Située sur la colline éponyme, la Cité du Vatican est le siège du Christianisme et la résidence du pape. Plus petit état au Monde avec 44 hectares, il n’en demeure pas moins d’une incroyable richesse, symbole de sa puissance, avec les collections de ses musées comportant de réels chefs-d’œuvre de l’Antiquité à la Renaissance (dont, en point d’orgue, les fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine et celles de Raphaël) et la majestueuse basilique Saint-Pierre. Croyant ou non, si vous venez à Rome, visiter le Vatican est absolument incontournable !
Que visiter du Vatican ? Sommaire :
1. La place Saint-Pierre
2. La basilique Saint-Pierre
3. Les Musées du Vatican
4. Conseils et infos pratiques
La place Saint-Pierre
Avant de pénétrer dans la basilique Saint-Pierre, on commence la visite du Vatican par, selon le moment de la journée, une plus ou moins longue file d’attente sur la grande esplanade de la place Saint-Pierre (accès libre et gratuit, à toute heure), une des plus vastes, des plus célèbres et des plus visitées au Monde. C’est ici que se rassemblent les fidèles lors des fêtes religieuses et des messes pontificales. Pour une arrivée sensationnelle, le mieux est de venir par la longue et monumentale via della Conciliazione, avec la basilique Saint-Pierre au bout de la perspective. On pénètre sur l’immense ellipse pavée qui se dévoile devant nous. Il y a quelque chose de profondément émouvant, de vertigineux même, de se retrouver ici, dans ce lieu sacré foulé par des millards de personnes avant soi.
arrivée sur la place Saint-Pierre
Réaménagée par Carlo Maderno puis, entre 1656 et 1667, par le grand Bernini, elle est embrassée de deux hémicycles à quadruple colonnades doriques, couronnés de 140 sculptures figurant des saints. Ses deux grands bras qui ceinturent la piazza l’isolent physiquement et spirituellement de la ville de Rome, lui confèrent un caractère fédérateur et protecteur. Au centre, un superbe obélisque égyptien de 25,3 mètres de haut, ramené à Rome en 37 par l’empereur Caligula. De part et d’autre, deux grandes fontaines jumelles nommées Gregoriana et Clementina. Pour avoir de jolies vues de la place Saint-Pierre (et du Vatican), je vous recommande de regarder la série The Young Pope. Sur le parvis au pied de la façade, une piazzetta, quasiment carrée (VIP ?), accueille une structure ombragère assez modernement immonde. ➜ Plus de détails sur la place Saint-Pierre
La Basilique Saint-Pierre
Quand on pense au Vatican, la place et la basilique Saint-Pierre surgissent à notre esprit telle une épiphanie. Le diptyque est le symbole même de la cité papale, avec toute sa magnificence à travers des siècles d’histoire chrétienne. Le plus important édifice religieux catholique stupéfait par sa splendeur architecturale et artistique (abritant quelques véritables chefs-d’œuvre). Et s’il ne fallait en voir qu’une parmi les innombrables églises de Rome, ce serait assurément la majestueuse basilique Saint-Pierre, deuxième plus grande édifices catholiques au Monde.
En 324, l’empereur Constantin fit bâtir une basilique en l’honneur de saint Pierre, précisément là où il aurait été enterré, sur le mont Vatican (d’où le nom de la cité pontificale). Puis, en 1505, le pape Jules II décida de construire une nouvelle basilique Saint-Pierre à la place de la première. C’est à Bramante qu’on confia la monumentale tâche puis à Michel-Ange, notamment pour la construction de l’immense coupole.
La massive et frontale façade en travertin impose sa puissance architecturale avec ses 47 mètres de hauteur sur 115 m de large. Elle a été ajoutée entre 1607 et 1614 par Carlo Maderno dans un style baroque avec huit colonnes corinthiennes de 27 mètres, surmontées d’un fronton et d’un attique sur lequel se dressent 13 statues. De part et d’autre, faisant office de clocher, deux horloges dépassant légèrement de la ligne avec, en-dessous, les cloches. Au centre, la loggia della Benedizione sur laquelle le pape se présente à la foule pour la bénédiction urbi et orbi.
