Odyssée d’un week-end sur la presqu’île du Cotentin, bout du monde français sur la carte, irlandais dans les paysages et voisine immédiate de l’Angleterre. Durant cette virée pleine de rencontres sympathiques et de péripéties, je me suis prise de passion pour la boulangerie, la voile, l’astronomie, la botanique, la randonné et surtout… la région ! Vous aimez l’océan (plus précisément la Manche), le bocage normand, la houle et les marées ? Alors le Cotentin est fait pour vous !
Cotentin, jour 1 : brioches, iode et télescope
Le manoir du Tourp
Voila peut être 20 minutes que notre mini van zigzague au gré de petites routes bordées de murets en pierre. 1er contact avec le Cotentin et 1ers fragments de paysages fuyants derrière les vitres du véhicule, des paysages d’une beauté brute caractéristique de ces pays exposés à l’âpreté des éléments.
Je n’ai qu’une hâte, celle de goûter à l’exotisme du grand large car sur cette pointe normande, la mer n’est jamais loin.
Mais il va falloir patienter. Pour l’heure, mes amis blogueurs et moi sommes débarqués au manoir du Tourp, une splendide bâtisse du XVe siècle avec vue…sur le vert bocage. La côte est évidemment toute proche mais le programme qui nous est réservé n’a pas grand chose à voir avec la mer…
La vie réserve de drôle de surprises. Il aura fallu que je traverse la France d’un bout à l’autre pour me retrouver…dans le pétrin, ou plutôt les mains dans le pétrin. Et oui, cet après-midi c’est atelier brioches ! Chacun pèse (mal pour ma part) son beurre et sa farine, pétrit, malaxe, forme de jolies boules bien rondes qui sont ensuite enfournées dans le four à bois du manoir.
Pendant que les brioches cuisent, place au parcours-spectacle ! Un plongée de 50 minutes dans l’histoire, la géographie, les légendes de la Hague et une introduction instructive et rigolote (grâce a la compagnie d’une facétieux lutin mais je ne vous en dis pas plus) à la région. Maintenant je comprends mieux pourquoi nous avons débuté dans ce manoir notre découverte du Cotentin.
Retour au four à bois. Les bonnes effluves de brioches chaudes nous chatouillent les narines. A la sortie du four, la croute un peu noire en surface trahit un temps de cuisson à peine trop long. Mais on n’a rien à envier au boulanger et son tour de main expert parce que franchement on s’est régalés.
➡️ Infos pratiques Manoir du Tourp
Fermeture annuelle du 8 janvier au 9 février. En été ouverture non stop de 10h30 à 19h.
Entrée libre sauf le parcours spectacle
Tarif du parcours-spectacle : 7€ / adulte
Ateliers tout l’année pour les enfants ou les familles. Outre les brioches, il y a pleins d’activités proposées : travail du cuir, fabrication de nichoirs à oiseaux, peinture sur galet, poterie…
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Hôtel le Landemer
Le ventre rempli de 3 ou 4 bonnes brioches pur beurre, nous filons vers l’hôtel le Landemer, notre port d’attache pour la nuit. L’établissement est tout simplement posé sur le front de mer. Une fois à l’intérieur, que ce soit dans les chambres ou dans la salle de restaurant, les grandes fenêtres donnent l’impression d’être comme sur un bateau, cerné par la mer.
Le ciel est bas, il pleut mais impossible de résister à l’appel de la Manche. J’abandonne ma valise à l’hôtel, saisis mon appareil photo et pars braver la tempête qui ô miracle décide de tourmenter d’autres cieux que les miens. Le ciel s’éclaircit au moment où je rejoins la plage tant convoitée. Ce long ruban de sable mouillé, l’horizon lavé par la pluie, l’éclaircie providentielle, la lumière d’un soleil qui décline sur la mer…. Le genre de marine que je tenais absolument à voir. Je suis comblée.
Planétarium Ludiver
Le prodige aura été de courte durée. Dans la soirée, nous nous rendons au planetarium Ludiver pour un voyage dans les étoiles. Mais dans ce bas monde et en particulier en Normandie, ce sont les nuages et les bourrasques qui dictent selon leur bon vouloir la magie…ou pas de l’observation astronomique.
Et pour ce soir c’est définitivement plié, il n’y aura pas d’observation de la voute céleste grandeur nature. On se console et on rêve en contemplant l’énorme télescope, cet objet merveilleux qui sonde la voie lactée, les planètes, l’univers (et qui me fait instantanément penser à Tintin et l’Étoile mystérieuse)!
Et puis l’intérêt d’un planetarium c’est de pouvoir être sous les étoiles…à l’intérieur et confortablement installé dans un fauteuil de cinéma. Le spectacle dure une heure et qui se poursuit ensuite par la visite de son musée hyper interactif ! On appuie sur des boutons, on tourne des manivelles, on joue avec les tablettes tactiles, les lunettes 3D, bref on ne voit pas le temps filer (mais les étoiles si !)
