonne s’enroule sans cassure. Regardez des pros, leur selle paraît souvent très haute, à se demander comment ils peuvent être bien sur leur machine, et pourtant ils alignent les kilomètres sans problème… mais ont l’habitude de cette position penchée en avant.
Il vous faudra donc un vélo adapté à votre pratique et à votre taille et je dirais même adapté à votre morphologie. Eh oui, nous ne sommes pas tous faits à l’identique : Deux personnes 1m75 peuvent avoir des vélos de tailles différentes si l’un à des jambes plus longues que l’autre notamment. Ensuite vous pourrez toujours régler la hauteur de selle, la hauteur du guidon mais aussi la longueur de la potence (la petite barre qui tient le guidon au cadre 😉 ) afin d’ajuster votre position.
Outre la position sur le vélo, vous pouvez également jouer sur d’autres paramètres afin de gagner en confort :
1/ Le vélo
Cela peut sembler bête, mais tous les vélos n’ont pas le même confort. Certains cadres sont en effet plus confortables que d’autres. Sans être exhaustif, disons que les cadres en acier sont réputés comme très solides et très confortables car ils absorbent mieux les chocs et soubresauts de la route. Ils seront par contre généralement plus lourds et surtout moins réactifs aux accélérations. L’acier est donc à privilégier pour les voyages à vélo hors des sentiers battus, les sorties balades au long court.
Les cadres en alu sont plus réactifs mais beaucoup moins confortables. Ils n’ont plus trop la côte aujourd’hui, supplantés par les cadres carbone. Ils gardent l’avantage d’être plus abordables niveau tarif. Les vélo en carbone sont aujourd’hui ce qui se fait de plus rapide. Certains cadres carbone sont à la fois légers, très réactifs et… très confortables. Oui, l’un n’empêche pas l’autre. Si vous n’êtes pas un fou de performance, il y a notamment des gammes endurance à la géométrie adaptée pour davantage de confort. Le hic du carbone sera souvent le prix.
2/ Les pneumatiques
Plus vos pneus seront larges et plus vous aurez de confort. Vous pouvez aussi jouer sur la pression, un pneu surgonflé ne laisse pas passer le moindre ressaut, tandis qu’un pneu moins dur absorbera mieux les aspérités de la route. Vous perdrez par contre en rendement avec des pneus très larges et peu gonflés, avec cette impression de coller à la route. Cela sera encore pire avec des pneus crantés, qui vous permettront par contre d’emprunter des pistes et sentiers si bon vous semble. A vous donc d’adapter en fonction de votre pratique ; si vous prenez des chemins et sentiers ou uniquement des routes asphaltées, si vous visez le confort avant tout ou un minimum de performance.
les pneus de route font souvent 25 mm de large (comme l’indique le 25 C), voire 28 mm, des pneus de VTT peuvent atteindre 42 mm
3/ Les points d’appuis
Qui dit sport « porté », dit points d’appuis ; et donc des douleurs possibles à ces endroits précis. A vélo, il y a trois points d’appuis : les pieds, les mains et… le postérieur. Le plus important : les fesses ! Une sortie avec une douleur à cet endroit peut vite devenir un cauchemar. Autant prendre des précautions. Vous pouvez agir sur deux paramètres : la selle et le cuissard.
La selle :
Choisir une bonne selle, adaptée encore une fois à votre morphologie. Les plus pointus pourront même opter pour une selle plutôt qu’une autre en fonction de leur type de pédalage (eh oui, tout le monde ne pédale pas de la même manière). Si vous sentez des points douloureux lors de vos sorties, pensez à changer de selle, quitte à mettre un peu le prix, cela en vaut vraiment la peine. Aujourd’hui certaines selles « coupées », beaucoup plus courtes qu’avant, permettent par exemple de supprimer les douleurs au niveau du périnée. On trouve également des selles évidées, qui limitent les frottements. Enfin, si la tradition voulait qu’une selle soit parfaitement horizontale, réglée au niveau à bulle (!), cela est aujourd’hui remis en question. Basculer votre selle de quelques millimètres en avant pourrait vous changer la vie (de cycliste) comme cela a changé la mienne. Une fois ce petit réglage effectué, remonter sur une selle à l’horizontale semble totalement incompréhensible.
la selle, élément primordial pour le confort
Le cuissard :
Je vous conseille vivement de porter un cuissard avec une peau de chamois, même pour des sorties courtes. Inutile de baratiner : une peau de chamois, c’est un (mini) coussin sous les fesses. Qui n’aime pas être assis sur un coussin ? Bien sûr il y a cuissard et cuissard et les prix vont de 1 à 10. La base : choisir un cuissard bien ajusté pour éviter les plis et une peau de chamois assez ferme, les bretelles sont un plus aussi niveau confort. Si vos sorties ne dépassent pas les deux heures, inutile de mettre trop cher dans votre cuissard. Pour les plus expérimentés, je ne peux que vous conseiller le cuissard Chef de File dont je suis ravi, certes un certain coût, mais cela reste très correct par rapport à la concurrence.
le cuissard : impératif !