Visite de la Basilique Saint-Pierre
Parce qu’il serait tellement profondément regrettable de ne pas pénétrer au sein de ce chef-d’œuvre de l’architecture. Certes, cela nécessite un brin de patience car vous ne serez pas tout seul mais cela en vaut ô combien la chandelle. Pour les infos pratiques pour visiter la basilique Saint-Pierre (horaires, tenue vestimentaire, sac à dos…), je vous invite à voir à la fin de l’article.
Passé le narthex et les monumentales portes sculptées en bas-relief, l’intérieur saisit d’entrée par sa grandiosité. Dessein de l’architecture, le regard, dans un mouvement inclinant incontestablement au sacré, est irrémédiablement soumis à quitter l’horizontalité de la foule touristique et aspiré par l’élévation et le superbe. La bouche bée et le souffle coupé par la stupéfaction, le torticolis frôle. Car c’est cela le Baroque, en mettre plein les yeux par la démesure et la grandiloquence ! Soutenue par ses énormes pilastres bien ancrés, la nef mesure 46 mètres de haut sur 25 m de large, pour une longueur intérieure d’environ 190 mètres (210 m avec le vestibule, si on est tatillon). Malgré la monumentale masse, l’architecture semble, et c’est là le génie de ses concepteurs, presque aérienne, en apesanteur, élevée par une force transcendante. La lourdeur et la légèreté dans une même forme. L’intérieur de la basilique Saint-Pierre est paré d’un sol de différents marbres aux motifs géométriques, de sculptures en ronde-bosse et en bas-relief, de mosaïques en grisaille et, c’est rien de le dire, de dorures scintillantes qui illuminent merveilleusement le terne ensemble minéral. La nef fut ajoutée par Carlo Maderno, lequel modifia le plan en croix grecque élaboré par Bramante pour un plan en croix latine, jugé plus « chrétien ».
la nef de la basilique Saint-Pierre © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Après quelques secondes, minutes, ma raison reprit le “dessus” sur l’émotion et je me reconduisis vers l’icône de mes livres d’histoire de l’Art, la tellement délicate mais intense, majestueuse mais universelle, tumultueuse mais tranquille, instantanée mais intemporelle, puissante mais douce, gracieuse mais dramatique, Pietà de Michel-Ange. Sculptée entre 1498 et 1499, elle est l’unique œuvre signée par l’artiste (sur le bandeau traversant le corps de la Vierge) alors âgé de… seulement 25 ans. Car, il faut prendre ici la mesure de la chose, nous (la foule s’y amasse) nous tenons devant un chef-d’œuvre absolu de la Renaissance ! Je vous en conjure, posez votre smartphone et admirez de vos yeux les détails des tumultes du drapé, la sereine expressivité corporelle de la dévotion de Marie avec cette dynamique mais tenue position en contre-courbe et la justesse de ce geste de la main gauche ainsi que la désarticulée, totalement désanimée et presque chutante, position du Christ mort. Quelle prouesse technique et, surtout, esthétique !
Pietà (1498-1499) MICHEL-ANGE © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
De part et d’autre de la nef, les bas-côtés sont agrémentés de nombreuses chapelles, décorées par Le Bernin, Antonio Canova, Borromini et Cortone. Côté droit, un disque en porphyre rouge au sol marque l’endroit où Charlemagne fut couronné empereur par le pape Léon III, le 25 décembre en l’an 800. Mais ce qui subjugue (on m’avait prévenu), c’est, à la croisée du transept, l’immense baldaquin qui s’élance à 29 mètres de haut ! À la verticale de la coupole, les quatre colonnes en torsade s’érigent donnant, là encore, une irrémédiable sensation d’élévation (spirituelle). Sculpté entre 1624 et 1633 par Le Bernin à partir du bronze du portique du Panthéon (n’est sacré que ce qu’on veut bien…), il est considéré comme la plus grande structure de bronze au monde (60 tonnes !). Véritable manifeste du style baroque, le dynamisme des formes emporte notre regard tandis que celui-ci ne sait plus où se fixer tant foisonnent les formes et les figures. En son sein, l’autel papal.
