Je venais de recevoir mon nouveau trépied et je trépignais de l’emporter en montagne pour l’utiliser ! Pour cette première, je voulais une randonnée facile, sans trop de dénivelé, et avec un lac pour faire des poses longues. Mon choix s’est donc porté sur le lac Bramant et le lac Blanc avec un retour par le lac Guichard. Et même si le paysage est assez détérioré par les pistes de ski, cette randonnée comporte de nombreuses superbes vues avec les aiguilles d’Arves, les lacs de montagne, les hauts sommets enneigés et le glacier au pied du pic de l’Étendard.
“Sommet” : Glacier de Saint-Sorlin (2650 m)
Massif : Grandes Rousses (Savoie)
Départ : Col de la Croix de Fer (2064 m)
Carte IGN : Bourg d’Oisans 3335 ET
➜ Topos Randonnées Maurienne
Difficulté : ★★☆☆☆
Dénivelé : 800 m (cumulé)
Durée : montée 3h à 4h – retour 2h30 à 3h
Intérêt : ♥♥♥♥
Lacs de Montagne
Glacier
Période : mai à octobre
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎
➜ Se rendre au Col de la Croix de Fer (2064 m)
- depuis la Savoie : rentrer dans la Vallée de la Maurienne. À St-Étienne-de-Cuines, monter en direction du col de Glandon, traverser St-Colomban-des-Villards (D927). Au Col de Glandon, poursuivre quelques centaines de mètres jusqu’au col de la Croix de Fer. Sinon, si vous venez du fond de la vallée ou de Turin (buongiorno !), traverser Saint-Sorlin-d’Arves depuis St-Jean-de-Maurienne (D926). Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements à Saint-Sorlin-d’Arves.
- depuis l’Isère : prendre la direction de l’Oisans. Traverser Vizille puis Allemond, remonter le défilé de Maupas (D526). Longer le lac de Grand-Maison, passer sous le col du Glandon en remontant la combe d’Olle.
Le Col de la Croix de Fer
Le Col de la Croix de Fer doit son nom à… la croix de fer qui y a été posée. Jadis appelé col d’Olle, il se situe à la limite du massif des Grandes Rousses et les Arves et relie les vallées de la Maurienne (Savoie) et de la Romanche (Isère). La route a remplacé en 1900 le chemin muletier puis rejoint le col du Glandon en 1912 (inauguration). C’est aujourd’hui un col mythique pour tout fan de cyclisme et un classique des classiques du Tour de France (son ascension a été remportée à l’insu de son plein gré par Richard Virenque en 1995). Depuis ses 2067 mètres d’altitude, côté Est, on voit les célèbres aiguilles d’Arves, véritable emblème de Maurienne, et côté ouest, la chaine de Belledonne avec les aiguilles d’Argentière. Une table d’orientation précise chaque sommet.
Depuis le col de la Croix de Fer, il existe deux itinéraires : l’un passant par le lac Guichard et l’autre en direction du lac Bramant. Ce dernier part sur la droite et remonte sur une piste de ski, avec peu de dénivelé, idéal pour se chauffer les cuisses. Petit à petit, ça va se raidir avec quelques lacets. Au bout d’environ 3/4h, on arrive au niveau du Replat (2270 m). Un sentier part sur la gauche et remonte le Vallon, sous le Grand Perron (2540 m) puis le Barrioz (2489 m), avec le Mont Blanc dans le dos. 30 min plus tard, on atteint le col des Tufs (2520 m) qui offre un premier point de vue sur le lac Bramant avec l’aiguille de Laisse (2868 m), l’aiguille Noire (2997 m), le glacier de Saint-Sorlin et les cimes du Grand Sauvage (3217 m).
Le Lac Bramant
Le chemin redescend en direction du refuge de l’Étendard, à côté du barrage du lac Bramant (construit en 1918), où se situe une “mini plage”. Un sentier passe des deux côtés du lac mais, vu l’heure et la saison, j’ai opté pour le bord ensoleillé. En outre, il permet d’avoir la chaine de Belledonne avec les aiguilles d’Argentière avec le lac Bramant en premier plan. C’est à ce moment là que l’utilisation du trépied a été opportune : point de vue près de l’eau, filtre gris et/ou polarisant, pose longue 30 sec, diaphragme f/16 (pour avoir un effet lissé de la surface de l’eau malgré le léger vent).
