Flavie est une pote de longue date, grande voyageuse aux qualités de cœur indéniables. Je vous propose de la découvrir au travers de son engagement pour les enfants d’Asie du Sud-Est, notamment les petites têtes brunes de Thaïlande.
Bonjour Flavie ! Merci d’avoir accepté de raconter ta belle expérience à nos lecteurs, qui comme nous, sont sûrement intéressé par les initiatives solidaires. Avant de commencer, est-ce que tu peux te présenter un petit coup, du moins autant que tu le souhaites ?
Sawatdi Khà Tristan ! Alors pour faire bref, j’aurai bientôt 27 ans et suis originaire de Bourgogne. J’ai fait 5 années d’études dans le tourisme pour me spécialiser dans le tourisme durable et écotourisme. Mes études m’ont permis de bouger aux 4 coins de la France et un petit peu en Afrique avant de me poser en Loire-Atlantique où j’ai dirigé un Office de Tourisme pendant 2 ans.
Sans réelle transition, me voilà depuis 10 mois en Thaïlande dans le cadre d’un Volontariat de Solidarité Internationale. Je me suis ainsi engagée pour 13 mois, en tant que volontaire, pour l’ONG Enfants du Mékong qui permet à plus de 20 000 enfants pauvres d’Asie du Sud-est d’avoir accès à l’éducation grâce au parrainage scolaire.
Je suis coordinatrice de programmes de parrainages de la région de l’Issan, il s’agit du Nord-est du pays (région entre le Laos et le Cambodge qui représente à peu près 1/3 de la superficie de la Thaïlande).
Concrètement, j’y ai la responsabilité de 22 programmes de parrainages, ce qui correspond à environ 500 enfants. Pendant toute cette année, je partage mon temps entre Bangkok (ma base arrière) et la région de l’Issan pour visiter les différents programmes, m’assurer de leur bonne gestion, rencontrer les responsables locaux, les enfants et leurs familles, le tout en étroite relation avec le siège d’Enfants du Mékong en France.
Quelle a été ta motivation pour tout quitter et partir aider les enfants de Thaïlande et d’Asie ?
Depuis toujours les problématiques de développement m’intéressent, c’est pourquoi j’avais choisi une spécialité dans ce domaine. Cela m’a conduit jusqu’au Gabon pour mon stage de fin d’études afin de travailler sur la mise en place d’un projet d’écotourisme communautaire dans un petit village. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur d’autres réalités. La problématique de l’enfance m’avait particulièrement marqué. Voir tout cela en vrai, cela change tout… dans le même monde que nous, des gens n’ont pas accès à la base : l’éducation ! Et que pouvons nous faire lorsque l’on ne sait ni lire ni écrire ?
Mais la société française vous rappelle loin de tout ça. En suivant le bon chemin, à 24 ans je me suis retrouvée directrice d’un Office de Tourisme. Le poste de rêve me diras-tu ? Certes, mais même si je ne regrette en rien cette expérience, j’étais assurément bien loin de mon éthique personnelle. Je n’étais plus en accord avec moi-même… Me plier en 4 pour le bonheur des petits parisiens en vacances, ce n’était plus possible ! Je voulais être utile pour des gens qui en ont réellement besoin. J’ai donc refusé de renouveler mon contrat et ma décision était prise : désormais je mettrai mon énergie au profit de l’enfance ! Et voilà comment tout a commencé… 😉
Je ne suis pas idéaliste, je ne changerai pas le monde et je le sais ! Mais être ici en Thaïlande, participer à cette grande chaîne de solidarités, pouvoir donner des petits instants de bonheur aux enfants par notre présence, savoir que notre action sur le long terme donne l’espoir à tous ces enfants d’avoir un avenir différent, ça : cela n’a pas de prix.
Question hautement importante pour les gens désirant faire du volontariat : comment as-tu trouvé l’ONG qui t’a embauché ?