Autour du baldaquin, quatre énormes piliers soutenant le dôme de la basilique Saint-Pierre dans lesquels des niches abritent des statues colossales de quatre saints détenant des reliques de la Passion du Christ : saint Longin le Centurion tendant la lance qui transperça le flan de Jésus (sculpture du Bernin), sainte Véronique avec le suaire avec lequel elle essuya le Saint Visage sur le chemin du calvaire, saint André et sa croix et sainte Hélène tenant la Sainte Croix et les clous du martyre. À noter également la statue en bronze de saint Pierre réalisée par Arnolfo di Cambio au XIIIe siècle.
le baldaquin de la basilique Saint-Pierre © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
En-dessous, derrière la balustrade de marbre et deux portes en bronze doré, deux rampes d’escaliers descendent à la chapelle de la Confession qui accueille la tombe de saint Pierre, lieu originel où aurait été précisément inhumé l’apôtre et où donc érigé l’édifice religieux en son nom. Pour plus d’infos historiques et de détails croustillants (mon article ici ne pourrait suffire à rassasier votre appétit de culture !), le mieux est d’opter pour une visite guidée de la basilique Saint-Pierre. Située sous le sol pavé de la basilique Saint-Pierre, la nécropole papale, aussi appelées « grottes du Vatican », est une immense crypte hébergeant les tombeaux et sarcophages de nombreux souverains pontifes (photos interdites).
Et, se dressant quelques 110 mètres au-dessus de nos têtes, la gigantesque coupole de la basilique Saint-Pierre (voir plus bas pour la vue plus haut). Profusément enluminée de dorures, elle resplendit ! Le lanterneau et les fenêtres du tambour finissent, s’il en était besoin, d’illuminer le volume. Sans être aussi envoûtante que la coupole du Duomo de Sienne, elle mérite néanmoins le temps de la contemplation. Au sommet des piliers, quatre énormes médaillons tétramorphes figurant, sur fond doré, les quatre évangélistes.
la coupole dorée de la basilique Saint-Pierre © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Puis, dans le prolongement de la nef, l’abside (inaccessible), encadrée du monument à Paul III de Guglielmo della Porta et du monument à Urbain VIII sculpté par Le Bernin. Au centre, la chaire de saint Pierre (1656-1666), présentée comme une relique de l’apôtre (le culte veut qu’il l’utilisait lors de ses prêches mais sa création daterait finalement du IXe siècle…). Le Bernin l’a incorporé dans un grand trône en bronze doré, porté et entouré par les statues de quatre grands docteurs de l’Église. Au-dessus, l’artiste (fort des enseignements des fresques padouanes de Giotto ?) a réalisé un florilège baroque doré, composé d’un tumulte expressif d’anges et de chérubins s’agitant dans les nuages et les rayons de lumières jaillissant de la fenêtre en albâtre jaune (la colombe de l’Esprit Saint au centre). Cette douce mais incandescente lumière dorée irradie la nef et a fasciné mon regard dès mon entrée dans la basilique Saint-Pierre.
