Le TOUR du QUEYRAS, Trek de 8 jours au pays des Fleurs

Le Refuge de Furfande avec la Crête de Croseras derrière - Queyras, Hautes-Alpes

C’est loin mais c’est beau” comme aurait pu dire feu Jacques C. le corrézien. Reclus derrière les Écrins, le Parc Naturel Régional du Queyras est un superbe petit bastion fleuri, encerclé de fascinants sommets culminant à plus de 3000 mètres dont l’iconique Monte Viso. Le Tour du Queyras est un des nombreux treks incontournables à faire en France. Au programme : marmottes et fleurs à foison, rivières, lacs de montagne et somptueux sommets.

 

Itinéraire : GR 58 (infos sur MonGR.fr)
Massif : Queyras (Hautes-Alpes)

Départ : Ceillac (1670 m)

Carte IGN : Guillestre 3537 ET
Mont Viso Saint-Véran 3637 OT
Topos Randonnées Queyras

Difficulté : ★★★☆☆

Dénivelé cumulé : 8150 m
Distance : 120 km

Durée : 8 jours

Intérêt : ♥♥♥
Trekking
Refuges
Lacs de Montagne
Marmottes

Période : juin à octobre

Autonomie : nuits et demi-pension en refuges / gîtes

Matériel : sac à dos 44L + contenu, casse-croûtes pour plusieurs jours

➜ Se rendre à Ceillac

Rentrer dans le Parc Régional du Queyras par Briançon (col du Lautaret) ou Gap (lac de Serre-Ponçon) et rejoindre Guillestre. Ensuite remonter les gorges du Guil puis prendre la D60 à droite qui fait de beaux lacets en épingles. Arrivé à Ceillac, de nombreuses places de parking sont libres sur le haut du village, vers les lotissements de location. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements vers Ceillac.



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1er jour : Ceillac ➜ St-Véran

dénivelé : +1500 m / -1200 m cumulés

distance : 16 km

durée : 7 h

Le sac est prêt, les chaussures sont lacées, quelques hésitations d’itinéraire au départ dans Ceillac, on quitte la route pour prendre un sentier sur la gauche et c’est bel et bien parti pour 8 jours dans le Queyras ! Le chemin est assez plat, parfait pour se mettre en jambes tranquillement. Puis, au bout d’une heure, on attaque le dénivelé qui donne la première suée mais également une vue de plus en plus plongeante sur la vallée de Ceillac. À la sortie de la forêt (env. 2000m), la prairie offre un panorama dégagé sur les montagnes alentour.

 

Le Col des Estronques

Une heure après (2h30 après le départ), on atteint le col des Estronques où l’on fait la connaissance d’Oscar, le cheval-mulet qui porte toutes les affaires de touristes espagnols. Pause-croûte qui allège le sac de quelques centaines de grammes puis on quitte le GR 58 pour longer les crêtes : la Tête de Jacquette (2757 m) puis on redescend sur les crêtes éponymes pour remonter ensuite sur les crêtes de la Blavette qui offrent une jolie vue imprenable sur les splendides pointe de Rasis, crête de la Rousse au nord-ouest et le pic de Rochebrune en arrière-plan.

 

Du fait de l’à pic, le regard est naturellement attiré à gauche mais au Sud, se dresse également une impressionnante montagne noire dentelée avec la tête du Rissace, le Péouvou et la bien-nommée roche Noire. Au fond, la majestueuse crête des Veyres avec les pics de la Font Sancte.

 

La Pointe des Marcelettes

Encore une petite centaine de mètres à monter pour atteindre la pointe des Marcelettes (2900 m), belvédère sur le nord du Queyras avec toute la vallée de Saint-Véran, la montagne de Beauregard avec le pic de château Rebard à son sommet, le mont Viso (3841 m) à l’est, le pic de Rochebrune (3321 m) à l’ouest et le  Péouvou (3232 m) et la bien-nommée roche Noire dans le dos.

Descente par l’arête du pic Cascavelier dont les couleurs oxydées sont absolument splendides et me rappellent Landmannalaugar, en Islande. Le temps de regarder à droite la noire pente du rocher Blanc (!?!), un chamois cavale sous notre nez, témoignant qu’on ne doit pas être très nombreux à passer par cette variante.

