Installés dans les artères de la Médina, les souks de Marrakech sont l’autre lieu pour s’immerger pleinement dans la vie marocaine. Le fantasme orientaliste où l’on flâne au milieu des couleurs vives, des murs de babouches, des étals d’olives et de fruits secs, des tapis orientaux… le tout embaumé par les parfums d’épices…
Hé bien… presque mais pas vraiment tout à fait quand-même ! Pour ma part, j’ai pas mal déchanté avec les vélos et surtout les mobylettes qui doublent en frôlant, klaxonnent si tu ne marches pas à droite et t’enfument avec leur pot d’échappement. Ensuite, on est constamment accosté avec plus ou moins d’insistance. Du coup, on finit par être de plus en plus psychologiquement allergique. Je vous le confirme, dans les souks… c’est bel et bien le bordel !
Les souks centraux de Marrakech
Le mot souk signifiant « marché », chacun a sa spécificité à Marrakech avec des rues commerçantes dédiées. Il y a le souk de ferronniers, des tanneurs, des maroquiniers, des fruits et légumes, des bouchers, des vendeurs de babouches et djellabas… Les rues sont la plupart du temps recouvertes de tôles pour protéger les passants de la pluie et du soleil (on est loin de la galleria Vittorio Emanuele II). On a l’impression de déambuler dans une labyrinthique galerie souterraine. Tourisme oblige, les boutiques les plus proches de Jemaâ el-Fna proposent principalement des produits souvenirs. Les vendeurs ne manqueront pas de vous solliciter en vous répétant leurs formules “babouches climatisées mon ami” et “babouches automatiques 5 vitesses”. Osez vous y engouffrer et vous perdre pour réellement vivre Marrakech. Vous pouvez aussi opter pour une visite guidée.
Le souk des maroquiniers
Au Nord de la place Jemaâ el-Fna, les rues se rétrécissent et se multiplient. Heureux ceux qui réussissent à se retrouver précisément ! Ambiance garantie ! On trouve ici les souks traditionnels. Les artisans ici travaillent le cuir sous toutes ses formes. Sacs, ceintures, babouches, bracelets, coussins… décorent les devantures. Si vous ne trouvez pas votre bonheur, vous pouvez passer commande.
Le souk des ferronniers
Le travail de fer blanc est également une des spécialités locales. En se baladant dans les ruelles, les lampions éclairés ornent les galeries. Il y a quelque chose de féérique. Parfois, on peut même voir l’artisan travailler en direct en train de marteler le métal. N’hésitez pas non plus à rentrer dans un fondouk (ou caravansérail), cour intérieure abritant plusieurs ateliers. Pour ce que j’ai pu voir, les vendeurs (qui sont les artisans eux-mêmes) sont moins insistants et la discussion est globalement plus sincère.
Les souks des tanneurs et des teinturiers
En poussant au Nord de la Médina, on trouve la tannerie et la teinture qui sont deux grandes spécialités locales, celles qui donnent ses célèbres couleurs au Maroc. Dans le quartier de Bab Debbagh, les peaux arborent les murs et les grilles. Certaines boutiques proposent (contre quelques dirhams) d’accéder à leur terrasse pour observer les cours intérieures avec les bassins. Dans le quartier Mouassine, les teinturiers font sécher au soleil la laine colorée. Si vous voulez acheter un chèche de Marrakech, c’est ici.
Les souks sud de Marrakech
Au Sud de la place Jemaâ el-Fna, on retrouve d’autres souks. La rue riad Zitoun el-Kedim abrite de nombreuses boutiques et cafés. Elle est l’artère qui mène jusqu’à la place des Ferblantiers. Outre les palais de la Bahia et Badi, le quartier est célèbre pour son souk juif, spécialisé dans les herbes et épices. Plus aéré et fréquenté par les locaux, je m’y suis senti beaucoup plus à l’aise (notamment parce qu’on te laisse tranquille). Le Mellah regroupait autrefois l’une des plus grandes communautés juives d’Afrique du Nord.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Même après 3 jours à visiter Marrakech, en me perdant plus ou moins volontairement, en passant et repassant dans les mêmes endroits, je n’ai quasiment jamais réussi à savoir précisément où j’étais et à retrouver le chemin que je voulais. Un peu comme si je me téléportais malgré moi ou si la ville se redessinait au fur et à mesure, façon Cube. Et pourtant je crois avoir quand-même à peu près un bon sens de l’orientation.
Où dormir à Marrakech ?
Je cherchais un hôtel pas cher et pas loin de “la place”. Avec ces critères, j’ai opté pour l’Hôtel Cecil qui se situe à… 30 mètres de Jemaâ El-Fna ! La chambre est spartiate (en même temps, c’est ce que je voulais question budget : 65€ pour 3 nuits dans une chambre simple). Petit déjeuner, à volonté, sur le toit terrasse ! La vue n’est pas plongeante mais on y aperçoit quelque peu la place et entend la rumeur (quasiment pas dans la chambre en revanche). Pour 12€, l’hôtel avait envoyé un taxi me chercher à l’aéroport et me déposer directement devant.