Puis, dans le transept gauche, encore d’autres délices esthétiques, à commencer par le tombeau d’Alexandre VII, sculpté entre 1671 et 1678) par, encore et toujours, le décidément infatigable et génial Bernin. Dans une niche décorée, le défunt pape est représenté entouré des figures allégoriques de ses dites-vertus. Mais ce qui fascine, c’est le magistral drapé sculpté en jaspe rouge, géniale prouesse de dynamisme et de fluidité ! Emberlificotée sous le tissu, la Mort en bronze doré tend chafouinement un sablier pour lui/nous rappeler notre irrémédiable condition humaine ici-bas (« Memento mori »). Au bout, la chapelle de la Madonna della Colonna, du nom du portrait de la Vierge sur l’autel de Giacomo della Porta et le splendide bas-relief du tombeau de saint Léon Le Grand. ➜ Plus de détails dans mon article spécifique sur ma visite de la basilique Saint-Pierre
chaire de saint Pierre (1656-1666) LE BERNIN
le tombeau d’Alexandre VII (1671-1678) LE BERNIN
La coupole de la Basilique Saint-Pierre
C’est le grand Michel-Ange qui a conçu la coupole de la basilique Saint-Pierre. Monument-icône du Vatican, il est (et doit demeurer) le bâtiment le plus haut de Rome. En effet, en plus de manifester le prestige de l’Église catholique, la retrouvée grande et prestigieuse Rome devait s’affirmer comme la nouvelle capitale de la Renaissance italienne face à sa rivale culturelle, Florence. Ainsi, la coupole, culminant à 136,5 mètres, devait être plus haute que celle de la cathédrale Santa Maria del Fiore (116,5 m), bâtie par Brunelleschi un siècle plus tôt.
On monte (accès payant : 8€, 10€ si ascenseur) par des escaliers jusqu’à la terrasse du toit de la nef. Enuite, comme pour le Duomo de Florence, on passe par l’intérieur de la coupole, au plus près de la voûte et au-dessus de la croisée du transept, puis on arpente un escalier de plus en plus exigu à l’intérieur même de la double-coque. Au sommet de la coupole de la basilique Saint-Pierre, 120 mètres au-dessus de sol, la vue se déploie sur tout Rome et justifie largement l’ascension des… 551 marches. Instinctivement, le regard se dirige vers la place Saint-Pierre en contrebas. Ici-haut, on se délecte du spectacle de la fourmilière terrestre que l’on sait retrouver dans quelques minutes. Puis, la perspective conduit le regard sur la cité romaine puis on s’amuse à repérer les monuments remarquables. Côté ouest, on a une vue plongeante sur la Cité du Vatican. ➜ Plus de photos de la vue au sommet de la coupole dans mon article spécifique sur ma visite de la basilique Saint-Pierre
Les Musées du Vatican
Les Musées du Vatican ont été fondés par le pape Jules II au XVe siècle dans le palazzo Apostolico Vaticano. Aujourd’hui, ce complexe de 7 km de galeries abrite une impressionnante collection d’œuvres d’art, accumulées au fil des siècles par le pouvoir religieux (et politique). Parmi celles-ci, on compte de réels chefs-d’œuvre de l’Antiquité à la Renaissance, de tous les grands noms de l’histoire de l’art (même contemporain), avec, en point d’orgue, les fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine et celles de Raphaël.
Après avoir passé les portiques de sécurité et échangé en 30 secondes le voucher contre le billet officiel (voir en fin d’article les infos pratiques : horaires, tenue vestimentaire, sac à dos…), on accède au cortile delle Corazze, point de départ de la visite des Musées du Vatican. La configuration architecturale du palais est assez labyrinthique et, malgré les quelques indications, on ne sait pas dans quelle direction aller. Heureusement que j’avais pris le Lonely Planet avec le plan détaillé ! Néanmoins, je vous avoue avoir quand même raté quelques salles !