Ensuite, on poursuit dans le vallon où l’on commence à s’intéresser aux fleurs de montagne qu’on trouve sur notre chemin. Notre apprentissage débute par la connaissance de l’œillet des glaciers et l’anémone des neiges. L’itinéraire s’engouffre dans les bois et rejoint le GR puis le village de Saint-Véran, après 200 m de remontée (plus haute commune d’Europe) au milieu des épilobes.

 

🏠 Le Gîte Les Gabelous

Situé plutôt sur la partie haute de Saint-Véran, on atteint le Gîte des Gabelous en passant au milieu des vieux chalets en bois sombre et aux balcons typiques. Une jolie terrasse herbeuse et ensoleillée nous a accueillis ainsi qu’un bain chaud à l’extérieur (mais c’est plutôt d’une douche et d’une bière fraiches dont on a eu envie !). Le repas du soir était bon et vraiment copieux (salade de crudités, soupe, tartiflette, faisselle, salade de fruits). Chambres spacieuses. Nuitée en 1/2 pension 46,40€.

 

2e jour : St-Véran ➜ Refuge Agnel

dénivelé : +950 m / -400 m cumulés

distance : 15 km

durée : 5 h

C’est reparti sous un grand ciel dégagé (…). Le chemin quitte Saint-Véran en descendant doucement jusqu’au Pont Vieux (1953 m) avec une jolie vue arrière sur le village. On croise nos premières marmottes qui se réchauffent avec les premiers rayons de soleil. L’itinéraire longe quasiment à plat le Torrent de la Selle avant de se raidir très tranquillement pour arriver à la Chapelle de Clausis.

On quitte à nouveau le GR 58 pour aller en direction du refuge de la Blanche et se faire suer un bon coup en montant aux lacs Blanchets dont notamment au lac Supérieur pour le casse-croûte. Vue carte postale avec la tête des Toillies (ou tête Noire) en fond et en reflet sur la surface de l’eau. Le temps de s’enfiler le 2e/8e de mon saucisson, le temps se gâte avec la pluie qui s’invite à la partie…

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

On lève le camp pour se diriger à la Rocca Bianca (3059 m) et la pointe de Caramantran (3025 m) mais… ça tonne lourd côté italien ! Du coup, à regretS 😢 mais sagesse oblige, on décide de ne pas s’engager aux sommets pourtant attrayants et de poursuivre au col de Saint-Véran puis au col de Chamoussière. Toujours pas d’amélioration, on descend donc directement se mettre à l’abri au refuge Agnel.

 

🏠 Le Refuge Agnel

Lessive dans le bac extérieur, patron pas hyper agréable, plus commerçant que commercial. Heureusement, les serveurs rattrapent le tir mais tout est bon pour faire tourner la boutique ici : 10€ pour un droit de bouchon (sur une bouteille que vous auriez apportée), 2€ pour des boules quiès, 3€ pour louer un drap de sac ! Incapable aussi de nous donner une météo précise sur le lendemain… Effectivement, il est plus restaurateur que gardien de refuge. Encore que, le repas du soir est correct mais sans être exceptionnel (le moins bon de notre séjour dans le Queyras) : soupe, semoule avec poulet, carottes, orange. Nuitée en 1/2 pension 45,80€.

Le soir venu, le vent a découvert le ciel alors on se met en route pour une promenade digestive au col Agnel qu’on atteint une petite 1/2h et 150 m plus haut. Une mer de nuages recouvre toute la vallée italienne tandis que le Pain de Sucre et le Mont Viso sont dégagés. Côté français, le paysage jouit des couleurs pastels de la lumière du coucher de soleil à travers les nuages.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

3e jour : Refuge Agnel ➜ La Monta

dénivelé : +200 m / -1150 m cumulés

distance : 11 km

durée : 4 h

Réveil nuageux. Se lèvera, se lèvera pas ? Je décide quand-même de mettre mon pantalon gore-tex. Bien m’en a pris, au bout d’1/4h de marche, on commence à se prendre une grosse rincée venteuse. Les vestes imperméables sont mises à rude épreuve face au déluge. Impossible dans ces conditions (dangereux et dans les nuages) de monter au splendidement prometteur Pain de Sucre (3208 m) qui devait pourtant être le point d’orgue de ce trek dans le Queyras 💔. Arrivés au col Vieux (2806 m), on se résout désolés 😭 et, comme tous les autres randonneurs du jour, on redescend en direction des lacs en tentant vainement de se consoler en regardant la vue partielle sur la Taillante, face à nous.