J’avais entendu parler d’Enfants du Mékong de longue date par l’intermédiaire de proches qui connaissaient l’ONG. Lorsque je me suis décidée à sauter le pas, je me suis rapprochée d’eux et il s’est avéré que c’était exactement ce que je cherchais. J’ai donc postulé. 6 longs mois de démarches et d’entretiens plus tard : je m’envolais pour un an direction Bangkok et la Thaïlande !
Comment la décision de ton départ a été prise par tes proches ?
Dans l’ensemble, cela a été très bien pris ! Les gens qui me sont très proches, me connaissant bien, savaient qu’un jour ou l’autre cela risquait d’arriver. L’expérience au Gabon les avait déjà conditionnés. Ils m’ont donc tous soutenu !
Après, bien entendu, dans mon entourage moins proche, la réaction ne fût pas toujours aussi bonne… J’entends encore les “Mais ca va pas, dans le monde dans lequel on vit, laisser ton super travail pour devenir volontaire ! Et après, tu vas faire quoi ??? Tu penses à ton avenir ?”.
A tout ceux là, aujourd’hui je leur dirais : ok, je ne sais pas ce que je ferai dans quelques mois, je ne gagne pas un sous mais je n’ai jamais était aussi riche !!! Et cette richesse, je vous souhaite à tous de la connaître un jour !
Donc si vous avez une envie un peu folle, n’écoutez que vous et votre cœur, croyez-y et foncez !! 😉
Comment as-tu été accueilli au pays du sourire ?
Toujours très bien !! Le pays du sourire n’est pas un mythe, ça je peux te l’assurer ! Et n’étant pas touriste mais “assassamak” (volontaire en thaï), mes relations sont complètement différentes avec les thaïs.
On devient les rois de la patience ici !
Et dans l’Issan, c’est encore plus fort ! Rares sont les “fareng” (blancs) qui y vont, ici pas de tourisme, donc voir des blancs débarquer est un évènement. Alors une petite blanche qui débarque seule avec son sac à dos, ça ne passe pas inaperçu. Lorsque j’arrive au petit matin dans une petite ville de l’Issan après une nuit de bus depuis Bangkok, tout le monde vient me voir, me demandant ce que je viens faire. Et lorsqu’avec mes petites bases de thaï, je leur explique que je suis volontaire, ces sourires se transforment en puissance 10 !! Tous sont super fiers qu’une petite “fareng” débarque de France pour venir aider leurs enfants. Et puis bien sûr, lorsque je me rends dans les familles, l’accueil est extraordinaire. Ils n’ont pas grand chose mais donnent tout !
Mais à long terme, en travaillant au quotidien avec des thaïs, j’ai pu découvrir les autres facettes de ce sourire. Même s’ils l’affichent toujours, il est souvent faux. Avec l’expérience, je reconnais maintenant quand ce sourire veut dire “non je ne veux pas” ou “j’en ai rien à foutre de ce que tu me racontes de toute façon…”. Et oui car dans la culture Asiatique, il ne faut jamais perdre la face, donc ne jamais s’énerver et sourire en toutes circonstances. Sauf que dans le travail, il y a un moment où quelques fois cela devient insupportable et qu’en bonne française, tu as envie de péter un câble en disant “mais arrête de me sourire bêtement et dis moi ce que tu en penses !” Mais non tu ne peux pas ; On devient les rois de la patience ici !
Concrètement, quels sont les problèmes que rencontrent les enfants de Thaïlande et d’Asie ?
La problématique majeure est la scolarité. Les enfants en Asie doivent trop souvent travailler dès leur plus jeune âge pour aider leurs familles ou n’ont pas accès à l’éducation (pas d’écoles dans les villages). Mais l’éducation est la clé du développement de ces pays où il y encore tant à faire. Leur permettre d’avoir une éducation, c’est leur ouvrir les portes d’un autre avenir, sortir de la précarité des rizières, des bidonvilles et les empêcher de tomber dans les dérives comme les trafics ou la prostitution, malheureusement aujourd’hui courants.