La pinacothèque vaticane
Si, comme moi, vous êtes amateur d’art (et même si vous ne l’êtes pas, ne vous focalisez pas que sur la chapelle Sixtine), « courez » voir la pinacothèque ! La collection du XIe au XIXe siècle est véritablement impressionnante et rivalise avec les plus grands musées du Monde avec plus de 450 œuvres à travers les 18 salles organisées chronologiquement. Parmi mes coups de cœur, je vous cite les très expressives et détaillées Pietà (1488-1489) et Vierge à l’Enfant et les quatre Saints (vers 1481) de Carlo Crivelli (découvert à la pinacothèque de Brera de Milan), les éclatantes La Vierge de Foligno (1513-1514), le Retable Oddi (1502-1503) et Transfiguration (1518-1520) de Raphaël, au milieu des tapisseries réalisées à partir de ses cartons, l’ébauche inachevée de Saint-Jérôme (vers 1483) de Léonard de Vinci et la sur-dramatique et massive Déposition de Croix (1600-1604) du Caravage. Un délice ! ➜ Plus de détails sur la pinacothèque vaticane dans mon article spécifique sur ma visite des Musées du Vatican
la salle Raphaël
Saint-Jérôme (vers 1483) Léonard de VINCI
et les autres musées du Vatican
La cité du Vatican compte d’autres galeries à thématiques particulières dont le Musée missionnaire ethnologique (aussi intéressant qu’exotique) qui présente les cultures du Monde (converti…) à travers des objets, le Musée grégorien profane avec des sculptures et des mosaïques de l’Antiquité grecque et romaine, le Musée Pio Cristiano, consacré à l’époque paléochrétienne avec des sculptures (statue du Bon Pasteur) et des sarcophages sculptés en bas-relief, et le Musée philatélique et numismatique exposant les timbres et pièces de monnaie de la cité du Vatican (mouais, bof…). Il y a également le Musée grégorien égyptien mais que, dans la profusion des Musées du Vatican, j’ai, à regret, complètement zappé ! Sans non plus être celui de Turin, il possède toutefois de nombreuses pièces de collection apparemment splendides.
Petite curiosité muséographique, le garage des « papamobiles », bien caché sous terre, où on découvre les différents véhicules papaux au fil du temps, à commencer par de somptueux carrosses. Puis, les moteurs et la tôle font leur apparition et le trône est progressivement remplacé par une simple banquette… Tout comme le prestige des voitures… Un signe ? Toujours est-il que c’est intéressant de voir l’évolution et l’histoire de chacune, comme la Fiat Nuova Campagnola dans laquelle le Pape Jean-Paul II a été victime d’un attentat.
On bascule ensuite de l’autre côté du palais pour arriver dans la cortile della Pigna, du nom de la sculpture en bronze du 1er siècle au pied du monumental exèdre. Au centre, l’œuvre d’Arnaldo Pomodoro, Sfera con sfera (vers 1960), qui tournoie sur elle-même. Juste après, on pénètre dans le Musée Chiaramonti avec ses très nombreuses sculptures antiques. Plus loin, le Braccio Nuovo (la « nouvelle aile », dans un magnifique style néoclassique) loge dans ses niches d’autres statues antiques dont, la plus célèbre, celle d’Auguste ou encore Silène avec Dionysos enfant.
le Braccio Nuovo du Musée Chiaramonti © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Après avoir monté un escalier étroit, on accède au Musée Pio-Clementino avec un point de vue sur Rome par la fenêtre. Dans le cortile Ottagono, la foule s’amasse devant la célèbre sculpture du Laocoon et ses enfants (dont une copie est également exposée à la Galerie des Offices de Florence). En attendant que tout le monde ait pris son selfie devant le marbre, n’oubliez pas d’admirer également les délaissés Apollon du Belvédère et son superbe drapé suspendu, Persée triomphant d’Antonio Canova ou encore le Sarcophage du fleuve Tigre.
On enchaine avec la sala degli animali avec certaines sculptures animales réellement stupéfiantes de réalisme, d’expressivité et de dynamisme, la sala delle muse avec sa coupole peinte et le torse du Belvédère, la sala rotonda où ses statues d’illustres personnes encerclent une gigantesque vasque de granite. Selon l’affluence (et il y en a !!!), le parcours muséal est modifié, adapté par les surveillants afin de réguler le flux. De la sorte, l’ordre peut varier et certaines salles être fermées (ce qui a été le cas de plusieurs pour moi). Ainsi, nous avons été déroutés vers les salles du musée grégorien étrusque avec ses vitrines de cratères et autres objets (subjectivement plutôt inintéressant, sinon la statue en bronze de Mars de Todi) avant de revenir par la galerie des Candélabres et ses multiples sculptures. Je vous confesse que, au bout d’un moment, on ne les regarde plus trop…
Puis, on entre dans la galerie des cartes dont la perspective est vertigineuse (120 mètres de long !), tout comme la décoration du plafond où on ne sait plus où porter le regard. Au fil des pas, on découvre les 40 cartes, peintes entre 1580 et 1583, représentant les différentes régions d’Italie. Il est très plaisant de s’arrêter devant celles qu’on a déjà parcourues afin d’y repérer les lieux déjà visités et se remémorer le voyage. Ainsi, ma curiosité m’a fait chercher la Toscane avec Florence, Sienne, Lucques, Pontedera… la Lombardie avec les lacs du Nord, Milan, Bergame, Mantoue… la Vénétie avec Vérone, Vicenza, Padoue, Venise, Trieste, les Dolomites… et le Piémont avec Turin. Je me suis également réjoui de pouvoir observer ma Savoie avec les vallées, les montagnes, les principales cités de l’époque. Il y a aussi Avignon, les Alpes-Maritimes avec Nice et Vence, la Corse.