 

Les Lacs Foréant et Égorgéou

Plus ça va, plus… ça va et “avec le temps va, tout s’en va”. À la surprise générale, les nuages laissent petit à petit place à des éclaircies et du ciel bleu ! Trop tard pour faire demi-tour et puis, on verrait toujours rien au sommet de toute façon. On serre notre poing humide dans notre poche et on profite un peu du lac Égorgéou (ci-dessous).

Plus on descend dans la forêt, plus il fait beau et chaud. Je suis dégouté et j’ai alors la rage contre le “gardien” du refuge Agnel !!! Si seulement il avait été compétent et avait su faire son job en informant que des éclaircies arriveraient en fin de matinée… Mais non, il s’en foutait lui, il ne s’intéresse qu’à faire tourner sa caisse !

🏠 Le Gîte de la Monta

❤ Heureusement, l’accueil au gîte de La Monta a été particulièrement très sympa ! Le mec ne manque pas d’humour et nous a mis tout de suite à l’aise. L’extérieur (terrasse ensoleillée, pieds dans l’herbe avec les poules et le chat) comme l’intérieur (mélange de bois et de couleurs, chambres dortoir ou plus intimes) sont charmants. Cerise sur le gâteau, la cuisine : le repas était tout à fait délicieux ! : salade, soupe, rôti de porc en sauce, fromages, crème pêche-framboise absolument succulente ! Un régal qui a soulagé la peine du jour. Le petit dej a été du même acabit avec une confiture de figue maison à se taper le cul par terre !! Nuitée en 1/2 pension 38,80€.

4e jour : La Monta ➜ Abriès

dénivelé : +900 m / -1000 m cumulés

distance : 14 km

durée : 5 h

Après les frustrations des deux derniers jours, montée sur la crête de Gilly qui est a priori un joli point de vue sur le Queyras. Le départ se fait à côté du gîte, la montée se fait progressivement en passant dans les sous-bois épineux au parfum de crottes de brebis pour enfin sortir de la forêt et offrir une vue dégagée sur la vallée. Une petite traversée et, 2 heures après le départ, on arrive au sommet de la Lauzière (2576 m) sur la crête de la Peyra Plata. La tête de Pelvas (2929  m) est fascinante avec son sommet dans les nuages (et inquiétant pour la suite de la randonnée…).

 

Les Crêtes de Peyra Plata et de Gilly

On s’attarde pas trop et on longe la crête de Gilly jusqu’à arriver au point culminant (2584 m), belvédère panoramique sur le vallon de Ristolas avec le mont Viso à l’est (normalement), la Taillante et le pic de Ségure en face, Le Peynin et la crête de la Lauze à droite. La descente jusqu’à la collette de Gilly offre une vue plongeante sur Abriès et ses pistes de ski ainsi que l’itinéraire des prochains jours avec les cols du Petit Malrif et de Péas.

Comme on n’a pas nos skis au pied, on tire alors à droite pour contourner le sommet de Gillet par le Nord. Le spectacle floral commence alors par une magnifique prairie rosie de renouée bistorte. Au fil du sentier, on découvre que tout l’ubac est recouvert de fleurs. La forêt de mélèzes est très agréable, très aérée et lumineuse. Faute d’être panoramique, la randonnée se transforme alors en parcours botanique où on se délecte de multiciplité et la diversité des fleurs : bleuets des montagnes, centaurées, épilobes en épi, anémones pulsatilles, benoîte rampante en floraison, campanules, marguerites, épervières, arméries, chardons, raiponces etc… et les insectes qui s’en régalent (abeilles, zygènes, papillons…).

 

Ensuite, l’itinéraire devient beaucoup moins intéressant, consistant uniquement en un sentier de sous-bois. On atteint Abriès 2 heures après la Collette de Gilly. Avec plus de 300 habitants, le village dispose de 2 supermarchés (pour ceux qui veulent se réapprovisionner), un bureau de Poste, un Office de Tourisme, des bars et autres petites boutiques.

🏠 Le Gîte Ancolie Bleue

❤ Le gîte Ancolie Bleue est relativement intimiste (quelques petites chambres) et le patron est vraiment très sympa. Il offre l’apéro (vin doux au génépi) et la cuisine maison est absolument délicieuse : soupe, lasagnes d’une onctuosité et d’une saveur à s’en relever la nuit (pas la peine, on a TOUT fini, même le rab !). Le dîner se finit par une tisane des plantes de montagne offerte à la fin. Le petit dej est maison aussi. Nuitée en 1/2 pension 42,80€.

