Ça faisait des années que Seb, pote moniteur-parapentiste, me tannait pour essayer le concept du “rando-vol” en parapente : “pourquoi s’embêter à descendre à pied quand on peut le faire en volant !?!“. Du coup, lors de l’un de ses stages de formation, il m’a invité à rejoindre un groupe pour vivre cette expérience, avec bivouac dans les Aravis en prime !
Randonnée au Mont Sulens
Samedi midi, rendez-vous près de Faverges où je rejoins le groupe de formation. Lors de leur première journée de stage de rando-vol en parapente, ils sont montés à la montagne du Charbon pour dormir au refuge et décoller ce matin. On prend ensuite la route des Aravis pour atteindre le col du Marais et faire un petit arrêt repérage de la zone d’atterrissage du prochain vol. On poursuit la route jusqu’au parking du col de plan Bois, départ de la randonnée pour le sommet de la montagne de Sulens. Stratèges et gourmands, on s’organise pour faire deux montées et une descente. On charge alors une partie des affaires sur le dos ainsi que les parapentes pour se faire une première descente et remonter le reste en ensuite. L’ascension n’a rien de compliqué, on suite les lacets d’une piste carrossable desservant les divers chalets d’alpages. Seb et Léo, moniteurs du stage et fins pédagogues, ne manquent pas d’éveiller les stagiaires aux multiples indicateurs observables sur le chemin (formes et évolution des nuages, vent, oiseaux…). Sur le chemin, copine Virginie, accompagnatrice en montagne et troisième du triptyque encadrants du stage, ponctue la randonnée avec la découverte des différentes fleurs de montagne.
…et descente en parapente
Arrivés au “Petit Sulens” (1759 m), on pose les sacs et chacun se prépare à la descente en parapente. Briefing et étude du vent, les stagiaires poursuivent leur apprentissage sur le terrain. Ensuite, Seb installe notre biplace pour me promener (je ne suis qu’un invité “VIP” moi, faut me prendre par la main !). Comme il va coacher l’atterrissage depuis le bas, on part en premier. Les fesses dans la sellette, on entame “la marche dynamique” puis, voile gonflée, on court jusqu’à ne plus toucher terre. La réminiscence d’un extra-terrestre installé à l’avant d’une bicyclette jaillit à l’esprit !
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Désireux de maintenir l’ambiance cinéphile du moment, on va chercher les “thermiques”. On trouvera en l’occurence une jolie colonne d’air chaud s’élevant à la verticale d’un pierrier orienté Sud en contrebas. Volant à 2000 mètres d’altitude, le paysage est grandiose avec, devant nous, la face Est de la majestueuse Tournette. Tournant en spirale, le panorama défile sous nos yeux et devant nos pieds avec sur l’ensemble des Bornes-Aravis. Bon, faut avouer que les remous brassent un peu quand-même… En même temps, Seb donne également par radio les consignes aux autres parapentistes décollant tour à tour (Léo fait la même depuis le haut).
Après une demi-heure de vol, on commence la descente sur le col du Marais. Avec de telles conditions météo favorables, on aurait pu faire un vol encore plus long mais il va falloir qu’on remonte à pied au bivouac avant la nuit. Après avoir survolé les toits du hameau de La Bottière, on atterrit au col du Marais d’où on observera avec un plaisir complice les vols des autres parapentes.
Bivouac à Sulens
On refait une navette pour remonter au col du plan Bois puis, acte II, à Sulens en randonnée. Mais cette deuxième n’a rien de répétitif pour autant. Sur le chemin, on s’arrête à la bergerie pour acheter quelques reblochons (6€ seulement !) et une succulente tomme au fenouil. Au fil des pas, les couleurs de fin de journée se dorent avant de se roser. En haut, chacun explore le sommet pour y installer sa tente (au creux d’une botte d’herbe et aussi loin que possible d’une bouse…). Ensuite, regroupement autour des popotes pour partager le repas et les retours d’expériences sur les différents vols effectués depuis le début du stage. A la nuit tombée, je regrette de ne pas avoir monté mon trépied pour immortaliser la superbe voute étoilée avec la voie lactée au-dessus de nous.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Le réveil se fait face au lever du soleil derrière le Mont Blanc avec la chaîne des Aravis en premier plan (entre l’Étale et le Charvin). Le bonheur commence ainsi. En se baladant sur la crête le temps de se décoller gentiment les yeux, j’observe les perspectives atmosphériques vers le massif des Bauges, la vallée de la Tarentaise jusqu’aux cimes de la Vanoise. Le petit déjeuner se fait face à la Tournette ensoleillée, cette douce ambiance hédoniste. Avant de repartir, briefing collectif sur la situation météorologique (nuages, vent, exposition… et donc savoir depuis quel versant décoller).
Cette fois-ci, c’est Léo qui m’emmènera en biplace pendant que Seb accompagnera les autres parapentistes depuis le sommet. Ce matin, les thermiques sont timides et le vol beaucoup plus calme (mais aussi plus court). La sensation de glisse dans l’air est particulièrement agréable et permet de profiter pleinement de la vue sur le Lachat, le Parmelan, le Bargy avec le pic de Jallouvre, les Aravis jusqu’à la pointe Percée…
Léo coache ensuite les vols et les atterrissages des stagiaires au col du Marais : “fais un demi-tour sur ta droite”, “penche-toi à gauche en t’asseyant bien dans ta sellette”, “attaque bien ta finale en ligne droite”… Tout le monde prend son pied avec ces conditions météo ! Seb et Virginie nous rejoignent ensuite avec les véhicules laissés à Plan Bois, toilette dans le ruisseau pour certains et casse-croûte bien mérité pour tous !
Suite au Refuge du Praz d’Zeures
Le deuxième objectif de la journée est la montée au refuge du Praz d’Zeures, sur la face Est de la Tournette. La randonnée commence par un chemin de cailloux avant de devenir un sentier terreux plus agréable. Avec cette chaleur, les quelques ruisseaux apparaissent comme autant de providences. Après 2 heures de marche, on arrive au refuge et sa terrasse belvédère sur la chaîne des Aravis et le Mont Blanc. On peut également voir la montagne de Sulens où nous étions encore il y a peu. Ceux qui poursuivent le stage cherchent un spot pour poser la tente (il décolleront depuis le col des Frêtes le lendemain) tandis que d’autres redescendent en voile. Bilan du week-end découverte rando-vol en parapente : Seb avait raison, je crois bien que je vais m’y mettre… Et, oui, 2 ans plus tard, je my suis mis… D’ailleurs, je me suis inscrit après au stage de rando-vol bivouac dans le Beaufortain. Exquis !
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Les copains encadrants du stage :
➜ Seb, formateur parapente : École Carpe Diem (Facebook)
➜ Virginie, accompagnatrice en montagne : De Sentes en Cimes (Facebook)
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