Départ pour Canoa
Fin avril 2009, alors que j’étais en Equateur, l’on m’apprend vite fait mais bien fait (pour moi) que le 1er mai ben c’était pour bientôt ! héhé, ben oui j’avais totalement zappé !
Et on me demande avec un beau sourire : “et tu vas oú toi ce w-e ? tu pars de Quito ?”
Hein quoi ? on a le droit de sortir de cette ville ?
“Si tu veux sortir il faut vite acheter le billet de car Trystan, tout le monde va partir de la ville pour la plage…”
Ah ! Bon ben j’me casse aussi alors ! Je veux pas, en tant qu’étranger, devenir le seul quiteños a rester ici, moi…
L’on m’avait déjà parlé de Canoa tout au début de mon arrivée… le paradis il parait.
Du coup, bien en retard, je vais le jeudi chercher des billets de car pour partir… le jeudi soir !
Mission impossible ?…………………………………………………… Ben oui !
Plus de places pour le jeudi soir… Mais le vendredi possible ! Ah, ouf !
Chose importante à savoir : il existe 36000 compagnies de car qui font a peu près les mêmes trajets a des horaires presque similaires, souvent le soir. Oui conduire de nuit est inné chez un ecuadorien !
En gros : Quito-San Vincente : 350 km, 7.5 dollars, départ 21h – arrivée 5h15, tiens prends tes 8h dans les dents !
Alors bon parlons du car…
Bon t’as le choix entre les pourris, les normaux qui roulent, et les “ejecutivos” deluxe qui roulent pareil.
Perso, j’ai choisi les qui roulent pas deluxe quoi.
Confortables, soit, bruyants, assurément ! De grâce n’oubliez pas vos boules Quiès ! Outre le charmant ronron du moteur 1000 chevaux dopé au diesel bas de gamme, ajoutez un soupçon de musique ecuadorienne lancée par mégaphone intégré d’une durée totale de… 8heures ! Mégaphone Serge !
Si quelqu’un cherche un tube ecuadorien des années 50 a 90, je suis son homme ! De la Dalida aux Beegees ecuadoriens en passant pas Claudio Frances ou Sergio Regianido, mon répertoire ne connait pas de limites !
Bref.
Après 8 heures d’un voyage hallucinant (si vous avez pensé un jour frôler la mort en France, vous n’y êtes pas mais alors pas du tout !) oú la brume pluvieuses réduit la visibilité a environ 2 cm alors que vous frôlez joyeusement des ravins et falaises de plusieurs centaines de mètres de profondeur, j’arrive sain et sauf à San Vincente.
D’ici, il me fallait prendre un taxi pour Canoa, située à même pas 20 min a pied selon la charmante vendeuse de billet de car. Bon je vais pas faire le quéqué, j’y vais à pied non ? Ah bah nan regarde y’a un tuk tuk, allez hop j’opte pour ce mode de transport colonial, mort de rire !
Mort de rire et mort de froid ! Car 45 minutes environ de trajet en tuk-tuk à 5h du matin sous un vent glacial (du moins pour l’Equateur). Je vous laisse imaginer le temps à pied. Merci du conseil madame des billets de car.
Arrivée à Canoa
Arrivée a Canoa city qui ressemble plus à un pueblo de western, du moins a 6h du mat’, qu’au paradis sur terre tropicale.
Direction l’hôtel Shaka Beach ! Je mange mes dents sur la porte et je fini par demander s’il y a quelqu’un.
Ah bah d’habitude la porte est toujours ouverte la nuit… Ca commence bien… Je serai en sécurité.
Un gros monsieur m’ouvre gentiment la porte et m’invite à visiterma chambre réservée par téléphone, chambre de…5 m2 donnant sur la rue avec une fenêtre possédant un gentil petit carreau absent (sécurité je vous ai dit !)
Bref, je change d’hôtel et vais poser mes valises (sous les yeux) dans un hostal tout en bois super joli et ma foi tout a fait charmant pour mon w-e Flinstones ! j’ai adoré ! Bonne ambiance, bon lit, douche à l’eau froide, moustiquaire, tout ce qu’il faut.
Canoa, le paradis tropical
Le village est énorme, limite le paradis, la plage avec cocotier en fond, falaises et criques alentours, musique et gens qui font plein de trucs !
Premier jour sympa, deuxième jour excellent ! J’avais pris RDV la veille avec un mec a cheval (j’ai autant fait de cheval en 1 mois que dans toute ma vie) pour qu’il m’emmène en balade. Cool.
Donc lendemain 10h, rdv. Le gars est là avec trois canassons shootés au tranxène 200. Forcément il me fait monter sur le petit (il veut que je l’achève ou quoi ?!), un étrier trop long et un trop court sinon c pas drôle, en tongs (ben oui forcément !), en short de bain, sans répulsif pour moustiques sur les jambes. Ma tendance sado-masochiste lorsque je fais du cheval me perdra, à coup sûr.
Bilan des courses (d’obstacles), un genou en vrac, le cul en feu, les cuisses en parmesan, des mollets qui ont une étrange varicelle, et le dos en compote. Pas mal, bien joué. Encore.
Mais par contre, paysages magnifiques et crique au bout du chemin ! Rien que pour moi.
Mais du monde est passé dans cette crique ! Je note sur les rochers des inscriptions faites sûrement du temps des premiers hommes : “Natasha” et “Lénine” notamment. Comme quoi les livres d’Histoire disent n’importe quoi, apparemment nos ancêtres poilus savaient lire et écrire.
