Quand on prépare son sac pour une randonnée (journée ou trek) ou pour un voyage, on est toujours vigilant au poids ! La question est encore plus importante quand on part en autonomie complète puisqu’on va devoir tout porter, et tout le temps ! En faisant la somme de ça, plus ça, plus ça, plus… on peut vite dépasser les 20kg sans s’en rendre compte. Filtrer l’eau est alors LA SOLUTION pour éviter de devoir emporter toute sa consommation ou trouver en permanence de l’eau potable sur votre périple (contraignant ainsi la liberté de votre itinéraire). Afin (mais surtout par soif) de vous aider à y voir clair comme de l’eau de roche, voici une présentation des différents systèmes d’hydratation filtrants que j’ai testés.
Pourquoi utiliser un filtre à eau en randonnée ?
Les filtres permettent de boire n’importe quelle eau de lacs, rivières et autres sources naturelles ! Ils retiennent 99,99999% des bactéries (salmonelle, cholera et E.coli) et 99,9999% des protozoaires (cryptosporidium et giardia), dépassant même les normes EPA. Ils fonctionnent en utilisant ni substances chimiques ni batteries. De manière générale, les filtres ont globalement une très longue durée de vie (jusqu’à 400 000 litres selon les modèles). De plus, ils peuvent être rétro-lavés (les pipettes sont vendues avec une seringue conçue à cet effet) et réutilisés au fur et à mesure (aucune cartouche ou remplacement n’est nécessaire la plupart du temps). Certes, les classiques ébullition et pastille purifient l’eau mais ne la filtrent pas ! Pour ce que j’ai pu expérimenter, tous les modèles enlèvent le goût (il est vrai que je ne suis pas allé jusqu’à m’essayer à la flaque de pisse de chameau mais bon… d’ailleurs, il faudra surement passer à un système de filtration en céramique). Bref, on voyage léger car on peut se ravitailler partout sans se poser de question.
Le filtre pipette
Modèle passe-partout que j’ai trouvé chez Baroudeur Altitude, la pipette Sawyer Care Plus pèse 65g et rentre dans n’importe quelle poche ! Idéal donc pour les adeptes de l’ultra-léger. L’utilisation est très simple mais, il faut l’avouer, loin d’être le plus pratique : on fixe la paille (le sens est indiqué sur le filtre) et on aspire, après toutefois s’être mis à 4 pattes, la tête dans l’eau façon gazelle dans la savane (en croisant les doigts qu’un alligator ou un silure ne vous attendent pas discrètement ou alors qu’un grand bouquetin mâle en rut ne tombe pas amoureux de votre splendide croupe saillante…).
J’ai trouvé le débit assez faible et il m’a fallu du temps (et du souffle !) pour pouvoir boire autant que j’en avais envie. Le kit comporte une poche de 0,5L mais elle ne m’a pas vraiment convaincu car elle se remplit peu quand on la plonge dans un lac (le plastique a peu de… plasticité). Bon à savoir pour remédier à cela, la pipette peut également se visser sur une bouteille standard ou une poche à eau pour gagner en capacité et en praticité.
La poche à eau avec filtre
J’annonce : très clairement le top pour les grandes randonnées ! Le modèle consiste en une amélioration du “camelbak” en incorporant le filtre pipette au tuyau. Résultat, on remplit sa poche en la plongeant dans le lac, la rivière ou sous un filet d’eau, on referme le tout, on remet dans le sac et y’a plus qu’à tirer sur la valve ! Ce système peut être fait main si vous achetez seulement la pipette (celle au-dessu) en coupant le tuyau de la poche à eau que vous avez déjà. Mais alors pourquoi est-ce que je ne l’ai pas fait ? 1) parce que j’avais pas envie de me prendre la tête ! 2) parce que mon autre poche fait 3 litres et que 2 litres suffisent largement quand on peut recharger sur le parcours. 3) parce que j’ai préféré posséder deux poches, dont une “bactériologiquement sacrifiée” pour ne pas avoir à la nettoyer après chaque sortie… (à savoir aussi que le membrane de chez Source est “pratiquement autonettoyante et antimicrobienne”)
Petit bémol quand-même à ce système, le tuyau tient mais il faut malgré tout faire attention. Avec un sac bien rempli, il m’est arrivé de défaire le tuyau du filtre et ainsi faire jaillir l’eau dans le sac… Il faut donc être précautionneux et ne pas bourriner ou sinon, si jamais vous ne pouvez vraiment pas vous en empêcher, d’abord mettre la poche dans le compartiment et ensuite remplir votre sac avec vos affaires.
Le doute que j’avais avant quant à ce système était la question du débit. Certains (pas moi, m’sieur, pas moi) ne supportent pas les poches à eau parce que “ça ne crache pas assez” (alors que ça a justement certaines vertus) et comme vous venez de le lire plus haut, j’avais trouvé que la pipette seule avec la paille n’envoyait pas beaucoup. Donc, ça plus ça, j’avais quelques réserves a priori. Hé bien non, aucun souci, pas de gros ralentissement notable, c’est quasiment le même niveau de débit qu’avec un camelbak standard.