Bien entendu, chaque pays et chaque région possède des problématiques différentes en fonction du contexte local. En ce qui concerne le Nord-est de la Thaïlande, nous sommes dans une région très rurale. Loin des images de la Thaïlande envahie de touristes des régions du sud et du Nord-ouest, l’Issan peut être décrite comme la partie oubliée du pays.
Les familles possèdent généralement quelques rizières, mais cela ne suffit plus pour les faire vivre. La grande pauvreté agricole pousse les habitants à partir à Bangkok ou dans le sud. Ils n’ont pas d’autre choix que de partir pour trouver du travail et faire vivre leur famille. A cause de cet exode rural, beaucoup de familles sont éclatées et les enfants confiés à leurs grands-parents.
En plus de cette pauvreté économique, et encore plus que les autres régions de Thaïlande, l’Issan doit faire face à un grand fléau : le SIDA. Et oui car avec ce contexte, la région est tristement devenue la source des “fameuses” prostituées thaïlandaises. A cela, on ajoute une bonne dose de mouvements de population et une grosse pincée d’infidélité et hop : le SIDA se propage de façon dramatique ! Pour te dire, près d’1/3 des familles que je rencontre sont touchées par le fléau.
Pas très réjouissant ce contexte, n’est-ce pas ?! Travailler sur ces thématiques au quotidien peut parfois être difficile émotionnellement, mais cela n’en reste pas moins passionnant et cela me donne encore plus envie de me battre à leurs côtés !
Donc si l’on veut aussi aider, qu’est-ce qu’on peut faire ?
Cela dépend de la manière dont vous voulez aider.
Si vous voulez vous engager concrètement et être dans l’action : devenez volontaire !! Vous ne le regretterez pas ! Chaque année, Enfants du Mékong envoie plus de 40 jeunes volontaires pour coordonner leurs actions sur le terrain.
Si vous n’avez pas envie de changer de vie, mais néanmoins d’être utile : devenez parrain !! Engagez-vous aux côtés d’un enfant que vous accompagnerez pendant tout son cursus scolaire ! L’argent que vous lui enverrez chaque mois, ajouté à votre soutien moral, changeront véritablement sa vie, je peux vous l’assurer.
Et puis, si vous ne voulez pas vous engager sur le long terme, ou si tout simplement vous n’avez pas trop les moyens, vous pouvez juste faire un petit don ponctuel… Toutes les contributions, même les plus, modestes, nous permettent d’agir toujours plus efficacement.
Si ca vous intéresse, toutes les infos sont ici sur www.enfantsdumekong.com.
J’imagine que tu as vécu des expériences inoubliables. Quelle est celle qui t’a le plus marqué ?
Il y en a tellement que c’est difficile de choisir… Mais je pense que les moments les plus marquants ont été des rencontres bouleversantes…
Je ne pourrai jamais oublier son regard et celui de sa fille, remplis de pleurs et de larmes, quand elle m’a dit qu’elle avait choisi de se sacrifier.
Bouleversantes de tristesse… Comme celle avec la petite Wilaywan et sa maman… Cette dernière est veuve et victime du SIDA à un stade très avancé, elle ne peut plus travailler. Devant sa fille de 9 ans, elle m’expliqua qu’elle a dû faire un choix entre aller à l’hôpital chercher son traitement, pourtant vital, ou garder l’argent pour nourrir ses 3 enfants… Je ne pourrais jamais oublier son regard et celui de sa fille, remplis de peur et de larmes, quand elle m’a dit qu’elle avait choisi de se sacrifier…
Et puis il y a des moments bouleversants de joie… Juste avant Noël, j’ai passé quelques jours dans un centre pour orphelins du Sida. 60 enfants y vivent dont 14 petits de moins de 4 ans, tous abandonnés à la naissance à cause de leur maladie. J’y ai vécu 3 jours à 100 à l’heure, du réveil à 5h du matin jusqu’au coucher, entre jeux, sourires, câlins et éclats de rires.
