Sommet de plus de 3000 mètres le plus méridional des Alpes, le mont Clapier est une randonnée variée, du végétal au minéral (son nom signifiant étymologiquement “gros pierrier”), passant par de jolis lacs de montagne. Un peu longue, il est possible de faire étape au refuge de Nice. En tout cas, son sommet offre un splendide panorama à 360° sur l’ensemble du Mercantour, l’Italie et la mer.
Sommet : Mont Clapier (3045 m)
Massif : Mercantour (Alpes-Martimes)
Départ : Pont du Countet (1690 m)
Carte IGN : Vallée de la Vésubie 3741 0T
➜ Topos Randonnées Mercantour
Difficulté : ★★★☆☆
(★★★★☆ avec le facteur distance)
Dénivelé : 1350 m
Distance : 8 km aller
Durée : 4 à 5 h aller
Intérêt : ♥♥♥♥
Refuge
Lacs de Montagne
+ 3000 mètres
Période : juin à octobre
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎
Se rendre au Pont du Countet
Compter 1h30 depuis Nice. Mais peu importe d’où on part, l’idée est de rentrer dans la vallée de la Vésubie, par le Sud de préférence (Plan-du-Var). La M2565 remonte durant 30 min les splendides gorges en passant Saint-Jean la Rivière et Lantosque. Juste avant Roquebillière (à gauche), poursuivre à droite pour monter les lacets allant au bien-nommé village Belvédère. Puis, suivre le chemin de Saint-Blaise M171 dans le vallon de la Gordolasque jusqu’au bout de la route. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements vers Roquebillère .
Le Vallon de Gordolasque
Depuis le pont du Countet, deux itinéraires de randonnée sont possibles. Néanmoins, le choix est très loin d’être cornélien puisqu’il consiste à suivre la Gordolasque soit rive droite, soit rive gauche. Testez le plus inspirant à la montée, l’autre retour et dites-nous dans les commentaires lequel vous avez préféré.
Ensuite, laissant le Vallon de l’Autier sur la droite, une courte raideur s’offre aux mollets. Les anciens l’ont appelé Mur des Italiens (la frontière n’est pas loin…). Dans l’effort, la vue de la cascade sur la gauche narguerait presque le front perlant. Passé ce pas à 2000 mètres, un petit replat permet de reprendre son souffle. Pas longtemps car une nouvelle côte, plus courte et plus douce, se présente. C’est un long replat qui s’en suit jusqu’à la Barme.
Au bout d’1h30 / 2 heures de randonnée depuis le pont du Countet, on atteint le lac de la Fous. L’horizon s’élargit quelque peu. Apparaissent alors le refuge de Nice et, derrière lui, l’objectif ciblé, le mont Clapier. Il reste encore du chemin ! Face à nous, le mont rond s’appelle… mont Rond… La piste terreuse nous conduit chez Christophe…
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Le Refuge de Nice
Aussi appelé refuge “Victor de Cessole”, il est alors un prétexte bienvenu pour faire une pause à la montée et observer notre itinéraire de montée, enfin du moins la partie évidente parce que la suite est cachée. L’idée de venir la veille au soir pour y dormir, et ainsi étaler sur deux le temps de la randonnée, n’a rien de saugrenu (réservation obligatoire, même pour uniquement le repas). D’ailleurs, vous l’aurez compris en comparant les photos, nous, nous sommes arrivés le soir pour repartir le lendemain matin. Dans tous les cas, nul doute qu’une récompense houblonnée sera tout à fait bienvenue à la redescente. La vue depuis la terrasse sur le lac de la Fous est délicieuse.
L’ascension du Mont Clapier
Le sentier démarre juste au pied du refuge de Nice, au niveau de mini-pont. La montée dans le vallon de Pagari est un peu raide mais les lacets sont parfaits pour réduire l’effort et se chauffer progressivement. Chaque pas offre une vue de plus en plus saisissante sur la plaine de la Fous et son lac, le refuge, le mont Colomb, le mont Ponset… En une heure à peine, nous arrivons au niveau des deux lacs du mont Clapier, alimentés par encore quelques plaques de neige persistantes en ce mois d’août. Leur couleur émeraude nous oblige à une pause contemplative, dernier instant de fraicheur avant, on le sait, le cagnard sur cailloux à venir.
C’est ensuite une randonnée à la bonne intuition dans un désert de rochers. S’il y a bien quelques cairns (a priori…) providentiels qui viennent rassurer ces choix, l’ensemble de l’itinéraire se fait à vue, en confrontant lecture de carte à celle du terrain, agrémenté d’une pointe de bon sens. L’idée est de remonter certaines combes (les bonnes si possible) en suivant le tracé de ski de randonnée (sur la carte, évidemment, pas sous nos pieds ! Quand on vous dit de lever le nez…).
Par moments, il faut oser aller se confronter à une “faiblesse” dans une barre rocheuse, laquelle nécessitera parfois l’aide des mains. Sortis de là, la partie finale de l’ascension du Mont Clapier ne trahit pas son appellation (rien à voir avec les lapins, un clapier signifie en occitan un “tas de pierre” et usuellement aujourd’hui un gros pierrier ou une petite casse). Par conséquent, la marche est plus éprouvante. Des zigzags sont bien plus ou moins marqués versant Ouest mais les pas sont inégaux et s’enfoncent sous notre poids lesté ou vacillent sur des pierres instables.
Le sommet du Mont Clapier
3045 mètres, nous voilà arrivés au sommet ! La vue est absolument splendide depuis le mont Clapier !! Le panorama à 360° sur l’ensemble du Mercantour ! On en a bavé sur le final mais on est servis ! Côté français, le regard balaie un paysage imprenable. À l’Ouest, le lac Long, suspendu contraint au pied d’une enfilade alpine pas de Pagari, cime de Malédie et cime de Gélas (3143 m). Puis, plus au sud, les siamois mont Ponset (2828 m) et mont Neiglier (2786 m), le mont du Grand Capelet (2935 m) et le mythique mont Bégo (2872 m), objectif du 4e jour de notre trek dans le Mercantour. Et, assez insolite pour moi, la mer Méditerranée en toile de fond (ça me change du Mont Blanc !).
Au Nord (un mètre de plus et on est en Italie mais aussi plusieurs centaines de mètres plus bas !), une vue vertigineusement plongeante sur un profond vallon avec le Lago Bianco et quelques névés et plein de sommets italiens (dont le monte Argentera, plus haut sommet local culminant à 3297 mètres, et, au loin, dans son habituel écrin de nuages, l’iconique monte Viso, 3897 m d’altitude).
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
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