Laocoon et ses enfants (vers 40 avant J.-C.)
la galleria delle carte geografiche
Les appartements de Raphaël
Après avoir longé une coursive extérieure donnant sur le (parking du) cortile du Belvédère, on traverse d’abord la sala dell’Immacolata avant d’atteindre les quatre chambres des stanze di Raffaello. On entre alors en plein dans le faste des Musées du Vatican, leur riche ornementation. Après la sala di Costantino (la plus grande, avec des fresques plus monumentales, ajoutées par les élèves du maitre italien après sa mort en 1520), on pénètre ensuite dans les trois salles dont les fresques ont été réalisées par la main de Raphaël entre 1508 et 1517, dont la stanza della Segnatura dans laquelle on retrouve la fresque la plus connue : L’École d’Athènes, un des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’Art et iconique de la pensée humaniste de la Renaissance avec la figuration des grands philosophes et scientifiques de l’Antiquité redécouverte (une époque où les deux se conjuguaient au lieu de, comme de nos jours, les opposer..). Depuis mes livres, je ne l’imaginais pas du tout dans cette configuration spatiale (voir en visite virtuelle à 360°) mais, malgré la foule, je ne boude pas mon plaisir. ➜ Plus de détails sur les appartements de Raphaël dans mon article spécifique sur les Musées du Vatican
la stanza della Segnatura et les fresques peintes par Raphaël
La visite se poursuit avec les appartements Borgia, un ensemble de 6 salles décorées par Pinturicchio et hébergeant principalement des œuvres d’art moderne et contemporain. Car oui, les Musées du Vatican ne se contentent pas d’exposer des œuvres de l’Antiquité greco-romaine et de la Renaissance. La collection d’Art religieux moderne dispose de près de 800 œuvres de 250 artistes du XIXe siècle à nos jours, et pas des moindres : Auguste Rodin, Paul Gauguin, Wassily Kandinsky, Marc Chagall, Paul Klee, Otto Dix, Bernard Buffet, Salvador Dalí, Pablo Picasso, Fernand Léger… Parmi mes coups de cœur, la Pietà (1889) de Van Gogh, Le pape Martin V (1950) de Lucio Fontana, émergeant en saillie d’une plaque en bronze destinée au portail de la cathédrale de Milan, La Deposizione (avant 1936) de Vincenzo Irolli, Nature morte italienne (1957) de Giorgio Morandi, une Étude pour un Pape II (1961) de Francis Bacon et une salle entière consacrée aux motifs ornementaux d’Henri Matisse pour la chapelle du Rosaire de Vence.
La chapelle Sixtine
Puis, après un long escalier (le cœur se lève à la vue du panneau indicatif), on entre dans la cappella Sistina, LA salle tant attendue de la visite des Musées du Vatican. Bâtie entre 1477 et 1483 à la demande du pape Sixte IV (d’où son nom), c’est entre ses murs que se réunissent les cardinaux pour élire le nouveau Pape. En entrant, on découvre alors, enfin, LE chef d’œuvre pictural de la cité du Vatican. Le regard est alors immédiatement tiré vers le plafond, peint par Michel-Ange entre 1508 et 1512. La construction de la basilique Saint-Pierre, à partir de 1506, ayant causé de nombreux dégâts dans la chapelle, le pape commande la rénovation du plafond bleu étoilé au grand maitre de la Renaissance.
