Briançon est connu pour sa proximité avec les spots de cascades de glace. Après 3 jours sur place, j’ai pu tester plusieurs voies et je vous propose ici ma sélection. Choisies selon mes goûts et mon niveau, elles sont plutôt : typées goulottes, sur plusieurs longueurs et d’une difficulté maximum dans le 4. Ainsi, pour les grimpeurs qui aimeraient découvrir les cascades de glace autour de Briançon, voici quelques idées pour sortir les piolets :

● Nadia est une cascade facile d’accès, et qui permet de faire du réversible avec une cordée dont le niveau n’est pas homogène.
● Happy together et Ice Pocalypse sont dans, le sauvage, vallon de Feyssinière. Elles sont peu plus difficiles techniquement et se trouvent sur un lieu mythique de la cascade de glace.
● Les Y de Ceillac sont des classiques, idéales pour s’essayer à la tête en toute sérénité ou pour initier un débutant.

Premier jour : Nadia

Cette cascade de glace dans l’Ubaye permet de grimper en réversible pour ceux qui veulent essayer l’escalade sur glace en tête. La combinaison des longueurs (3/4/3/4/3+) facilite l’enchaînement pour une cordée avec un débutant et un aguerri. Les belles terrasses permettent de faire des relais sécurisés et confortables, ce qui ne manque pas de rassurer. Les longueurs n’excèdent pas les 30 mètres et les relais sont tous bien équipés. L’approche est vraiment simple et peut se faire à pied sans raquettes. Vous pouvez repérer la cascade à partir du parking. Elle se situe légèrement à gauche lorsque vous regardez de l’autre côté du vallon.

deuxième longueur au soleil

Deuxième jour : Happy together et Ice Pocalypse

Le vallon de Freyssinière est connu pour les grandes cascades qui raient ses flans. Que ce soit sur le versant N avec des voies gigantesques et difficiles, ou le versant sud avec des sites d’initiation, la Tête de Gramusat est le joyau de ce vallon avec plus de 30 cascades référencées. Malgré l’accès facilité par la mairie, qui dégage la route jusqu’à 1360 m d’altitude, ce vallon semble sauvage et préservé. Il donne rapidement au grimpeur une impression de bout du monde et d’aventure. L’accès à partir du parking à 1 360 m se fait par la route en longeant la rivière jusqu’à apercevoir la falaise de la Tête de Gramusat. Avec tous ses plaquages de glace, elle est facilement reconnaissable. Montez au plus facile sous la face.

Happy Together est une longueur de 50 mètres avec un passage à 90° pendant 10 mètres et un rétablissement plutôt malcommode.

Ice Pocalypse, quant à elle, est plus soutenu entre 85° et 90° sur 20 m. Le relais final sur spit est situé 55 m au-dessus de la séparation des deux voies. Une corde de 60 m est nécessaire. La descente se fait en rappel dans la voie pour les deux cascades.

sur le retour au parking

Troisième jour : Les Y de Ceillac

Le village de Ceillac est connu en France pour ses cascades de difficultés variées et faciles d’accès. Vous ne serez jamais seul dans ces cascades très bien équipées (relais sur spit) et tracées dès que la glace se forme. Pour éviter la sur-fréquentation, il y a deux options : partir tôt le matin (levée du jour) ou tard (vers midi) pour éviter le monde. Le week-end, le pic de fréquentation est entre 7h et 11h.

Les deux Y permettent une initiation en douceur et un premier voyage sur glace en toute sérénité. C’est le lieu idéal pour s’essayer à la tête. Les difficultés ne sont jamais longues et les transitions de marche entre les longueurs permettent de grimper en réversible avec un second moins aguerri.

Le deuxième ressaut est une cloche qui peut s’ouvrir avec la chaleur. S’il n’est pas en condition vous pouvez toujours contourner cette longueur en partant franchement vers la gauche dans des gradins protégeables avec des sangles sur les arbres.

dernière longueur

Pour enchaîner le Y de gauche et celui de droite, vous avez trois possibilités soit :

● descendre en rappel dans la voie (je le déconseille s’il y a du monde derrière vous)
● descendre dans le second Y, ils sont séparés de 100 m (pareil)
● faire le tour et reprendre depuis la première longueur

Afin de retourner au parking il suffit de descendre le GR 5. Il est souvent tracé par les randonneurs en raquettes (parfait pour l’initiation on vous dit !). Dans le Queyras, les glaciéristes finissent toujours par trouver leur bonheur. Une infinité de voies et de vallons sont à explorer. Et bien que les hivers soient de plus en plus incertains, on finit toujours par passer autour de Briançon pour sortir les piolets.

Récapitulatif des voies présentées dans cet article

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