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Les gourdes filtrantes
Les modèles rigides
Même principe de filtration d’eau chez Water-To-Go mais que j’ai trouvé moins pratique : 1) qui dit rigide, dit que le volume occupé sera toujours identique, donc pas de gain de place, mais ok, c’est pas si grave que ça sur un petit volume comme ça mais cela veut aussi dire que 2) on ne peut pas presser dessus pour accentuer le débit et 3) le système de pipette fait que ce n’est que par succion que l’eau sort = on ne peut pas s’en servir pour remplir sa popote d’eau filtrée, à moins de le faire par recrachements…
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Dans cette gamme-ci, il y a néanmoins la Lifestraw Go 2 Stages qui est un modèle un peu plus intéressant. En effet, en plus de ses remarquables qualité de microfiltration (fibres creuses + filtre à charbon), cette gourde solide (215g, 0,65 L) est transparente et permet donc de voir très précisément où on en est. Ça peut paraitre anecdotique alors que, en réalité, sur le terrain, c’est une information vraiment très utile ! En plus, vu qu’on va récupérer de l’eau de montagne (lac d’altitude, cascade ou rivière de fonte…), ça permet légèrement de la réchauffer un peu, évitant ainsi la “coulante”… En revanche, là encore, le début est faible. Petit bonus, un mousqueton (léger !) est offert avec pour l’accrocher, même si l’on n’a pas de poche extérieure. Par ailleurs, même dans le sac, aucun désagréable problème de fuite, la pipette amovible verrouille parfaitement.
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Les modèles souples
Katadyn a inventé un petit bijou avec cette gourde BeFree, combinaison d’une flasque souple (garantie sans BPA) et de la cartouche filtrante EZ-Clean™ (membrane à fibres creuses de 0,1 micron). Ultra légère (59 g !) et ultra compacte (elle tient dans la main ou facilement dans une poche), elle s’emporte partout ! À la rigueur, si vous ne craignez pas le mal de ventre du cul-sec éclair, vous l’emportez toujours vide, la remplissez dans une rivière quand vous avez soif, buvez les 0,6L d’un coup et la re-rangez juste après.
Contrairement aux pipettes, le débit est généreux (2L/min), il suffit de presser. Du coup, je la recommande également pour les bivouacs, lorsqu’on a besoin de remplir sa gamelle pour le thé du soir et la soupe du matin (à moins que ce ne soit l’inverse…). Ensuite, il suffit juste de rincer le filtre à l’eau pour enlever les impuretés et le faire sécher pour éviter les moisissures. Seule la durée de vie est à regretter : environ 1000L en fonction de la qualité de l’eau avant de devoir changer la cartouche (à ne pas utiliser au quotidien donc…). Testée en trek estival où elle était posée sur la poche extérieure du sac à dos, elle m’a semblé relativement assez isolante thermiquement (en même temps, il est vrai que, par la force des choses, l’eau des rivières et des lacs de montagne est rarement bouillante…). Vidéo de présentation.
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Lifestraw a également conçu une excellente gourde filtrante souple avec la bien-nommée Flex Basic. Sa technologie est constituée d’une membrane de fibre creuse (0,2 micron) et d’une capsule de charbon actif, filtrant les bactéries, micro plastiques, métaux lourds et parasites protozoaires. Et sans donner aucun goût à l’eau ! De plus, le débit est appréciable quand on a vraiment soif. Le kit est composé de la gourde (0,65L), d’un filtre (avec une durée de vie allant jusqu’à 2000 litres !) et d’une seringue pour le nettoyer en aspirant l’eau restant. Autre intérêt, la paille filtrante est entièrement détachable et peut aussi se visser sur une bouteille d’eau lambda. Une polyvalence hyper pratique ! Tellement compressible à vide et légère (60 grammes), je l’emmène tout le temps en fond de sac, même en randonnée à la journée, au cas où.
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MON VERDICT
Ces systèmes de filtre à eau sont carrément une solution idéale pour les treks et les voyages en autonomie. Ça permet de pouvoir se réapprovisionner partout (où il y a de l’eau évidemment !) et donc de pouvoir marcher plus léger (fini les 5L portés dès le matin pour tenir la journée, faire sa popote le soir et boire son thé le matin). Les deux systèmes qui m’ont paru le plus adéquat sont la poche à eau avec la pipette pour s’hydrater durant la journée et les gourdes souples avec son débit rapide pour les grandes soifs et remplir la gamelle le soir. L’association des deux est d’ailleurs parfaite : boire en marchant avec la poche et goulument lors des pauses.
Bonjour.
Merci pour votre beau site.
Apparemment il y a une erreur de durée de vie, ici, ou chez Harloop, concernant la Lifestraw Flex Basic.
4000 litres ici, 2000 chez Hardloop, que ce soit sur la 0,65 l ou 1 litre.
Merci
Bonjour Bob,
Merci pour votre retour et merci pour votre vigilance. Les données ont peut-être dû changer et je viens mettre à jour les chiffres.