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Le Lac Blanc
On atteint le lac Blanc en 1/4h depuis le nord du lac Bramant. La cadre est magnifique : le glacier de Saint-Sorlin avec, en arrière-plan, la crête nord du Grand Sauvage (cime de la Vallette, 2858 m ; mont Péaiaux, 2958 m ; cimes du Grand Sauvage, 3217 m), l’aiguille Noire (2997 m) et la cime de la Cochette (3238 m) qui cache le pic de l’Étendard. Sur la gauche du Blanc, à l’est, le col sud des lacs offre une fenêtre sur les aiguilles d’Arves dont on ne se lasse pas !
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Le Glacier de Saint-Sorlin
C’est au cours d’une deuxième randonnée au refuge de l’Étendard que j’ai eu l’occasion de pousser jusqu’au glacier de Saint-Sorlin. Comme pour le lac Bramant, il y a un sentier de chaque côté, il n’y a qu’à choisir selon son humeur (celui à l’ouest rase le niveau de l’eau). Puis, on arrive sur une plaine, nommée “la perte tournant”, sur laquelle ruissellent quelques veines coulant du glacier. En début de saison, l’étendue est un lac nourri de la fonte des neiges. Une dernière montée sur un sentier rocheux amène aux abords de la moraine, après plus ou moins 1h30 depuis le lac Bramant.
La vue s’ouvre sur le majestueux et terrifiant paysage. Le glacier reculant chaque année (10 à 20 mètres…), il laisse derrière lui un champ post-apocalyptique, parsemé de pierres et de lacs. C’est le même sentiment de désolation qu’à Skaftafell ou Jökulsárlón. Le glacier mesure actuellement 3 km de long et 130 m d’épaisseur en son centre (4 km et 180 m il y a un siècle !). Le panneau au col des Tufs (avant le refuge de l’Etendard) informe que les scientifiques annoncent la disparition du glacier d’ici 2100. Apparemment, depuis, ils l’auraient réévalué à 2070… Camarades alpinistes, il faut se dépêcher ! De mémoire d’ancien, le glacier atteignait apparemment le lac Blanc il y a seulement 40 ans… J’y suis retourné en septembre 2022 (après l’été caniculaire qui marquera la bascule climatique) et, oui, la glacier de Saint-Sorlin avait reculé de plusieurs mètres en à peine 4 ans ! Pour comparer, vous pouvez regarder ma vidéo du lac glaciaire ou celle prise au pied du glacier.
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Retour par le Lac Guichard
Il n’y a pas de retour (tracé officiel) par le col sud des lacs. Une sente remonte au sommet de l’aiguille Rousse (2680 m) pour en faire la traversée et avoir une vue plongeante sur le lac Bramant, le glacier et les sommets. C’est ce que j’avais initialement prévu mais à cette période de l’année, les jours sont courts et je suis revenu par le bord du lac Bramant. Le vent s’étant arrêté, la surface de l’eau était parfaitement lisse. Au milieu du “Grand Lac” côté est, un sentier (truffé de terriers à marmottes !!) remonte entre l’aiguille Rousse et les Tufs.
Arrivé au col nord des Lacs, on a de nouveau un point de vue sur les aiguilles d’Arves. Par contre, outre ce joli panorama en fond, ce retour est assez moche : le paysage est ravagé par le terrassement des pistes de ski de la station de Saint-Sorlin-d’Arves 🙁 Mais j’avais décidé de faire cette boucle parce que 1) je préfère les boucles aux allers-retours 2) je voulais voir le coucher de soleil sur les aiguilles d’Arves. Descente sur Le Carrelet et, malgré la laideur du terrain, j’ai été gâté par les superbes couleurs sur le Mont Blanc, la Grande Casse et les aiguilles d’Arves.
Au départ, j’ai commencé à suivre la sente dans le talus mais il est bien agréable, finalement, que la piste de ski, plus rapide (même à pied 😉 ). Au bout d’une heure, on arrive au lac Guichard. Mais comme j’avais trainé (c’est tout moi ça !), je suis arrivé un peu tard pour réaliser, moi aussi, la carte postale qu’on voit partout avec le reflet des aiguilles d’Arves à la surface de l’eau. Du coup, un peu tard, je m’y suis essayé pour la première fois à la photo de nuit… Après toutes ces photos en pose longue (30 secondes, 2 minutes, 5 minutes…), notamment au lac Bramant, la batterie du reflex arrivait à son terme… Retour au col de la Croix de Fer en une dizaine de minutes.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
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