 

5e jour : Abriès ➜ Fonts de Cervières

dénivelé : +1350 m / -850 m cumulés

distance : 16 km

durée : 7 h

Avec le retour du beau temps, on reprend les choses sérieuses avec une étape plus ambitieuse. L’itinéraire débute par le Chemin de Croix qui mène jusqu’à une petite chapelle au-dessus d’Abriès. Ensuite, le sentier se fait balcon pour dominer toute la vallée. On arrive au hameau de Malrif que certains ont décidé de réhabiliter à la sueur de leur front depuis plus de 10 ans. Le résultat est particulièrement impressionnant quand on voit les ruines alentour. Chapeau bas.

Le chemin s’enfonce ensuite dans le vallon en longeant le torrent. Une dernière prairie plate puis on attaque une sévère montée de 400 m de dénivelé sur 3/4h (rappelant un peu le Pas du Boret à Sixt-Fer-à-Cheval). La vue progressive récompense l’effort (rien de compliqué techniquement).

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Les Lacs du Malrif

L’arrivée au lac du Grand Laus est sensationnelle : une splendide assiette bleu profond sur un fond verdoyant avec le col et le pic du Malrif. Après l’effort, tout le monde s’arrête ici pour se reposer en contemplant le paysage.

Toutefois, c’est un autre itinéraire qu’on a en tête, celui des deux autres lacs du Malrif qui se situent un peu plus haut à l’Ouest. 10 min après le Grand Laus, on atteint le lac Mézan puis, 10 min encore, le Petit Laus. Pause casse-croûte et remplissage de la gourde.

J’ai une petite idée en tête depuis la veille : j’avais repéré un spot photographique sur une des photos exposées dans un des bars de la veille. La montagne au-dessus est un formidable belvédère où les deux lacs s’enfilent dans une perspective plongeante avec les sommets du Queyras en arrière-plan. On remonte alors et on tire à gauche pour se retrouver sur le replat balcon. C’est également ici qu’on a trouvé les premiers d’edelweiss. Reste à attendre l’ouverture d’une fenêtre d’éclaircies entre les nuages décidément capricieux…

La carte postale maintenant prise, on se redirige hors-sentier en direction du col du Petit Malrif. L’endroit est truffé de fleurs : joubarbes, oeillets des glaciers, benoîtes rampantes, doronics et encore plein d’edelweiss !!! Tout le long, le Grand Laus en-dessous est splendide avec les ombres et lumières sur les reliefs. Au col, on découvre une vue plongeante dans le vallon des Fonts de Cervières (avec les aiguilles d’Arves tout au fond).

 

Le Pic du Malrif

Reste alors 76 m pour atteindre le sommet du pic du Malrif… Là-haut, une magnifique vue à 360° permet de voir “tout” le Queyras avec le Grand Glaiza et le Bric Froid au Nord-Est, le pic de Rochebrune, l’ouest et le mont Viso tout au fond au sud-est.

 

La descente dans le vallon est agréable et on se sent tout petit au coeur de ce vaste espace ouvert. 1h 30 après le col, on atteint le hameau des Fonts où la bière fraiche nous attend sur la terrasse du refuge des Fonts ! Le jeu de cartes dans les mains et le pic Lombard face à nous.

 

🏠 Le Refuge des Fonts

Beaucoup de monde dans cette auberge car elle est accessible en voiture et est le départ de plusieurs randonnées (dont le lac des Cordes). Le service est assez folklorique car les propriétaires sont “bien du cru” (le serveur est un adorable colosse très sympa mais à qui je ne laisserais pas ma main entre ses doigts). Repas copieux et savoureux : salade, soupe, riz, porc, fromage, dessert. Petit bémol sur le petit déjeuner avec des confitures industrielles en barquette. Nuitée en 1/2 pension 42,80€.

 

6e jour : Fonts de Cervières ➜ La Chalp 

dénivelé : +600 m / -1000 m cumulés

distance : 18 km

durée : 7 h

C’est reparti pour un col, le chemin s’enfonce en montant tranquillement et progressivement dans le Ravin des Chalmettes. Le pic de Rochebrune se dévoile petit à petit avec sa paroi abrupte. La montée est truffée de fleurs de montagne : scabieuses, cirses, hélianthèmes, serpolet, campanules, arméries, anémones pulsatilles, crépines dorées, trèfles, pédiculaires, dryades, bartsies, myosotis, gentianes, silènes, renoncules, astragales, gesses, globulaires, épervières…

 

Le Col de Péas

1h30 après le départ, on atteint le col de Péas (2629 m). La crête de Rasis sur la droite capte directement le regard avec sa silhouette dentelée et son impressionnante masse rocheuse. Malheureusement, le sommet du pic de Rochebrune n’est pas visible d’ici.

