Le tour du lac du Bourget est un grand classique mais que je revisite ici pour un concentré de vues magnifiques, village pittoresque, pentes ardues et petites routes tranquilles. Une boucle ponctuée d’ascensions assez courtes mais difficiles. La gourmandise sur le port d’Aix-les-Bains au retour sera bien méritée !
Cols :
– col du Chat (638 m)
– Ontex (721 m)
– belvédère de la Chambotte (717 m)
Massif : Jura (Savoie)
Départ : Aix-les-Bains (Savoie)
Difficulté : ★★★★☆
pas très long mais avec de belles grimpées
Distance : 78 km
Dénivelé + : 1900 m
Itinéraire : Trace GPS
Intérêt : ♥♥♥♥
vues splendides sur le lac du Bourget et les massifs alentour
Route : ✔︎✔︎✔︎✔︎
petites routes mais tout de même du trafic l’été
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez nos conseils pratiques 🚴♂️
Le tour du lac version corsée, un grand classique revisité
Je me situe en Savoie, entre les massifs de la Chambotte et de l’Epine, je suis long de 18 km et large de 3,5 km pour une superficie totale de 44,5 km² ce qui fait de moi le plus grand lac naturel de France, j’atteins les 147 mètres de profondeur et regorge de lavarets, d’ombles-chevaliers ou de brochets ; les martins-pêcheurs, poules d’eau et grèbes huppés peuplent mes rivages, je suis, je suis, je suis ? Le lac du Bourget !
Et qui dit lac, dit tour du lac. L’homme a souvent une irrépressible envie de faire le tour de chaque plan d’eau qu’il voit. Pour boucler la boucle ? Pour voir le paysage à 360° pour être sûr de ne rien rater ? Pour le défi (impossible de couper par le lac, à moins d’être triathlète) ? Ou tout simplement pour la vue, assurée d’être jolie, et la simplicité (pas trop de risque de se perdre sur ce genre de parcours) ?
le lac du Bourget depuis le belvédère de la Chambotte
En tous cas, le lac du Bourget ne déroge pas à la règle et en faire le tour à vélo est un grand classique de la région. Au départ d’Aix ou d’une autre bourgade sise sur les bords du lac, voire de Chambéry avec un aller-retour par la voie verte, la boucle de base, suivant le lac au plus près, est assez accessible : 50 km et 700 m de dénivelé environ à avaler, quasi en une seule grimpée en direction du col du Chat.
Mais voici ici une variante plus corsée, s’éloignant parfois de la route principale pour aller chercher des voies secondaires tranquilles, des côtes secrètes supplémentaires pour le défi physique et des vues splendides sur le lac du Bourget.
Départ d’Aix-les-Bains, cœur de la « Riviera des Alpes », ou plus précisément du port de la cité lacustre, ce qui offre l’avantage d’un petit échauffement appréciable sur une route au profil tout à fait plat avant d’attaquer la première difficulté.
départ par la voie lacustre menant au Bourget-du-Lac
Direction le col du Chat
En s’élançant d’Aix-les-Bains, le tracé fonce donc plein sud le long du lac du Bourget avec, au choix : un itinéraire lacustre goudronné mais vite envahi de baigneurs, coureurs, poussettes, rollers, trottinettes et compagnie dès qu’il fait beau ; ou une étroite piste cyclable bien asphalté en bord de route, route assez passante d’ailleurs. Choisissez votre voie en fonction de votre allure et de votre envie et profitez de cette portion plane pour vous chauffer les cuisses.
La toile bleutée est tendue sous le regard, la route longe la berge. La colonne vertébrale du massif de l’Épine s’élève à l’opposé, les flancs de la montagne plongeant abruptement dans les eaux sombres du lac. La dent du Chat mord le ciel d’azur ou les nuages accrochés aux massifs selon le temps. En face, sous la Dent, le col du Chat, votre destination. Le tracé contourne le lac par le sud, toujours sur une bonne piste cyclable jusqu’au Bourget-du-Lac, sur la rive ouest du lac, de l’autre côté d’Aix donc. Ici, les difficultés commencent avec l’ascension du col du Chat. A la sortie de la bourgade, la route se dresse et grimpe jusqu’au village de Bourdeau.
le col du Chat et ses vues magnifiques
Le col du Chat offre de splendides points de vue sur le lac et aussi sur la vallée, encadrée des massifs des Bauges et de la Chartreuse et avec la chaîne de Belledonne en toile de fond. Des panoramas dont on se lasse pas, même après de multiples ascensions. Des panoramas qui muent avec le temps et les saisons, magnifiés à la sortie de l’hiver par la neige coiffant les sommets, l’été par les ciels orageux menaçants, l’automne par les couleurs flamboyantes des forêts, le printemps par les arbres fleuris et colorés.
Quant à la pente, elle est assez irrégulière dans le village de Bourdeau, avec une rampe assez raide dès le départ, un replat puis un bon raidillon avant de prendre la route du col à proprement parler. Ce passage par Bourdeau vous évite la grande route moins raide mais désagréable car très fréquentée. Il offre aussi, déjà, de jolis points de vue sur le lac.