Sur la voûte de la chapelle Sixtine, Michel-Ange a représenté la Genèse en 9 scènes (3×3 épisodes) : la Création du Monde, la Création de l’Humanité (dont la célèbre Création d’Adam, la plus iconique avec la géniale invention de représenter juste avant, dégageant l’extrême intensité d’un moment suspendu) et l’Histoire de Noé. Cette oeuvre monumentale (800 m2 !) s’est immédiatement imposée dans le monde de l’art et est devenue une référence dès la Renaissance. 24 ans plus tard, il réalise une nouvelle fresque sur le mur occidental, Le Jugement dernier (1536-1541). Pour en savoir plus sur l’œuvre intégral de Michel-Ange (et sa vie), je vous recommande le livre des éditions Taschen ou encore les bandes dessinées d’Hector Obalk.
les fresques de la chapelle Sixtine, Cité du Vatican © wikipedia
Si les fresques de Michel-Ange focalisent l’attention, il ne faudrait pas oublier les autres peintures sur les parois de la chapelle Sixtine, réalisées en 1481-1482 par des grands artistes de la Renaissance que sont Sandro Botticelli, Le Pérugin, Domenico Ghirlandaio, Cosimo Rosselli et Luca Signorelli. Je vous avoue ma viscérale émotion, à en verser des larmes, devant cette merveille de l’humanité, étudiée, re-étudiée (je ne vous ferai pas un cours ici tellement il y a à dire) et avoir le bonheur de la voir en vrai. Je suis resté plusieurs dizaines de minutes à profiter, admirer, savourer… La beauté des corps, la position de chacun, semblant animé, la douceur des ombres et des couleurs, légèrement acidulées, la composition dans l’espace architectural suggéré… C’est absolument fascinant ! Et dire que Michel-Ange, alors principalement sculpteur, avait hésité de peur de ne pas réussir…
Restaurée entre 1984 et 1999, les photos sont strictement interdites pour ne pas abîmer les fresques avec le flash et les surveillants, en plus de devoir gérer la masse et le flux, doivent régulièrement constamment rappeler les règles au micro pour demander le silence (il s’agit tout de même d’un lieu de culte) et ne pas prendre de photo ou de vidéo. Merci donc de respecter le lieu et l’œuvre. Si vous souhaitez des images (en très haute qualité et donc meilleures que celles que vous pourriez faire), vous pouvez regarder sur commons.wikimedia ou via la fidèle visite virtuelle à 360°.
L’escalier de Bramante
Enfin, le parcours se termine par un long couloir, richement décoré, dans une des galeries de la Bibliothèque apostolique du Vatican. Des objets exposés dans des vitrines et on arrive sur les habituelles boutiques souvenirs. Un regard sur la montre : on n’a pas vu le temps passer, on est déjà en fin d’après-midi. La visite des Musées du Vatican se termine par une saisissante expérience esthétique et sensorielle avec l’escalier de Bramante (en fait, il a été réalisé en 1932 par Giuseppe Momo mais est nommé ainsi par analogie avec un autre escalier du grand architecte renaissant). Depuis le haut, en regardant les autres visiteurs, l’escalier en colimaçon double hélicoïdal, spiralaire et conique, semble tournoyer sur lui-même, tel une vis s’enfonçant infiniment dans le sol, dantesquement vers les enfers…Depuis le bas, la vue en contre-plongée vaut également le coup d’œil !
L’escalier de Bramante © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Comment visiter le Vatican ?
Horaires :
▪︎ Basilique Saint-Pierre : 7h-19h, tous les jours (18h30 octobre-mars)
▪︎ Musées du Vatican : 9h-18h du lundi au samedi / 9h-14h le dernier dimanche du mois (gratuit)
Combien de temps faut-il pour visiter la Cité du Vatican ?