 

La descente se fait tranquillement dans la combe. Telle une scène de théâtre, le rideau s’ouvre au fur et à mesure pour élargir son panorama sur les sommets du Queyras. Révélation du moment : sous cet angle là, la crête de la Rousse ressemble incroyablement à un gros matou allongé avec ses oreilles qui pointent. Non ? regardez bien…

 

Souliers et le Lac de Roue

Le chemin est ensuite un long sentier qui suit à mi-hauteur la forme de la montagne pour revenir à l’Ouest et descendre dans les sous-bois sur Souliers, petit hameau de chalets marqué par une chapelle. 4 heures après le départ des Fonts, on s’arrête à côté des vieilles cabanes en bois pour le casse-croûte.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

On reprend ensuite la route (c’est le cas de le dire car il s’agit d’une piste) avec une belle vue sur Souliers, seul intérêt de ce tronçon. On croise pas de mal randonneurs et même des voitures. Effectivement, 1/2h plus tard, on rejoint le lac de Roue avec son parking et aire de pique-nique familial. Un parfum jurasso-canadien plane dans ce charmant et agréable décor.

La suite est un sentier qui contourne la montagne en remontant au Nord en passant par le bien-nommé hameau “Les Maisons” au-dessus d’Arvieux. On arrive ensuite à La Chalp (entre Brunissard et Arvieux), quelques jours après l’arrivée du Tour de France au col d’Izoard. Le village comporte une poignée de commerces (dont un de produits locaux) et la boutique-atelier-musée des historiques Jouets en bois du Queyras.

 

🏠 Le Gîte La Teppio

Le gîte La Teppio est une grande maison avec un jardin fleuri et d’adorables chats qui se situe sur les teppes du village (cqfd le nom du gîte ?). Le propriétaire est assez déroutant de prime abord avec un humour pince-sans-rire mais très intéressant dans la conversation. Le dîner soupe, riz aromatisé, légumes, agneau, fromage, crème brulée était délicieux et copieux. Nuitée en 1/2 pension 39€.

 

7e jour : La Chalp ➜ Refuge de Furfande

dénivelé : +1150 m / -500 m cumulés

distance : 13 km

durée : 6 h

Départ au pied du gîte ! Le chemin descend au hameau “Le Coin” et, si l’itinéraire du GR 58 Tour Queyras passe officiellement par Arvieux, on a plutôt suivi les panneaux sur place. La piste monte progressivement puis fait des lacets dans la forêt de la combe jusqu’à la Cabane du Plan du Vallon, parking départ de la randonnée à la journée. Ensuite, le sentier est relativement tranquille en coupant les virages de la piste (oui, on peut monter au col de Furfande en voiture !) avec une vue dégagée sur la crête de la Plate et le dent du Ratier. Tant mieux parce que jusque là, c’était pas très exaltant…

 

Le Col de Furfande

2h après “Le Coin”, on atteint le col de Furfande (2500 m) d’où on aperçoit juste en-dessous le refuge de Furfande du soir, avec le Queyras en arrière-plan. Sur la gauche, la superbe crête dentelée de la Croseras attire le regard.

 

Mais c’est surtout la vue au Nord (coté vallon qu’on vient de monter) qui fascine. Le spectacle est assez envoutant avec les jeux d’ombres et lumières que produisent le vent et les nuages (même si le tracé de la piste vient non négligemment gâcher la vue, ainsi que la présence des voitures…). Au fond, le pic du Jaillon (ci-dessous), le pic du Cros puis le clot de la Cime, le col d’Izoard et encore et toujours le pic de Rochebrune dont je ne me lasse pas.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Pour une fois qu’on est pas menacé par un orage (quoique…), gourmands, on décide de pousser jusqu’au pic du Gazon (2744 m) qu’on atteint en 30 min. Du sommet, on a une somptueuse vue panoramique à 360° sur le nord du Queyras (la même qu’au col de Furfande mais en mieux !) avec une plongée (visuelle !) sur les crêtes en-dessous et les sommets aux roches ocres. La crête des Chalanches à l’ouest est également splendide avec le pic de Béal Traversier (2910 m) tandis qu’à l’est, le mont Viso se dresse derrière la dent de Ratier.