Tu ne peux imaginer à quel point j’ai hâte de retrouver ces petits sourires !
Depuis mon arrivée en Thaïlande, chaque jour sur le terrain me donne son lot d’illustrations des ravages du SIDA. Des constats qui me révoltent toujours un peu plus. Je me pensais assez forte et malheureusement “habituée” à rencontrer ce genre de situation bouleversante. Mais là après seulement 3 jours dans ce centre, au moment des au revoir toutes mes certitudes sur ma pseudo force s’envolèrent et je ne pus contenir mes larmes… Pas des larmes de tristesse, bien au contraire !! Mais des larmes de joie pour avoir eu la chance de rencontrer ces enfants extraordinaires et plein de vie… et d’avoir vécu les 3 jours les plus enrichissants de ma vie avec eux ! Du bonheur à l’état pur !
J’y retourne dans quelques semaines, tu ne peux pas imaginer à quel point j’ai hâte de retrouver ces petits sourires !!
Du coup je me pose une question (c’est un peu le principe de l’interview tu me diras) : à quel point ton volontariat t’aura changé ou aura eu un impact sur toi et ta conception du monde ?
Ahlala bonne question ! Il est encore trop tôt pour savoir…
Mais je pense que définitivement ma vision de la vie ne sera plus la même ! Tous ces gens m’ont prouvé que malgré toutes les difficultés que l’on peut traverser, la vie est belle et il faut la vivre à fond ! De quoi relativiser sur les petits problèmes du quotidien en France.
J’espère que tout cela restera en moi le plus longtemps possible ! Et je sais que le jour où j’en douterai, il me suffira de repenser à certains sourires…
Et puis, professionnellement cela m’a fait beaucoup réfléchir aussi. Maintenant, c’est une évidence, je veux continuer mon petit chemin dans le domaine des solidarités.
Parlons maintenant un peu voyage. J’imagine que tu as pas mal bougé pendant tout ce temps en Thaïlande : tu as des recommandations d’endroits à faire à nos lecteurs ?
J’avoue que cette année a été aussi exceptionnelle à ce niveau là !!
Qui à la chance d’aller passer quelques weekends sur une île paradisiaque ? Et oui car la Thaïlande sans ses îles ne serait plus la destination touristique qu’elle est ! Bien sûr il y a les fameuses Kho Phiphi and Co, qui méritent effectivement vraiment le détour, mais qui sont malheureusement bien trop envahies par des hordes de touristes… Donc un conseil : n’hésitez pas à sortir de ces îles pour aller dans d’autres moins connues, mais juste à côté et toutes aussi belles ! Et n’écoutez pas les guides touristiques qui vous diront qu’il n’y a rien à y faire… Sur une île, que recherchons-nous au final ? Profiter des eaux turquoises, observer les petits poissons et passer de bonnes soirées une bouteille bien fraîche de bière Chang à la main, non ?! Donc si vous voulez éviter d’avoir l’impression de vous baigner devant l’autoroute, choisissez les petites îles sans prétentions qui ont tous les atouts des grandes, les russes en moins ! 😉 (ndlr : bien que d’origine russe, je ne vois pas du tout de quoi elle parle… lol)
Si vous venez en avril, allez absolument à Chiang Mai pour Songkran (le nouvel an bouddhiste) que l’on appelle aussi le festival de l’eau ! La ville se transforme pendant 4 jours en terrain de jeu géant où petits et grands s’arrosent à coup de saut, pistolet à eau ou tuyau pour se souhaiter la bonne année ! Une grande vague de bonne humeur communicative à ne pas rater !!