Tout dépend de vous. Si on ne veux/peux allouer qu’une journée, on peut envisager visiter le Vatican en un jour mais, autant le dire ça va être la course ! Pour cela, je vous conseille de le faire dans un certain ordre afin d’optimiser de commencer par la basilique Saint-Pierre dès sa première d’ouverture (compter 2 à 3h avec l’ascension de la coupole) pour ensuite visiter les Musées du Vatican en deuxième partie de journée. Là, il vous faudra choisir vos salles et, à ce moment-là, autant opter pour une visite guidée (musées/basilique). Pour information, sachez que, au final, j’ai passé toute la journée dans les galeries, de l’ouverture à la fermeture ! Et encore, je n’ai pas tout, tout vu, mais j’ai pris mon temps pour admirer, photographier… Donc, si vous voulez profiter pleinement de tout ce qu’il y a à voir, en prenant le temps de savourer sereinement l’ensemble des chefs-d’œuvre sans avoir sans cesse à regarder la montre, je vous recommande plutôt de visiter le Vatican en 2 jours (un pour les musées et un autre pour la basilique, qu’importe l’ordre). C’est, finalement, ce que j’ai fait alors que, au départ, je croyais tout pouvoir faire en un jour. Et puis, c’est plus digeste pour le cerveau !
Tenue :
Comment s’habiller pour visiter la basilique Saint-Pierre ?
Les visiteurs sont tenus d’être habillés de manière « respectueuse », c’est-à-dire que les épaules, les genoux et la poitrine doivent être couverts (pas de débardeur, mini-jupe, short court, décolleté). Pas de chapeau ou autre couvre-chef, pas de sac à dos ou de bagage. Par ailleurs, pour visiter le Vatican (basilique Saint-Pierre et musée), il faut passer sous un portique détecteur de métaux.
Tarifs :
▪︎ Basilique Saint-Pierre : gratuit (accès coupole : 8€, 10€ si ascenseur jusqu’à la terrasse) / visite guidée
▪︎ Musées du Vatican : 17€ sur place, sans réservation, mais….
Rome est une ville très touristique et, en fin de compte, les visites se concentrent principalement sur les incontournables que sont la basilique Saint-Pierre et les Musées du Vatican (3e musée le plus visité au monde ! et le complexe du Colisée, du Forum romain et du Palatin. Ainsi, il faudra acheter à chaque fois un billet d’entrée et donc… faire la queue au milieu de tous les autres touristes qui ont eu la même idée que vous, et le même jour en plus ! Je vous conseille donc ô combien plus que vivement de réserver vos billets coupe-file à l’avance pour la visite des Musées du Vatican (évitez les propositions des rabatteurs sur les trottoirs, ils en profitent pour vendre plus cher). Grâce à cela, j’ai pu rentrer directement, sans attendre la moindre minute, longeant la file de plusieurs centaines de mètres (et combien d’heures ?) de visiteurs attendant sur le trottoir l’ouverture de la billetterie sur place. Et tout ça seulement en avril, alors imaginez en plein juillet-août… !!
la file d’attente dans la rue… puis la billetterie des musées du Vatican
Visiter le Vatican en 2 jours : où dormir à Rome ?
En quête d’un hôtel à Rome 1 mois avant le départ (avril), le choix avait déjà été quelque peu restreint par rapport au budget alloué. La préférence est alors allée à l’Hôtel Major Aventinus, une belle bâtisse privée située au Sud du Circus Maximus, au cœur d’un quartier résidentiel et très calme ! La longue allée met déjà dans l’ambiance avec les effluves de jasmins de part et d’autre. L’accueil (24/24h) a été très chaleureux. La chambre, avec salle de bain privative, était très bien. Néanmoins, réflexion faite après 5 jours à Rome, avoir été un peu plus près du centre historique aurait quand même été pas plus mal, notamment le soir pour rentrer après une grosse journée à battre le pavé. Donc, si vous pouvez, privilégiez un hébergement plus proche, notamment de la cité du Vatican, en vous y prenant au moins 2-3 mois à l’avance… ➜ tarifs et réservation
Pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).