Passé le rond-point, les pourcentages sont beaucoup plus réguliers et assez roulants, mais n’oubliez pas que ces 5 km de grimpette ne sont que la mise en bouche et mieux vaut donc en garder un peu jusqu’au sommet. Le col du Chat a des faux-airs d’un col de l’arrière-pays niçois, avec ses parapets en pierre, ses passages entre des rocs beiges ou ocres et ses vues sur cette étendue bleue rappelant la mer. Après un dernier lacet, vous arrivez au hameau du col où la route du tour du lac « classique » bifurque à droite, avant même le col donc. Pour notre variante, c’est tout droit ! Il reste alors quelques hectomètres avant de franchir le premier obstacle de la journée.
arrivée au col du Chat
Bascule en avant-pays savoyard
Le col, situé à 638 m d’altitude permet de basculer en avant-pays savoyard et de changer de décor. Nous avons laissé le lac du Bourget en arrière-plan, la région est moins montagneuse, plus vallonnée, avec une foultitude de petites routes tranquilles. Un bel endroit où poser ses roues.
La descente n’est pas très longue et parfaitement irrégulière, avec même un petit talus à avaler avant de descendre sur Billième et Jongieux, hauts lieux des vignobles savoyards. Les vues sur les vallons et le petit lac de Saint-Jean-de-Chevelu sont bucoliques, apaisantes. Derrière vous se dresse le croc du Chat, acéré, plus impressionnant sous cet angle. La route arpente des coteaux plantés de vignes. Le bitume dévale la colline en de larges lacets. L’église de Jongieux trône au milieu des rangs de ceps. Le Rhône serpente nonchalamment dans le fond de la vallée tandis que le Grand Colombier domine l’horizon. Le tableau est proche de la perfection.
Le tracé rejoint ensuite le village de Lucey et son impressionnant château, fief d’un domaine viticole. La route se cabre à la sortie du village et pour quelques kilomètres, dans les sous-bois tapis d’ail des ours qui embaume les lieux le printemps venu. Un petit ruisseau gazouille le long du chemin. La fraîcheur des bois est appréciable lors des fortes chaleurs.
Ensuite, deux options s’offrent à vous :
– Filer tout droit par une route en faux-plat montant, souvent le vent dans le nez mais permettant d’éviter la difficile côte d’Ontex. Cette option vous amène à Saint-Pierre-de-Saint-Pierre-de-Curtillle où l’on rejoint le parcours présenté ici et réduit notamment le dénivelé total.
– Tourner à droite en direction d’Ontex à la découverte d’une petite route peu connue et redoutable pour rejoindre un magnifique belvédère au dessus du lac. Option présentée ici.
La grimpée d’Ontex
La route est étroite, bordée d’une épaisse forêt, les oiseaux pépient et sifflotent depuis les bosquets alentours. Le bitume ne rend pas très bien et oblique rapidement. La montée n’est pas très longue, environ 3,5 km, mais bien pentue (10,4 % de moyenne !), une pente qui semble d’ailleurs de plus en plus coriace au fil des mètres glanés à la force des jarrets. La route est calme, paisible, loin du tumulte touristique d’Aix-les-Bains. Rares sont les voitures sur cette grimpée, mais rares sont les vues également. On passe par là pour la quiétude des lieux, la vue au sommet mais aussi le plaisir de l’effort. Après une longue courbe sur la gauche dans une clairière, la pente s’adoucit (enfin), il est possible alors de « descendre les dents » et de relancer l’allure jusqu’au petit coup de cul final, dans le village d’Ontex. Juste après le passage du point culminant, de somptueuses vues sur la Chautagne puis, un peu plus bas, sur le lac du Bourget s’offrent aux courageux grimpeurs.
une difficile montée en forêt
Dans le village, sur la droite, se trouve une fontaine permettant de faire le plein si nécessaire. A peine 2 km plus loin, après une courte descente, vous tomberez sur le belvédère d’Ontex et la route classique du tour du lac du Bourget. Au niveau du belvédère se trouve un café-snack avec une vue incroyable sur le plus grand lac naturel de France. Prenez le temps de vous arrêter ici, pour un casse-croûte ou au moins pour la vue. De là, le regard embrasse l’entièreté du lac dont les eaux changent constamment de bleu au gré de la luminosité, du bleu marine au turquoise, du vert canard au bleu céruléen.
en face, le belvédère de la Chambotte, votre prochaine destination
Chanaz par une route champêtre
1. La route descend ensuite sur Saint-Pierre-de-Curtille, par une courte descente avec d’autres vues magnifiques sur le lac et un nouveau petit raidillon juste avant le village. De là, le tour du lac « classique », au plus court, file sur Conjux. La variante proposée ici bifurque à gauche à la sortie du village, direction le charmant bourg de Chanaz. La route coupe à travers champs dans un univers fleurant bon la campagne. Encore une fois, les lieux sont emplis de calme et de sérénité, le trafic est faible sur ces routes pittoresques. Le profil ascendant peut par contre être assez casse-pattes, surtout si vous êtes seul avec un petit vent de face.
routes champêtres…
Puis, la trace bascule sur Chanaz via une courte descente au cœur d’une chênaie rappelant le sud. En bas de la descente, le parcours file en théorie tout de suite à droite mais il serait dommage de ne pas jeter un œil au village de Chanaz, une bourgade pittoresque sur les rives du canal de Savières, aux nombreux restaurants, ateliers d’artistes et boutiques d’artisans. Un lieu de choix pour une pause casse-croûte (ou resto) bien méritée après avoir avalé 50 bornes en guise d’amuse-bouche.