 

Les Granges de Furfande

Après qu’une bonne dizaine de vautours fauves passent au-dessus de nos têtes (toujours magique de voir ça), la descente s’est faite dans les alpages au milieu des asters, des oeillets des glaciers et des vaches pour rejoindre les chalets disséminés dans le creux du vallon, au pied du pic des Chalanches. Si vous connaissez un bon plan immobilier, je suis preneur ! On récupère ensuite l’itinéraire du GR 541 pour rejoindre à plat le refuge de Furfande.

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🏠 Le Refuge de Furfande

Le refuge de Furfande est tenu par Laure et Michel Belin-Zalio (ce dernier est guide de haute-montagne et photographe). Le bâtiment est flambant neuf suite à sa rénovation (achevée en 2014). À l’intérieur du chalet, une grande salle à vivre très agréable avec une cheminée, plein de livres et un… piano ! À l’étage, une petite dizaine de chambres qui sentent encore le bois neuf. Un dortoir annexe de 16 personnes est à l’extérieur. Le repas est globalement bon et classique : soupe, riz, poulet, plateau (décoré !) de succulents fromages locaux. Nuitée en 1/2 pension 45€.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est hyper bien placé, photogénique avec la crête de la Croseras et une vue magnifique : le pic juste devant puis le Sommet d’Assan, la crête des Veyres qui dépassent derrière, les pics de la Font Sancte, le Péouvou, la Tête de Longet tout à gauche… À contempler sans retenue au coucher du soleil. D’ailleurs, la fenêtre du dortoir extérieur est ouverte au format panoramique pour pouvoir en profiter à l’abri et au réveil.

 

8e jour : Refuge de Furfande ➜ Ceillac

dénivelé : +1650 m / -1500 m cumulés

distance : 17 km

durée : 6 h

Dernier réveil dans le Queyras. Ceux qui se sont relevés durant la nuit pour arroser les épinards bon-henri sont unanimes sur la beauté de la voie lactée et la voute céleste. On se met en route et on attaque les premiers 1050 m de dénivelé négatif pour redescendre dans le vallée. On remercie l’inventeur des bâtons de randonnée qui soulage confortablement les genoux et les cuisses, encore froids. La végétation est très méridionale sur ce versant, on se croirait dans le massif du Mercantour. On traverse quelques hameaux (Le Châtelard, Les Escoyères, Les Esponces) avec toujours une chapelle (avec souvent un cadran solaire), comme partout dans le Queyras puis, 1h après le départ, on arrive au Pont de Bramousse.

Et maintenant ? Ben, il faut remonter ! Le GR58 est un sentier terreux dans les sous-bois fleuris de campanules, de séneçons de Fuchs… Fatigue accumulée, lassitude, nostalgie ou alors faible intérêt visuel de l’itinéraire ? En tout cas, ce tronçon n’enthousiasme pas grand-monde. Seul le très joli petit village de Bramousse et sa vue dégagée (avec sa fontaine pour recharger sa gourde) vient nous réjouir. On remonte la piste qui mène aux Chalets de Bramousse (1840 m), croise les gentianes jaunes, les épilobes, les primevères, l’oseille des Alpes et poursuit dans la forêt de mélèzes et pins cembro.

 

Le Col de Bramousse

2h30 après le pont, on atteint enfin le col de Bramousse (2251 m) pour un dernier casse-croûte face à la crête des Veyres, toujours autant impressionnantes après 8 jours. On s’interroge encore sur les fleurs autour de nous (cirses épineux, oeillets, serpolet, épervières…) et on observe quelques marmottes un peu moins farouches que celles rencontrées au fil de ce trek dans le Queyras. Encore une petite heure et la boucle est bouclée. On rejoint, 8 jours après, notre point de départ à Ceillac.

Ce trek du Tour du Queyras aura été très contrasté, autant éblouissant par ses sommets, ses vues, sa richesse florale que frustrant par la météo juilletiste capricieuse. Relativement facile techniquement et avec des étapes courtes, il est accessible à tous randonneurs réguliers. Les paysages sont splendides et, avec ce petit goût d’inachevé à cause des conditions, m’ont donné très envie de revenir pour faire mes actes manqués ainsi que quelques autres lieux repérés : pic de Ségure, Grand Queyron, Bric Froid, lac Sainte-Anne…

 

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Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking




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