Et bien sûr, il y a Bangkok, ma ville de l’aventure ! Moi qui n’ai jamais été citadine, me voilà projetée à Bangkok !! Jamais je n’aurai cru m’y plaire un jour… Comme tout le monde, en arrivant je me suis dit “au secours” et je me demandais comment j’allais pouvoir vivre au milieu de cette faune urbaine ! Et puis, j’ai pris le temps de sortir de tous ses clichés… Et comme par miracle, un jour j’ai fini par tomber sous le charme de cette mégalopole faite de contrastes. Entre ses building vertigineux, ses temples majestueux, ses bateaux voguant sur son fleuve, ses petits marchés où l’on achète ses petits légumes au son de la musique indienne, ses piscines et bars sur le toit des buildings… bref extraordinaire !
Et puis, effectivement j’ai eu la chance de voir ce qui se passait chez les voisins….
Un énorme coup de cœur pour le Cambodge où je suis littéralement tombée sous le charme des Khmers et de leur gentillesse !! Je retiens spécialement une journée mémorable à se perdre en moto sur les routes de campagne au milieu des rizières et de rencontrer sur nos chemins des enfants et adultes tellement heureux de nous voir qu’ils nous arrêtaient pour nous montrer leur travail, qu’on les prenne en photos ou juste pour nous dire “hello”. Et puis bien sûr mention spéciale pour les majestueux temples d’Angkor, tout droit sortis des songes… simplement magiques !
12 heures de bus à travers des montagnes magnifiques
Autre pays, autre ambiance, le Laos ! Si sa capitale Vientiane n’a pas un grand intérêt (hormis avoir un Consulat thaï où je me rends tous les 3 mois pour faire refaire mon visa), le reste du pays est magnifique. J’ai eu la chance de me rendre dans le nord, à Luang Prabang. Pour cela il faut avoir du temps devant soi : 12 heures de bus à travers des montagnes magnifiques pour faire les 300 kms qui nous sépare de notre destination… Mais le voyage en vaut vraiment la peine et la découverte de cette ancienne capitale endormie sur les bords du Mékong est un vrai bonheur ! Au programme : temples où raisonnent les champs des moines, maisons coloniales, cascades vertigineuses et un coucher de soleil extraordinaire à observer à bord d’un petit bateau sur le Mékong !
Bref, des coups de cœur, j’en ai eu tellement que je vais devoir m’arrêter là sinon ça va être vraiment trop long… 😉 Mais un conseil, si vous avez un peu de temps devant vous et que vous n’avez pas le mal des transports, prenez votre sac à dos et laissez vous porter par l’Asie du Sud-Est !
Quel sera ton prochain voyage, ou ton prochain volontariat d’ailleurs ? héhé !
La Birmanie, pour des vacances fin juin! C’est l’occasion ou jamais pour aller découvrir ce pays qui est en train de se transformer à grande vitesse depuis son ouverture. Je partagerai mes aventures birmanes avec les “Trace ta Routiens” bien sûr !!
Et pour le reste, volontariat ou autre… je ne sais pas encore où l’avenir me portera… à suivre !
Et on te souhaite plein de bonheur dans cet avenir !
Merci beaucoup Flavie pour ce beau témoignage, pour ton courage et pour nous avoir livré une autre vision de ce qu’il est possible de faire dans sa vie si on le souhaite. A très bientôt !
Hindi Khà !! (« de rien » comme on dit ici). C’était avec grand plaisir !!
Bravo à toi pour ce super site qui donne envie de voyager même à ceux qui sont à l’autre bout du monde !! 😉 (ndlr : et je ne lui ai même pas demandé de dire ça ^^).
Pour de beaux témoignages et de belles photos, retrouvez les aventures de Flavie sur son blog :
Visages de Thaïlande et d’ailleurs par ©Flavie
Elle est fascinante Flavie! 🙂
Oui c’est une femme engagée et altruiste, il y en a peu de nos jours 🙂
Content que vous ayez pu la découvrir sur notre blog voyage.