Les mains :
Préférer un cintre arrondi (type vélo de course) plutôt qu’un guidon droit (sauf si vous faites du « vrai » VTT). Vos mains, poignets et bras absorberont les chocs. Sur un guidon droit, les poignets ramassent tout et cela peut être vraiment douloureux au bout de quelques kilomètres. Soyez aussi souples au niveau des bras pour amortir les chocs. Les gants de vélo, avec leur mousse anti-choc permettent aussi d’atténuer les vibrations, même si cela n’est pas indispensable pour des sorties courtes. Ils seront par contre d’un grand recours en cas de chute ; ce n’est jamais agréable de s’arracher les paumes sur le goudron.
↖︎ privilégier un cintre arrondi plutôt qu’un guidon droit
Les pieds :
Les pédales automatiques (auxquelles le pied est attaché) ne sont évidemment pas indispensable si vous pratiquez le vélo de façon occasionnelle. Inutile de s’embêter avec cela au risque de tomber. Dans ce cas, de bonnes baskets feront l’affaire et auront tout le confort souhaité.
Pour les plus avertis optant pour des chaussures de vélo à cales, comme pour des chaussures de course à pied ou de randonnée, testez plusieurs modèles de plusieurs marques différentes. En fonction de votre morphologie, une certaine marque peut être plus adaptée à votre pied. Ne serrez pas trop les chaussures de vélo, laissez vos pieds respirer et n’oubliez pas que le pied gonfle un peu avec l’effort.
les fameuses cales qui font “clac-clac” quand on marche
L’équipement : penser léger
L’ennemi numéro 1 du cycliste est le poids
Dès que la route s’élève un peu, la gravité ramènera vite à la raison les grammes (ou kilogrammes) en sus ! Pensez-y quand vous achetez votre vélo. Comparez le poids des vélos et, si possible, testez-les, car outre la masse « brute » du vélo, la répartition du poids et la réactivité du cadre et des roues joueront sur les performances. Ainsi des roues lourdes, qu’il faut entraîner par inertie, sont bien plus handicapantes qu’un cadre un peu lourd. Ensuite, inutile de vous surcharger quand vous partez quelques heures ou même à la journée.
la tenue minimale et estivale
La tenue minimale (s’il fait beau et chaud!)
• des chaussures de vélo, si vous avez des cales, ou de simples baskets
• des chaussettes fines.
• un cuissard.
• un maillot de sport en laine mérinos par exemple, afin d’évacuer la chaleur ou un maillot de cyclisme en lycra, l’avantage indéniable du maillot de vélo sont les trois poches dans le dos : super pratique !
• un casque. OK, ce n’est pas obligatoire et vous êtes libres de ne pas en porter, mais rappelez-vous qu’il est la seule protection de votre boîte crânienne et de ce qui s’y trouve. Les casques d’aujourd’hui sont légers et très bien ventilés, donc l’excuse du poids ou de la chaleur ne tient plus trop la route.
• des lunettes de sport, assez larges de préférence, afin de se protéger du vent, des insectes, voire d’un gravillon projeté par une voiture (et oui, cela arrive !).
• un coupe-vent léger avec ou sans-manche pour les descentes (si vous comptez gravir des cols assez hauts, comme le Stelvio par exemple, elles peuvent être très fraîches, même en été !).
casque et lunettes indispensables, chaussures de vélo “en option”
L’équipement minimal
• au moins un bidon de 500 ml, deux s’il fait très chaud, il existe aussi des bidons de 750 ml, ce qui peut donc faire jusqu’à 1,5 L d’eau si vous avez deux porte-bidons… mais donc 1,5 kg en sus à trimballer. Pourquoi pas si vous traversez des zones très reculées et inhabitées ; mais en Europe, il y aura toujours une fontaine, un cimetière (il y a de l’eau potable dans tous les cimetières de France !), un bar voire « chez l’habitant » pour faire le plein d’eau.
• des barres de céréales, compotes, biscuits, etc à glisser dans les poches du maillot (on y revient).