Au retour je prend l’autre cheval, me disant que celui-ci me conviendrait mieux vu son gabarit un peu plus rugbyman que le premier. Manque de bol, après 5 minutes de trot, mÔsieur le cheval (canasson de son état) a soudainement peur de mon pied gauche et fonce au galop (tiens il n’a plus de 2 de tension ?). “Didon gamin t’as fini oui !? Hoooooooooooooo” hurle-je avec 5 branches entre chaque dent. Il ralenti sa course et stabilise sa trajectoire hors des arbustes et autres végétaux coupants.
Ensuite, ben plage et farniente, vagues et remous, coco et sable fin. Le pied.
Le retour pour Quito
Je devais repartir pour Quito a 21h depuis San Vincente (qui est a 20 minutes à pied de Canoa par la plage selon la dame des cars, ne l’oublions pas).
Intelligent, j’avais demandé à un chauffeur de taxi que j’avais pris la veille pour faire un AR à San Vincente, de venir me prendre a l’hôtel a 20h tapante ! J’aurai dû lui préciser le jour exact (car “demain” ne doit pas être très précis en Equateur). J’augure qu’il a dû venir vers la Saint-Gérard, à moins le quart de l’année 2051.
Du coup, je suis en rade de transport alors qu’il est déjà 20h. Vite ! Aux cabines téléphonique ! J’appelle un autre taxi… qui ne vient pas. Je tombe alors sur des jeunes charmants qui rappellent la compagnie (car eux aussi sont en rade) et en trouvent un qui arrive à 20h46 exactement (heureusement que celui-ci ne s’est pas trompé dans la date).
Nous lui expliquons notre désarroi et empressement par des cris dignes de supporters du PSG ayant civilement perdu tout contrôle. Le chauffeur comprend vite la situation d’urgence. Il se transforme donc, contre toute attente, en un Schumi tropical ; il roule a 120-130 sur les routes qui pour mémoire sont ecuadoriennes (c’est-à-dire aussi entretenues qu’au Kazakhstan) et nous débarque à 21h pìle exactement. Je reprends mon cœur logé inopinément dans ma joue gauche et le remets en place. On s’empresse de monter dans le car, après avoir donné 5 dollars en plus à Schumi tropical pour sa rapidité et notre survie. Car qui ne part que 20 minutes plus tard. Comme quoi, l’heure est ici une variable plutôt variable.
Je vous laisse imaginer le retour en car dans les mêmes conditions que l’aller, avec cette fois, en guise de prime, des “Guest Stars” qui squattent le couloir sur des tabourets rouges parce que le chauffeur veut rentabiliser au max son véhicule de transport de bétail. Leur position de coucher était très originale et paraissait relativement confortable, avec le dos en équerre et la tête collée aux côtés des sièges sur les 56 tabourets disposés dans l’allée centrale. De surcroît, le bus aurait pu appartenir à Air Canoa tant le vent s’engouffrait par les vitres laissées ouvertes. Ben oui, on ne sait jamais, d’ici à ce qu’on soit trop protégé des moustiques, hein ?!
Arrivée 4h15 (plus rapide en montant qu’en descendant de la montagne, mort de rire), couché 5h, levé 7h45 comme d’hab’….ah nan 8h30 ! Coup de speed et tète dans le derrière, vite au boulot ! Ndlr : oui à l’époque je faisais un stage à Quito.
Bilan de santé post week-end à Canoa : mal de bide, coups de soleil sur les épaules, mal de fesses cavalier, genou en vrac, 512 piqûres de moustiques et sinusite.
Mais à part ça c’était super Canoa. Et pour de vrai.
Comment aller à Canoa ?
Si tu as la chance de faire un séjour à Quito, tu peux aller à la gare d’autocars et prendre un billet sur la compagnie Reina del Camino (la seule à relier Quito à Canoa/San Vincente).
Prix : 1$ de l’heure environ – 7-8 heures de trajet.
Trajet : prévoir un pull et des bouchons d’oreille (sauf si vous aimez dormir en écoutant Geraldo Da Palmas).
A San Vincente, en descendant du bus : se jeter sur les taxis (15 minutes de trajet) ! Ou prendre un tuk-tuk si vous avez un pull (compter 45 minutes de trajet avec ce dernier).
Des hébergements sympas à Canoa
- Hotel Bambú – De 4 à 20$ la nuit,
- Hotel Baloo – De 7 à 15$ par personne,
- Hostal Coco Loco – De 6 à 15$ la nuit,
- Cabañas Baja Beach – De 5 à 20$ la nuit.
Que faire à Canoa ?
Même si l’activité principale est le farniente sur la plage (bronzage, volley, foot, etc), il existe d’autres activités que vous pourriez aimer :
- Surf – Vous pouvez louer des shortboards ou longboards à Surshop Bahaya pour environ 5$ la demi-journée ou prendre un cours auprès de Canoa Thrills,
- Balades à cheval – Il suffit de demander au gars qui traine sur la plage avec ses chevaux,
- Parapente – Fly Canoa propose des sessions en solo ou en tandem
- Kayak de mer – Canoa Thrills des sessions de kayak le long de la côte (aussi : observation des baleines, parapente, cours de surf)
- Nettoyage de la plage – l’Hotel Bambú vous offre un cocktail gratuit si vous lui ramenez un sac plein de déchets récupérés sur la plage, bon plan !
- Visite de la ferme Rio Muchacho Farm – Outre l’apprentissage de la fabrication de chocolat et café, de colliers/bols/baque en matières naturelles, la ferme organise aussi des balades à cheval (1 à 3 jours) pour découvrir la jungle, ses cascades et observer les singes hurleurs.
Canoa en vidéo
Découvrez la vidéo d’Eco Surf Volunteers en 2011, il y a de belles images de Canoa.