➡️ Infos pratiques Ludiver
Ouvert tous les jours de 11h à 18h30 en été et pendant les vacances scolaires
Séance du planétarium : 11h30 – 15h00 – 16h30
Tarifs :
8,5€ pour les observations de nuit – réservation obligatoire
8,5€ pour le planétarium + l’espace muséographique
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Cotentin, jour 2 : Catamaran, botanique et contrebande
Sortie Catamaran au pôle nautique Hague
Ce matin à l’hôtel, c’est petit déjeuner avec vue ! Je rêvasse devant mon café et l’horizon où mer et pluie semblent échanger des confidences. Devant ce spectacle tout en camaïeu de gris, le pragmatisme l’emporte sur la poésie et je me demande si ce sera possible de concilier météo pourrie et plaisirs nautiques prévus au programme de la matinée.
En mettant le cap plein ouest, moi la fille de l’est, je rêvais d’embruns, de goût de sel, de marées bref d’ambiance maritime. Ce matin face à la mer et aux catamarans qui nous attendent, mon rêve devient réalité. L’essentiel est d’ignorer les petites tracasseries telles que la pluie battante, la combinaison qui colle, le contacts de pieds sur le sable humide et froid…Ah j’oubliais un autre détail un peu gênant, l’absence de vent.
Toutes voiles dehors, mes compagnons blogueurs d’infortune et moi-même nous muons en piètres marins cinglés par la pluie plutôt que les flots ; entrainés par un zodiac plutôt que par la force du vent..Pour nous faire oublier cet épisode peu glorieux (mais franchement drôle), notre moniteur nous propose une sortie en bouée géante tractée par un zodiac. Il en résultera un moment complétement délirant ponctué de chutes dans l’eau (rappelons que nous sommes en Normandie en septembre et qu’il pleut) suivis de fous rires ou inversement.
+ d’infos sur le pole nautique
Vidéo de l’expédition maritime sous la pluie. François Gabard n’a qu’à bien se tenir ! (crédit: un pied dans les nuages)
Le Jardin de Vauville
Visiblement l’équipée n’a pas le pied marin. Aura-elle la main verte ? C’est ce que nous partons vérifier au Jardin de Vauville. Le soleil joue à cache cache avec les nuages mais au moins la pluie s’est arrêtée. C’est donc pour sans pluie et en compagnie de l’héritière directe du domaine, Cléophée de Turkheim (la sœur de la célèbre Charlotte du même nom) que nous partons à la découverte de cette étrange enclave subtropicale où s’épanouissent palmiers, eucalyptus, bambous, figuiers et autres essences normalement réservés à des latitudes plus clémentes.
Ce monde végétal inattendu doit son existence au travail passionné effectué par la famille Pellerin depuis 3 générations. Mais la main de l’homme n’explique pas tout. Il y a aussi le Gulf-Stream, un courant océanique en provenance de Floride et des Bahamas qui apporte avec lui une douceur favorable à ce petit paradis vert savamment planté pour rester protégé du vent mais aussi des regards.
➡️ Infos pratiques Jardin de Vauville
D’avril à septembre, ouvert de 14h00 à 19h00 – Ouvert de 14h00 à 18h00 en octobre
prix: 9€ / adulte et gratuit pour les – de 18 ans
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Le sentier des douaniers
Sans transition nous passons de l’intimité du jardin de Vauville à l’infini de l’océan, de l’accalmie…au mauvais temps. Des conditions pas forcément idéales pour partir en promenade sur le sentier des douaniers qui longe le littoral et faire le tour de ce territoire entouré d’eau.
Par contre rien de tel qu’un peu de pluie et de brouillard pour ressentir dans sa chair et dans l’air les histoires réelles ou imaginaires de pirates et surtout l’histoire bien réelle pour le coup de ces contrebandiers qui sous Louis XVI allaient au péril de leur vie chercher chez les anglais de précieuses marchandises.
Le goût de sel au bord des lèvres, le froid sur les pommettes, le regard brouillé par le pluie, on imagine aisément les mille dangers auxquels devaient faire face ces fraudeurs d’élite. Côté mer les éléments et l’imagination se déchainent mais il suffit de regarder côté terre les vaches normandes qui paissent, indifférentes au tumulte des éléments. Et là, tout s’apaise. Ces bovidés ont tout compris, dans le Cotentin il faut savoir faire fi des intempéries, parce qu’en bonnes normandes qu’elles sont, elles savent pertinemment qu’après le pluie vient le beau temps.
+ d’infos sur le sentier du littoral (GR223)
Photos d’un week-end dans le Cotentin
Merci pour cette précision bienvenue ! C est vrai que le GR223 est long et c est utile de préciser les plus beaux coins. ☺