• un petit kit de réparation en cas de crevaison (deux chambres à air et/ou rustines, démonte-pneus, une petite pompe), cela tient dans un bidon (vide évidemment !) sur le 2e porte-bidon ou dans une petite sacoche attachée sous la selle ou encore dans une poche du maillot.
• pas indispensable mais qui peut sauver votre sortie, et même indispensable après l’achat de la bécane pour affiner les réglages de position : un jeu de clefs Allen 6 pans voire des clefs Torx en fonction des vis de votre vélo.
• un téléphone portable au cas où vous seriez perdu, si vous avez un pépin mécanique non réparable ou si vous tombez et ne pouvez repartir (mais touchons du bois).
les poches d’un maillot de vélo : hyper pratique !
Si vous n’avez pas de maillot de vélo, il vous faudra mettre ce petit bazar dans une sacoche de guidon sur le cadre ou dans un sac-à-dos. C’est à dire du poids en plus sans compter qu’il n’est pas agréable de pédaler avec un sac à dos qui ballote ou nous serre à la taille, même si certains le supportent très bien. Encore une fois, à vous de voir.
En cas de froid
A la mi-saison, à l’automne ou à la sortie de l’hiver, les températures peuvent être fraîches mais n’empêchent souvent pas de rouler. Vous pouvez ajouter à la tenue de base :
• un sous-maillot technique qui permettra de mieux conserver votre chaleur tout en évacuant la transpiration.
• un maillot manches longues ou une veste légère
• un coupe-vent avec ou sans manches, je préfère sans manches afin de le replier plus facilement et le glisser dans une poche aisément.
• des manchettes, qui peuvent être retirées et placées dans une poche facilement.
• un cuissard 3/4, appelé « corsaire », qui aura l’avantage de protéger vos articulations, ou l’option genouillères (qui peuvent être retirées facilement et placées dans une poche).
• au besoin des gants longs mais fins, quitte à les enlever dans une montée et les remettre pour la descente.
quelques couches en plus à la mi-saison
Si vous vous aventurez dehors l’hiver, il faudra évidemment se protéger des froidures, avec une règle de base : protéger les extrémités, immobiles à vélo et donc très sujettes au froid. Couvrez-vous bien mais pas excessivement, votre corps se réchauffera avec l’effort. Il est donc normal d’avoir froid en sortant de son garage et même pendant les premiers kilomètres !
• des chaussettes chaudes (mais pas trop épaisses pour ne pas comprimer le pied dans la chaussure) ; des couvre-chaussures si vous avez des pédales automatiques, ce sont des membranes souvent doublées en polaire et imperméables qui s’enfilent au dessus des chaussures ; ou encore des chaussures hivernales, le must qui a un coût par contre.
• des gants chauds de vélo, avec du grip au niveau des doigts pour freiner efficacement, évitez les gants de ski qui gênent le freinage (et évitez les moufles bien sûr !), ajoutez plutôt des sous-gants s’il fait très froid, et bouger vos doigts le plus possible autour du cintre.
• un cuissard long, qu’on appelle collant, il en existe des plus ou moins chauds ; ou un pantalon assez près du corps au-dessus du cuissard court.
• une sous-couche respirante, le maillot, une veste la plus respirante possible et coupe-vent, les vestes hiver, ou dites « thermiques », sont onéreuses mais excellentes pour les grands froids.
• un tour de cou afin de protéger les bronches que vous pouvez remonter sur la bouche pour conserver un peu d’air chaud expulsé par votre corps.
• un bonnet fin (les bonnets de ski nordique font très bien l’affaire) ou un bandana qui passe sous le casque et protège les oreilles.
Paré pour l’hiver !
En cas de pluie
Restez chez vous ! Et lisez nos topos de circuits à vélo pour préparer vos prochaines sorties… Il n’y a pas grand-chose de moins agréable que de rouler sous la pluie, surtout si la dite pluie est froide. Néanmoins, cela arrive, en voyage à vélo ou quand le temps est incertain et nous tombe finalement sur le groin.
Deux écoles :
• l’école « hydrophobe » opte pour la tenue imperméable avec vestes imperméables, sur-pantalons imperméables, sur-chaussures imperméables, gants imperméables, etc. Au sec, pour un temps, car qui dit imperméable, dit peu respirant (malgré les slogans des marques !), et donc on finit trempé de sueur.
• l’école « hydrophile » : quitte à être mouillé, autant ne pas s’embarrasser de toutes ces fringues imperméables. Prévoyez quand même une tenue assez chaude afin de conserver votre chaleur corporelle le plus longtemps possible… et écourtez la sortie.