…jusqu’au charmant petit village de Chanaz
Le col de la Chambotte, un dessert copieux
De Chanaz, quelques kilomètres tout plat traversent la Chautagne et vous permettent de rejoindre le pied du col de la Chambotte, à la pointe septentrionale du lac du Bourget. Si vous avez présumé de vos forces ou si le déjeuner vous pèse sur l’estomac ou si le temps tourne au vinaigre, il est encore temps de prendre un échappatoire en rentrant par la route longeant le lac, en direction d’Aix-les-Bains. Une option moins corsée et donc plus rapide, sur une route sinuant au pied de la montagne de la Chambotte, une route jouxtant le lac avec donc de belles vues, mais aussi beaucoup de trafic et donc peu agréable voire dangereuse par endroit à la belle saison.
L’autre option, plus coriace donc, surtout après avoir gravi le Chat et la côte d’Ontex, est de monter au col de la Chambotte. Une grimpée de cinq kilomètres qui oscille à flanc de falaise, plombée par le soleil l’après-midi, surtout l’été venu, mais avec des vues imprenables sur l’étendue d’eau aux couleurs envoûtantes qui s’étire sous vos yeux.
le rocailleux col de la Chambotte
Qu’il semble loin le village d’Ontex, perché dans la forêt, là-haut, de l’autre côté du lac ! Quel distance parcourue à la force des mollets ! De quoi se réjouir, de s’enorgueillir ; mais attention, car malgré les cinq petits kilomètres affichés, le sommet du col peut sembler tout aussi loin qu’Ontex, la langue de bitume enchaîne les courbes le long de la roche, et après une courbe, une autre courbe apparaît, puis une autre, puis encore une autre, avec des pourcentages soutenus tout du long, puis enfin : un lacet serré, planté d’une croix chrétienne, qui annonce la fin du chemin, encore 500m, le tunnel, la lumière au bout et le col qui apparaît après un dernier virage, au cœur du village de La Chambotte.
Là, devant une petite chapelle, une fontaine bienfaitrice lors des chaudes journées estivales. Ici, sur la droite, une petite route qui s’élève encore plus haut. Une petite route ardue, rêche, escarpée qui mène au belvédère de la Chambotte (en aller-retour). Bien sûr, rien ne vous oblige à gravir ces derniers 800 mètres abruptes… si ce n’est le panorama sur l’immensité du lac… ou le restaurant si vous souhaitez faire d’une pierre deux coups en en prenant plein les mirettes et les papilles (réservation vivement conseillée !).
vue imprenable sur le lac du Bourget depuis le belvédère de la Chambotte
Retour sur Aix-les-Bains et nouveau changement de décor
Depuis le col (ou le belvédère), il ne reste presque plus qu’à se laisser glisser jusqu’à Aix-les-Bains. La bascule au col vous plonge dans un nouveau décor, un paysage champêtre, vallonné, planté de cultures et de fermes, avec en toile de fond les montagnes du Semnoz et du Revard.
Je vous conseille de bien suivre la trace GPS ici, ou de bien étudier la carte, afin d’éviter l’axe Aix-Rumilly-Annecy (D1201). Le parcours présenté ici esquive cette grosse route et emprunte des chemins communaux ou petites départementales bucoliques. La descente depuis le col de la Chambotte est irrégulière, avec des replats et des courtes montées, mais le profil est globalement descendant. La dernière petite difficulté est la côte de Corsuet qui évite une nouvelle fois de larges boulevards d’Aix-les-Bains en passant par les hauteurs.
📷 prises de vue : L’Oeil d’Édouard / post-traitement : Fabrice ©
Après cette courte bosse roulante, vous pourrez profiter d’une dernière vue plongeante sur le lac du Bourget et la dent du Chat, dans la descente après un lacet, avant de rejoindre le port, ses cafés, ses restaurants et ses touristes ou locaux en goguette. Vous n’aurez alors plus qu’à vous affaler dans une chaise en terrasse pour savourer une bonne glace, un bon café, une bonne bière, un bon gueuleton (entourer la ou les bonne.s réponse.s). Vous l’aurez bien mérité !
Variantes :
➜ Un petit peu moins :70 km et 1500 m D+ (voir la trace GPS)
➜ Beaucoup moins, le tour du lac « classique » : 51 km et 800 m D+ (voir la trace GPS)